Sport, caractère et émotion

Sous le titre. Quelles sont les qualités des grands sportifs ? Gaël Loric écrit que “Le grand sportif possède à cet effet une très grande maîtrise de ses émotions du stress en particulier. Il sait passer outre les sifflements, les applaudissements ou même les situations qui lui sont défavorables. Les chercheurs ont montré – à l’université du sport de Cologne l’importance de l’intelligence émotionnelle, c’est-à-dire de la capacité à gérer ses émotions pour effacer les conséquences négatives du stress.

Tandisque Marc Lévêque dans  son texte La dimension corporelle de l'émotion sportive écrit que: ‘Les émotions produites par les sportifs sont déclenchées par les évolutions de la confrontation ou les résultats de l’action ; elles sont provoquées par les différentes phases d’approche du but, de franchissement des obstacles et d’aboutissement de l’action. Elles dépendent des buts fixés, des aléas de leur poursuite, du flux d’actions et d’événements enchaînés. Les émotions plus ou moins agréables générées (appelées affects positifs ou négatifs par nombre d’auteurs) engendreraient des efforts et comportements d’autorégulation [3] destinés à conserver la maîtrise des dynamiques d’opposition ou d’action. Ce type d’analyse très comportementaliste ne rend pas compte du caractère très imprévisible, irruptif, décalé parfois et démesuré de l’expression émotionnelle. Des variables personnelles, historiques, sociales, situationnelles et environnementales doivent sans doute être articulées pour comprendre la signification résultante et les déclencheurs du surgissement de l’émotion.’

Question pour dire: en football, basketball ou généralement tous les autres sports, caractère et self-control comptent… surtout dans des matches décisifs comme celui de la vingt-deuxième édition de la coupe du monde 2022 au Qatar.

Ce match du dimanche 18 décembre , finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre l’Argentine et la France, m’a montré - ou même confirmé- une chose : le football (autres sports), tout étant physique et athlétique est sérieusement émotionnel.

Comme si c’était hier, je me souviens encore de ce match de la bourde de Gianluigi Donnarumma,  le portier italien du PSG (Paris Saint-Germain).  En fait, ce qui s’était passé exactement ce 9 mars 2022, c'est comme donner le bâton à l’adversaire pour se faire battre.

Alors que le PSG semblait tenir son match et son avantage pour le Real Madrid, Gianluigi Donnarumma avait commis une erreur de relance grave, et Karim Benzema, qui avait peut-être commis une faute sur l'action, avait ensuite récupéré le ballon pour le pousser au fond des filets.

Pour le match, PSG menait un-zéro pour l’ensemble des deux matches, Paris avait l’avantage de deux buts. La bourde du gardien n’avait pas éliminé le PSG, il lui était resté un but en avantage.

Quoi alors ? Paris Saint Germain avait encore l’avantage, mais Paris n’était pas encore une équipe de caractère pour laquelle l’émotion est sous contrôle. Son avantage s’est fondu comme beurre au soleil.

Contrairement à PSG, Réal de Madrid, fort en caractère, était dans le match du début, ou dès la toute première seconde jusqu’à la dernière, c’est-à-dire au coup de sifflet de l’arbitre central.  C’est ce qui expliquait que le Real au cours de la dernière saison même plus faible, mené au score ou dominé avait gagné tous les matches pour être sacré champion en battant PSG, Chelsea, City de Guardila, Liverpool de J. Klopp.

Dans le cas de la finale du dimanche 18 décembre, la même chose était arrivée à l’Argentine, comme je l’avais signalé dans l’article précédent après la négligence, la déconcentration, et un mauvais positionnement du défenseur Nicolás Hermán Gonzalo Otamendi (pourtant excellent durant toute la Coupe du monde). N’était-ce pas la lucidité, le self-control de deux autres joueurs argentins qui, au bon moment, avaient sauvé la mise : Lionel Messi qui avait su trouver la ressource nécessaire pour marquer le troisième but et le gardien Emiliano Martinez.

 

Serge Pierre-Louis

(SPL)

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