L'agriculture haïtienne sous le poids de la géopolitique et du capital

Il pourrait être inimaginable de penser à l'existence d'un croisement entre l'agriculture et la géopolitique, car on sait que généralement la première est du ressort de l'agronomie alors que la deuxième se réfère aux relations internationales. Mais en dehors d'une compréhension superficielle, on arrive par comprendre que les deux disciplines sont bel et bien croisées, un croisement qui se fait surtout par interposition et l'un subit l'influence de l'autre.

 

« Secteur à proprement parler vital en ce qu'il permet à l'homme de se nourrir, l'agriculture s'inscrit sur des terres (géo) et se retrouve au cœur de stratégies des puissances et/ou des rivalités de pouvoir (politique).»

Cependant, l'agriculture ne se retrouve pas au centre des forces politiques parce qu'elle a une fonction d’alimentation, elle se retrouve dans cette position parce qu'elle a une fonction économique. Sa deuxième fonction fait de lui un objet de rivalités politiques et un enjeu pour des pays. À reconnaître que certains pays cherchent de très souvent à influencer d’autres pays pour des raisons économiques, l'agriculture n'est exempt de la bataille géopolitique. Car les pays qui cherchent à tirer profit économique des autres pays, ils sont certes des puissances hégémoniques, néanmoins ils ne le font pas avec usage de la force des armes, mais de préférence ils le font avec de la force politique.

En effet pour intégrer et profiter de l’économie des autres pays, des stratégies sont mises en œuvre par les puissances hégémoniques. Grâce à ces stratégies, elles ont le privilège d'exporter leurs capitaux en excessif ainsi que des gammes de marchandises vers d'autres marchés, sans trop de contraintes réglementaires. Mais les marchés conquérir dans foulée géopolitique, ils sont généralement les territoires des pays faibles. Sous le coup de ces invasions commerciales, la petite production des pays faibles devient désarticuler par le capital, particulièrement la production agricole, car, de volumes importants de produits agroalimentaires sont importés sur les marchés locaux. Cette désarticulation est le résultat de la différence de puissances de production, de forces politiques entre les géants agroalimentaires et de petits producteurs du monde. Donc, cela a permis aux puissances d’étendre leur hégémonie économique et leur domination.

 

C’est pourquoi Samir Amin, économiste égyptien, évoque la notion des pays développés à économie de marché. En ce sens, l’économiste croit que le sous-développement des pays faibles est le résultat du développement des pays qui font du commerce leurs moyens de développement économique.

Cartographie agricole du monde

La cartographie agricole du monde nous renseigne quelques choses sur la production agricole au niveau mondial. L’un des renseignements est que deux types d'agriculture sont pratiqués dans deux groupes de pays dans le monde : agriculture intensive et agriculture extensive. D'abord, les zones d'agricultures intensives se trouvent généralement dans les pays du Nord, c'est-à-dire des pays développés. Ces pays ont des moyens financiers, techniques et technologiques pour produire de manière massive. Pourtant, les zones d'agricultures extensives se trouvent généralement dans les pays du Sud, à savoir les pays sous-développés. Ces pays n'ont pas de moyens financiers, techniques et technologiques suffisants pour pouvoir pousser l'agriculture.

 

Ainsi, dans l'ensemble des terres qui sont émergées sur la planète terre, seulement 22 % d'entre elles qui sont cultivées et environ 3 % de ces terres sont considérées à fertilité élevée. Probablement cette faible quantité de terre est cultivée parce que les pays sous-développés sont beaucoup plus nombreux alors qu’ils n'ont pas de moyens techniques et financiers nécessaires pour cultiver leurs terres. 

 

Une grande partie des terres arabes ne sont pas cultivées dans les pays du Sud. En Afrique et en Amérique latine, 90 % des terres ne sont pas cultivées. Certaines terres émergées ne sont pas cultivables soit pour des raisons climatiques, elles représentent 42 % des terres de ces régions ou pour des raisons topographiques, cette quantité représente 17 % des terres de ces territoires.

 

En conséquence, il y a non seulement une corrélation entre les moyens techniques, financiers, technologiques et les types d'agriculture pratiquée dans le monde, mais également entre la proportion de terres cultivées. Car, il paraît que la différence de puissance technologique et économique des pays reflète la capacité de production de ces derniers. Et, ainsi cela provoque une disproportion dans la production agricole sur le plan mondial.

