Des actions communautaires sont essentielles pour mettre fin aux pandémies, selon ONUSIDA

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Les ripostes dirigées par les communautés sont un élément essentiel de la réponse à la pandémie de sida et les ressources doivent leur être accordées en priorité. C’est ce qu’ont indiqué des représentants de gouvernements, de la société civile et d'organismes des Nations Unies lors d’une rencontre internationale sur le sida organisée à Chiang Mai en Thaïlande.

Ils ont de plus indiqué que cette démarche sera essentielle pour lutter contre d’autres pandémies et pour s’y préparer. Au cours de cette rencontre, la première définition internationale d’une riposte communautaire à une pandémie a été publiée. Elle est le fruit d’un processus de consultation de deux ans qui a réuni 11 gouvernements, représentant chaque région du monde, et 11 figures de la société civile. Cette équipe multipartite d’ONUSIDA a travaillé sur les ripostes dirigées par les communautés.

L’ONUSIDA, ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont présenté les résultats lors de la 51e réunion du Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, qui se déroule du13 au 16 decembre.

À partir de ces nouvelles définitions et recommandations, le ministre fédéral allemand de la Santé, Karl Lauterbach, et la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, ont appelé à intégrer « toute l’infrastructure communautaire de lutte contre les pandémies » au sein des nouveaux plans, accords internationaux et financements de la lutte, de préparation et de riposte contre les pandémies.

En effet, une infrastructure communautaire solide, travaillant en synergie avec le gouvernement est un élément nécessaire, mais négligé pour prévenir, préparer et riposter efficacement aux pandémies, ont-ils indiqué.

En s’appuyant sur des preuves issues de la lutte contre le sida, la mpox (variole du singe), la Covid-19 et Ebola, M. Lauterbach et Mme Byanyima ont décrit comment les organisations dirigées par des communautés instaurent la confiance, et apportent des canaux de communication et un moyen d’atteindre les groupes marginalisés. Elles viennent ainsi compléter l’action de l’État et améliorent l’équité.

 

Définir les éléments d’une riposte communautaire efficace

Ces nouvelles définitions et recommandations internationales sont en mesure d’aider les planificateurs et les financeurs de la lutte contre le sida et d’autres pandémies à définir les éléments d’une riposte communautaire efficace.

Les organisations dirigées par une communauté constituent le fondement de cette riposte. Elles sont définies comme « des groupes et des réseaux, qu’ils soient organisés de manière formelle ou informelle... au sein desquels la majorité de la gouvernance, de la direction, du personnel, des porte-parole, des membres et des bénévoles reflètent et représentent les expériences, les points de vue et les voix du groupe pour lequel ils s’engagent et qui, par ailleurs, ont des mécanismes de reddition de compte transparents envers ce groupe », indique le rapport.

« Bien que des infrastructures comme les laboratoires et les hôpitaux sont importantes, pour une riposte efficace à une pandémie, il est également indispensable de disposer d’une infrastructure communautaire », a déclaré le Directeur exécutif adjoint par intérim d’ONUSIDA pour la politique, la sensibilisation et les connaissances, Dr Matthew Kavanagh.

« Celle-ci inclut les travailleurs et travailleuses de proximité qui sont des personnes de confiance en mesure de s’adresser à des communautés exclues, mais aussi des mécanismes de reddition de compte indépendants et la participation à la prise de décision », a-t-il indiqué. « Nous ne pourrons mettre fin au sida et stopper d’autres pandémies qu’en nous assurant que cette infrastructure communautaire soit officiellement encouragée, renforcée, suivie et dotée de ressources ».

 

Des exemples de leadership communautaire

Des services et des réseaux communautaires portent déjà leurs fruits dans plusieurs régions du monde.

Ainsi en Thaïlande, les services de santé dirigés par les populations clés ont atteint les personnes exposées à un risque accru de VIH, ce qui a débouché sur l’une des ripostes au VIH les plus équitables de la région.

En Afrique du Sud, les responsables communautaires soutenant Ritshidze, une organisation qui représente les personnes vivant avec le VIH, se rendent dans les établissements de santé et les communautés pour évaluer les services liés à la Covid--19, au VIH et à la tuberculose. Ce groupe place les administrateurs devant leurs responsabilités afin qu’ils résolvent des problèmes tels que les longs délais d’attente ou le manque de confidentialité qui empêchent certaines personnes d’accéder aux services de santé.

En Ukraine, dans un contexte de guerre, 100% Life, un réseau de personnes vivant avec le VIH, a utilisé des réseaux de pairs pour communiquer avec les personnes déplacées, leur fournir des médicaments, de la nourriture et une aide d’urgence.

« Les conventions internationales de lutte contre les pandémies et les financements devraient inclure des objectifs spécifiques pour les actions menées par les communautés », a déclaré Dr Kavanagh. « Pour être efficaces, les ripostes aux pandémies doivent aller au-delà de la communication unidirectionnelle et amener les communautés à être représentées à tous les niveaux de la prise de décisions. Le leadership communautaire n’est pas qu’un petit plus. Il est essentiel pour mettre fin aux pandémies ».

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