Méli, Mélo

Il y a des moments, surtout très avancés dans la vie, il n’y a pas d'autres choses à faire que de penser au bilan des hauts et des bas d'une vie parfois faite de réussite, d'échec, de déceptions et de mauvais coups.

Comme dans toute société, pour une personne à la retraite qui vit paisiblement le peu de temps qui lui reste à vivre, donc elle ne devrait pas y avoir trop de temps pour des distractions. De par sa sagesse, elle devrait rester loin de toutes combines, faire des projets macabres qui s'écrivent par des mascarades, dans un style déjà vu et  entendu des emmerdeurs professionnels qui "même le mal, ils le font mal".

Dans ce contexte, certaines grandes personnalités, après de longues années de carrière, une fois à la retraite, surtout politique, dans leurs autocritiques, écrivent leurs autobiographies. À travers une histoire racontée, bien entendu sous un titre pouvant attirer les lecteurs, elles rapportent leurs succès et échecs, particulièrement de leurs carrières professionnelle ou politique, mais d'une façon plus générale, de leurs vies. 

Dans ce document, tout en créant un lien avec ceux qui le lisent, dans une autobiographie écrite dans bien des cas à la troisième personne, l'auteur fait une introspection rétrospective qui lui permet de retourner sur son passé pour revivre des moments heureux ou très difficiles. Une histoire racontée en quelques pages qui peuvent être une ou plusieurs centaines.

Mais, faire en quelques minutes, le bilan personnel, sans pour autant le faire à l'écrire, pourrait être par exemple, un exercice beaucoup plus facile. C'est mentalement passer en revue ou penser à une époque, d'un groupe, d'un quartier, d'une institution, d'une carrière professionnelle, d'une occasion ratée. D'une vie amoureuse,  mais surtout d'un être cher qui, pendant un certain temps, faisait la joie de vivre de l'époque.

 Cette personnalité si chère pourrait bien ne pas être tous les chapitres du grand livre de la vie. Mais tout en étant un sujet important, elle pourrait toujours être le chapitre à relire ou à revisiter. Même après des années de séparation, dans bien des circonstances, on a l'impression que cette personne vous parle. Surtout lorsque vous avez l'intention de faire des bêtises qui seront irréparables.

Pour une année de 365 jours, définitivement, on ne pense pas tout le temps à cet être si cher qui, malheureusement, n'y est pas. Mais il y a des moments comme un anniversaire, des fêtes de fin d'année, des moments de joie et de tristesse, le nom ou le visage de cette amitié revient toujours. 

Une personne de caractère, intelligente, capable de comprendre, de déceler l'hypocrisie des mauvais amis qui sont bons maitres dans toutes les mauvaises combines politiques, économiques et sociales. 

Ce nom, ce visage, fait partie du chapitre important à ne pas oublier, de toute façon pas si vite, bien entendu aussi longtemps que la faculté de la mémoire ne vous fait pas défaut. Surtout dans un contexte de Meli Melo où la fin justifiera définitivement une autre crise dans une crise qui a déjà trop duré.  

Tout en faisant l'introspection rétrospective, il y a aussi bien des regrets. Encore des regrets qui viennent toujours avec des occasions ratées avec un poste durant une carrière professionnelle, un mouvement politique, un groupe d'amis, mais surtout cette personnalité. À ce moment, on se pose la question, où est-elle cette personne? Que fait-elle en ce moment? Pourquoi ça n'avait pas maché? 

Si tel est le cas pour vous lecteur qui lit ce texte en cette fin d'année 2022, faire le dépassement, chercher à savoir où se trouve cette personne.  Pas pour, sous une forme de corrections, réécrire le chapitre d'un livre déjà lu et relu voire déjà édité par plus d'un. Mais pour apprendre la vérité sur certaines choses. Et comme ça, tirer les leçons finalement entre ce qui est destiné pour être fait et ce qui ne l'est pas. En un mot, arriver à faire la paix à votre conscience, et pourquoi pas  un compromis ?

En se faisant, avec une conscience reformatée, il devient plus facile de comprendre les toutes dernières lignes du paragraphe, et même beaucoup plus facile de tourner tranquillement la dernière page de rage, de tapage, et de r"ampage", puis aborder le prochain chapitre du livre de la vie avec beaucoup plus de sérénité.

Mais il n'y a pas seulement l'autocritique sentimentale pour un sentimentaliste qui souffre d'un amour oublié depuis longtemps par l’un ou l'autre dans une société de confusion. Il y a aussi le bilan catastrophique d'un politicien en charge malgré lui.

En fin de compte, le bilan pour un politicien qui passe tout son temps à ne rien faire, c'est, aujourd'hui, avoir le courage de regarder l'autre dans les yeux et lui dit en toute franchise et honnêteté, je suis coupable. Coupable de n'avoir rien fait pendant tout ce temps. 

C'est aussi fait le dépassement et dit, s'il lui reste un peu de caractère et d'humaniste: qu'il est un raté, un méprisant irritant de l'insécurité généralisée, de tous les problèmes sociopolitiques du pays. 

Pour un pouvoir exécutif bicéphale réduit en monocéphale composé d’acteurs et de flatteurs de tous les accords qui désaccordent beaucoup plus la société haïtienne, il est temps de tirer la révérence.  À malin, malin et demi. "Il faut savoir quitter la table quand le respect n'est plus servi"

 

Prof Esau Jean-Baptiste

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