 

En ce sens, la configuration géographique du monde n'exclut pas les rapports de forces politiques. Pour cela, l'agriculture est considérée au cœur de la géopolitique. Donc, « La bataille entre les pays du Nord et les pays émergents passe aussi par l'affirmation de la puissance agricole ». Car, lorsque des pays atteignent le sommet de la production, pour étendre le capital, ils ont investi le marché des pays à faible production, explique bien Pierre Georges.

 

Influence des puissances impérialistes sur l’économie haïtienne au XIXe siècle

 

À environ une vingtaine d’années de l’indépendance d’Haïti, la France a fait un assaut sur l’économie haïtienne. Mais lorsqu'on parle de l’économie d’Haïti à cette époque, elle se résumait presque entièrement à la production agricole, donc l’économie haïtienne a été une économie agricole.

 

Libéré de la guerre en Europe, la France cherche à établir sa prédominance sur son ancienne colonie. Profitant de la faiblesse de cette jeune nation sur le plan militaire et du contexte géopolitique, en 1825 le roi français a pris une ordonnance demandant d'indemniser les colons français expropriés à Saint-Domingue et du même coup accordé un privilège commercial aux pavillons français dans les ports haïtiens. Le roi décida à travers son ordonnance que : « Les ports de la partie française de Saint-Domingue seront ouverts au commerce de toutes les nations. Les droits perçus dans ces ports, soit sur les navires, soit sur les marchandises, tant à l’entrée qu’à la sortie, seront égaux et uniformes pour tous les pavillons, exceptés les pavillons français, en faveur duquel ces droits seront réduits de moitié. »

 

Cette décision a non seulement permis à la France de tirer parti du commerce d’Haïti que profitait l'Angleterre depuis la libéralisation du marché haïtien, après l'assassinat de Dessalines, mais encore elle a pour conséquence de faire d’Haïti le pourvoyeur des matières premières agricoles de la France. Puisqu’Haïti n'avait pas d’industrie de transformation, le pays ne pouvait exporter que des matières brutes vers la France. Et, du fait que les Français gardaient ce monopole commercial pendant plusieurs décennies, l’économie haïtienne a été assujettie aux Français, cela pouvait être considéré comme un manque à gagner pour l’économie haïtienne.

 

Par ailleurs, le développement d’Haïti a été obstrué par la coalition des puissances impérialistes. Car Saint-Domingue, après avoir cassé son rapport colonial avec la métropole française, l'agriculture haïtienne ne pouvait pas s'entraîner vers un développement capitaliste pour plusieurs raisons. D'une part, la quantité de denrées disponibles à Saint-Domingue a diminué en terme de volume et d'autre part, des sanctions ont été imposées à Haïti par les puissances coloniales.

 

Dans ce contexte, non seulement Haïti n’a pas pu établir des relations commerciales avec d'autres pays à cause des sanctions imposées, « l’économie haïtienne connut une forme d'autarcie », mais également une diminution des denrées produites est constatée dans les périodes postcoloniales, à cause des faiblesses techniques et technologiques éprouvées l'ancienne colonie de Saint-Domingue. Haïti est confronté à ces problèmes parce que le système colonial établi à Saint-Domingue a été un système exclusif. À ce sujet, Vertus Saint-Louis explique qu’« à Saint-Domingue apparaît une distinction entre le savoir colonial et le savoir métropolitain ». Pour assurer le plein contrôle de son pouvoir, la métropole limita la progression des sciences, des arts et des métiers dans la colonie de Saint-Domingue. Ces formes de connaissances ont été « le privilège exclusif de la France ».

 

Donc, parce que le système colonial a été un système exclusif, après la rupture des rapports coloniaux entre Saint-Domingue et la France, la jeune nation (Haïti) confrontait déjà à des difficultés pour parvenir pleinement à son développement.

 

Néanmoins, Haïti allait trouver une ouverture commerciale qui lui permettait de développer une économie monétaire en 1863, sous la présidence de Geffrard, avec la reconnaissance de son indépendance par les États-Unis. Car dès lors, il pouvait donc échanger ouvertement avec les Américains et d'autres nations. Reconnaissance qui a permis aussi aux commerçants américains de sortir dans la clandestinité, parce pour qu'ils puissent échanger avec les Haïtiens ils se faisaient passer pour des Anglais.

