Désinviter les invités

Il est important de noter que depuis quelques semaines, les autorités haïtiennes, de complicité avec une élite politique sans vergogne et une classe économique rapace, avaient, sans gêne, invité des bottes militaires étrangers à fouler, et du même coup, souiller le sol sacré de Papa Dessalines. 

 

"Les problèmes politiques sont les problèmes de tout le monde; et les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques", écrit Hannah Arendt.

 

Mais quand les problèmes politiques, économiques et sociaux de la cité sont sous la supervision des incompétents, des égoïstes, et des anti-nationaux, donc la communauté est dans la merde jusqu'au coup. 

 

Puisque les soi-disant autorités ne peuvent pas gérer les 27,750 km2, donc aujourd'hui, Haïti a un grave problème d'autorités politiques compétentes qui sont malheureusement conseillées par un groupe de minuscules de partis dirigés par des hommes et femmes sans vision.

 

Mais le pire, c'est lorsque cette classe politique de l'opposition toujours en opposition à elle-même, et dans bien des cas, sans position fixe, ne peut pas faire le grand dépassement pour trouver un compromis à une crise politique qui demande plus que le bla, bla dans des émissions de radios à grandes écoutes.

 

Malheureusement à ce carrefour si dangereux, des soi-disant hommes de gauches qui ne sont ni à gauche ni à droite, et ni au centre ne se soucient pas de la souffrance du peuple. Ils sont tout simplement là où sont l'argent facile et le gouvernement de doublure pour organiser des élections frauduleuses.

 

Entre-temps, dans un fait semblant de négociation à la crise, les émissaires racistes des pays occidentaux, dans leur ingérence aux affaires politiques du pays, demandent toujours aux acteurs haïtiens à chaque rencontre, de trouver eux-mêmes un consensus, alors qu'ils savent que le politicien haïtien n'a pas cette dimension.

 

Mais mieux vaut tard que jamais. Il n'est pas trop tard pour désinviter les invités qui, sous l'invitation des autorités sans pouvoir réel, préparent une intervention militaire à une crise politique qu'ils ont eux-mêmes provoquée pendant des années dans le pays. 

 

Cela fait longtemps que les bandits tuent dans les quartiers populaires. Sans crainte d'être persécutés, face à des autorités démissionnaires, et une force de police impuissante, à longueur de journée, ils kidnappent, violent et assassinent la population.  À chaque jour qui passe, rien n'est fait pour arrêter le robinet de sang.

 

Et les invités qui avaient provoqué cette situation de déstabilisation ne pourront pas, par leurs présences, éviter le pire au pays. Au contraire, ils compliqueront davantage une situation déjà trop compliquée. 

 

 

Face à ce dilemme, pour minimiser le risque de conflit à des invités dont leur invitation avait été faite par un gouvernement illégitime et impopulaire, l'alternative, c'est le dépassement des élites, surtout politiques.  Et comme à l'Arcahaie le 18 mai 1893, récupérer, à travers les efforts de Montana et d’autres regroupements sociopolitiques, une unité nationale ou un consensus beaucoup plus large pour enfin former un gouvernement de Salut public qui, dans un élan nationaliste accordé dans le sens du progrès, réalise un grand projet de sauvetage national pour le pays.

 

C’est la formule la plus élégante de désinviter ses invités sans pour autant les froisser dans leur projet d’invasion .  

 

 

 

Prof. Esau Jean Baptiste   

 

 

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