 

La reconnaissance de l’indépendance d’Haïti par les États-Unis n'a pas été une faveur accordée au pays, parce que les Américains luttaient plutôt pour leurs causes. Entre la France, les États-Unis et l'Allemagne, ils marquaient déjà leurs zones d'influence dans les Caraïbes. Pour cela, ces puissances font surtout ingérence dans les affaires internes d’Haïti, de très une souvent. Par exemple, en 1888, la marine américaine appuya l’insurrection des militaires du Nord contre le gouvernement de Légitime.

 

Les États-Unis voulaient d'abord tirer des avantages commerciaux et économiques dans leur relation avec Haïti. Cette relation a permis de fuites des capitaux dans l’économie haïtienne pour aller vers l’économie américaine. Car déjà dans les années 1822 et 1823, Haïti a été le sixième plus grand importateur des États-Unis. Depuis cette époque, des négociants américains étaient favorables à la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti par les États-Unis, ce que refusaient les officiels Américains, selon Michel Hector.

 

Arrivée au début du XXe siècle, avec le développement des chemins de fer et d'autres infrastructures, l’économie américaine passait d’une économie agricole à une économie industrielle. D'emblée, des capitalistes américains commencèrent par intéresser à Haïti pour étendre leurs capitaux. Par conséquent, ils ont implanté leurs entreprises en Haïti parmi d'autres nations. Beaucoup d'entre eux sont des exploitants agricoles. Dès ce moment les États-Unis commençaient par avoir leurs intérêts directs dans le pays.

 

Donc, la relation que tissent les États-Unis et la République d'Haïti a été toujours une question d’intérêt pour les Américains. Entre-temps entre les Français, les Américains et d'autres nations, des intérêts économiques se partagent en Haïti.

 

L'occupation américaine d’Haïti, le choc de l'agriculture et la pénétration du capital

Dans la poursuite de leurs intérêts politico-économiques en Haïti, le 28 juillet 1915 les États-Unis ont envahi le pays. Le capital pouvait être considéré comme l'un des éléments pour justifier cette invasion en Haïti, puisque les officiels Américains expliquent que les intérêts des Américains en Haïti étaient menacés alors qu'ils doivent être protégés. Ces intérêts n’étaient autres que des entreprises américaines dans le pays.

 

Par ailleurs, ils ont envahi le pays sous des prétextes fallacieux. Ils laissent croire qu’ils viennent aider le pays dans un contexte humanitaire. Car, lors de ces périodes il y avait des troubles politiques dans le pays, la perpétration des crimes partout et les conditions socioéconomiques des Haïtiens ne cessent de se dégrader. Néanmoins, certains historiens comme Dantès Bellegarde soulignent qu’il y avait de pareils crimes aux États-Unis, dans certains États, pendant cette même période. C’est pourquoi Bellegarde s'interroge sur les vrais objectifs et l'arrogance des États-Unis. En se questionnant, l'historien a demandé est-ce que des crimes n’ont pas été commis dans leur pays, et quel autre pays qui a fait ingérence dans leur affaire ? Mais dans un deuxième temps, les États-Unis soutiennent une autre idée, celle d'empêcher une nouvelle invasion des puissances européennes dans les Caraïbes, suscitée la situation chaotique d’Haïti. Ce que rejettent certains historiens. Ces historiens montrent que les puissances européennes ont été engagées dans la bataille de la Première Guerre mondiale, donc elles n'auraient pas pu intéresser à Haïti.

 

Mais ce qu'il faut comprendre, au début du XXe siècle, en plus des intérêts directs dans États-Unis dans le pays par le biais de leurs entreprises implantées en Haïti, les États-Unis ont été une puissance montante. Ainsi dans la région, ils commencèrent à établir son hégémonie et sa fonction de police. Donc l'occupation a été un prétexte pour eux, parmi d'autres buts, pour exporter facilement des capitaux additionnels en Haïti, comme ils le faisaient déjà en Amérique latine. En effet, ils étendaient son champ d'exploitation.

Pendant l'occupation américaine, l'agriculture a été le secteur d'activité de prédilection d’Haïti, donc la terre a été un capital économique très important pour les Haïtiens. Les Américains voulant affreusement exploiter le pays, ils ont décapitalisé et humilié les paysans haïtiens en récupérant leur terre, sous les yeux de l'humanité. Sous le coup de l'occupation américaine, l'agriculture paysanne a été intégralement perturbée, déstructurée au profit du capital. Selon Suzy Castor, un ensemble de lois ont été prises et toutes ces lois étaient favorables aux Américains au détriment du petit propriétaire ou des fermiers haïtiens. Par exemple, la loi du 6 juillet 1924 qui permettait l'expulsion arbitraire des agriculteurs-paysans sous des terres appartenant à l'État, s'ils ne peuvent pas exhiber leurs titres. Et généralement, la majorité des paysans a été expulsée puisqu'il n’avait pas de titre. Dans le Nord, 50000 paysans haïtiens ont été expulsés. Parmi lesquels, une partie émigrée vers la République dominicaine fut victime du massacre de 1937 sous la présidence de Trujillo.

 

Ces terres récupérées des paysans allaient être louées ou achetées par des exploitants américains en vue d’établir de grandes exploitations agricoles ou autres entreprises en Haïti. Dans l'intervalle, les petits paysans haïtiens, ceux qui ont lutté inlassablement au prix de leurs sangs pour leurs terres, sont restés sans terres et effondrés dans la misère.

 

Arrivés en 1929, d’après Suzy Castor, 15000 hectares de terres étaient occupés par les Américains. En moins de deux ans soit en 1930, cette quantité de terres était passée à 50000 hectares de terres occupés par seulement sept compagnies américaines, soit une augmentation de plus de 200 %. Parmi les 50000 hectares de terres contrôlés par les capitalistes américains, 13000 hectares étaient achetés et le reste était loué. Ces investissements étaient estimés à plusieurs millions de dollars américains. Pendant l'occupation, les Américains détenaient le monopole dans le pays contre tout autre étranger, même l’élite bourgeoise locale de l’époque a été mise à l’écart. L'exploitation a été américaine.

 

Il faut ajouter, la plus grande proportion des terres accordée aux compagnies américaines se trouvait dans la vallée de l'Artibonite, l'une des plus grandes régions cultivables du pays. Or pendant l'occupation, la production des denrées a diminué considérablement.

 

Les capitalistes américains pensaient d'abord réaliser de grands bénéfices en Haïti à cause d'une main d'œuvre à bon marché. Le travail journalier d'un haïtien coûtait 20 centimes aux exploitants américains alors qu'ils paient un Américain trois dollars pour ce même travail au Panama. L'occupation américaine transformait les producteurs agricoles en travailleurs agricoles journaliers. Certains parlent de « prolétariat agricole ». En effet, les Américains exploitaient tant la force de travail des paysans que leurs propriétés.

 

La situation a été tellement difficile pour les Haïtiens, particulièrement les paysans, pendant toute la période de l'occupation des milliers d'Haïtiens laissaient le pays pour émigrer vers d'autres pays de la région comme le Cuba et la République dominicaine, à la recherche d'un mieux-être. Toutefois dans ces pays, les industries ont été les propriétés des Américains, Haïti était le fournisseur de la main-d'œuvre à bon marché aux Américains. Donc, l’exploitation se faisait ici et ailleurs.

 

En dépit de tout, à la fin de l'occupation, aucune infrastructure agricole durable n'a pas été retenue dans le pays alors que les occupants ont promis de transformer le système agricole haïtien. Pendant toute l'occupation, les Américains ont seulement aménagé les canaux d'irrigation existants depuis la période coloniale.

 

L’impérialisme, son modèle de développement imposé et la chute de l'agriculture haïtienne

 

L'histoire contemporaine explique qu’Haïti a embrassé un modèle de développement par l’adoption du programme d'ajustement structurel, mais sous les menaces des institutions financières internationales qui sont nées des accords de Bretton Woods de 1944. C’est donc un modèle de développement imposé. Ce plan est découlé de la famille des théories du développement par le commerce. Il favorise la libre circulation des capitaux et des marchandises dans l'objectif de stimuler la croissance économique. En effet, l’adoption de ce programme a pour conséquence d'engloutir la production nationale (production agricole), la désintégration de l’économie haïtienne, et donc l’instauration de la dépendance alimentaire d’Haïti. Alors, la dépendance alimentaire est saisissable puisqu’elle est la plus grosse arme que possède l’impérialisme et le capitalisme, selon les analyses de Vertus Saint-Louis. En appuyant sur les commentaires de l'historien, on comprend mieux que le programme d'ajustement structurel imposé à Haïti est une stratégie pour amener à la dépendance alimentaire du peuple. Et réellement, le pays devient dépendant du point de vue alimentaire parce que la production agricole locale a chuté, les habitants souffrent de faim et des enfants meurent de la malnutrition, etc.

 

Dans le monde, les Nord-Américains et les Européens restent largement dominés l’économie agroalimentaire parce ce qu'ils sont des grands producteurs agricoles. En plus, du fait de leurs forces politiques, ils contrôlent aussi l'environnement réglementaire du marché agroalimentaire, surtout l’appareillage institutionnel et financier. Cet appareillage, il s'agit bien de la Banque Mondiale (BM), de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et du Fonds Monétaire international (FMI) entre autres. Ces institutions sont aux soldes des pays impérialistes, donc elles sont surtout manipulées par ces pays.

 

Le plan d'ajustement structurel a été imposé à Haïti par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International sous l'arbitrage de l'Organisation mondiale du Commerce, au cours des années 80. Ces institutions menacent de ne plus financer des projets de développement d’Haïti, si toutefois le pays n'a pas adhéré au programme.

 

Sous le régime de ce programme, l’économie haïtienne est la plus ouverte dans l’Amérique et l’une des plus ouvertes dans le monde entier, selon Camille Charlemers. Car, les tarifs douaniers se trouvent dans la fourchette de zéro et dix pour cent pour tous les produits y compris les produits alimentaires.

 

Puisque la production agricole représentait la plus grande part de l’économie haïtienne, l’économie nationale devient misérable, parce que les paysans producteurs ne peuvent pas concurrencer les producteurs étrangers du fait que les tarifs douaniers haïtiens sont tombés. En plus, le système agricole haïtien n’est pas modernisé, en ce sens il devient impossible pour qu’il puisse entraîner l'agriculture vers un développement capitaliste. On insiste sur la production agricole puisqu’elle a été le secteur économique phare du pays. Haïti ne peut pas produire au rythme des pays impérialistes, il n'a même pas encore une industrie agroalimentaire de base. Pourtant, suivant des données historiques existantes, l'agriculture paysanne produisait en conséquence entre 70 à 80 % de la nourriture de base du pays, avant l’adoption du plan d'ajustement structurel par l'État haïtien.

 

En somme, l'agriculture haïtienne n’échappe pas aux griffes des pays impérialistes. En ce sens, elle subit constamment de graves conséquences de ces derniers. Le capital s'arrange toujours pour désorganiser la structure de l’économie haïtienne dans différentes périodes de l'histoire du pays et dans des contextes différents, et à leur profit.

 

 

Lopkendy JACOB, Ingénieur Agronome

Lopkendyjacobrne@gmail.com

 

 

Quelques références

Suzy Castor (1988). L'occupation Américaine d'Haïti. Édition numérique réalisée par Les Classiques des Sciences Sociales le 31 août 2019 à Chicoutimi, Québec.

Pierre Georges (1966). Géographie industrielle du monde. Septième édition revue et mise à jour, presses universitaires de France.

Dantès Louis Bellegarde (1929). L'occupation Américaine d’Haïti. Ses conséquences morales et économiques. Édition numérique réalisée par Les Classiques des Sciences Sociales le 28 décembre 2015 à Chicoutimi, Québec.

Michel Hector et Laënec Hurbon (2009). Genèse de l’État haïtien (1804-1859). Édition de la maison des sciences de l'homme.

Vertus Saint-Louis (2001). Connaissance de la nature et écriture de l'histoire (de Saint-Domingue à Haïti). Dans chemin critique, Revue haïtiano-caraïbes, Volume 1, numéro 1.

Comprendre Les Enjeux Stratégiques (CLES) : Notes d’analyses géopolitiques. Géopolitique de l'agriculture : un enjeu politique et commercial majeur. Grenoble École Management (2012) [en ligne].

Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA). Haïti : Réponses et alternatives au programme d’ajustement structurel. Disponible sur le http://www.papda.org/Haiti-Reponses-et-alternatives-au

Interview accordée par Vertus Saint-Louis en commentant l'un de ses textes, « Système colonial et problèmes d'alimentation : le cas de Saint-Domingue au XVIIIe siècle, 1700-1789 », dans face à l'opinion, le 2 octobre 1996. Interview réalisée par Jean Léopold Dominique. [Disponible sur YouTube]

 

 

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