Pelé, l’oint de la tête au pied

Pélé, couronné dieu ou roi du sport roi, quel beau nom porte l’oint de ce génie du ballon rond. Très loin des autres, Pelé se distancie de toutes les étoiles de ce sport qu’il incarne en toutes ses illuminations stellaires. De la tête, des pieds, du gauche et du droit, rarement joueur de football a fait preuve d’une telle polyvalence en ses habilités physiques et techniques.

Pelé savait réaliser depuis six décennies les gestes spectaculaires que les génies du siècle présent ont offerts aux beaux yeux de l’aventure sportive. Crédit à qui crédit est dû, quasiment tous les styles somptueux étaient incarnés en un seul corps. Discipliné, robuste, guidé par un pied magique porteur de la bonne nouvelle de l’exquisité des orteils, Pelé révélait sur le terrain la théorie scientifique qui veut que le corps soit maîtrisé par le cerveau. Pelé a été inoculé de la piqure normative qui requiert de ne pas marier prodige et prodigue. L’être de raison ne saurait se livrer à la débauche s’il vise à trôner au sommet.

Les retours de plus de 90 degrés autour de soi que nos contemporains baptisent la roulette de Zidane ou d’Okocha, nous les visionnons à plusieurs reprises via les projecteurs braqués sur Pelé. Précision dans les coups francs, puissance de tir, vitesse balle au pied, tout y est chez le vrai GOAT incontestable et incontesté. Précurseur des beaux jeux de corps, de pieds, de tête, il n’existe pas un seul mouvement magique attribué à Diego, Platini, Cruyff, Zidane, Ronaldinho, Messi, Mbape ou Christiano que Pelé n’a pas déjà concrétisé. Johan Cruyff  disait que « Pelé a dépassé les limites de la logique ». Décidément, tous les talents précieux et onéreux qui sillonnent les clubs les plus honorifiques de l’Europe ont été juste inspirés des œuvres du roi.

Hors-concours, dans un mélange de l’esthétique et de la pragmatique, Edson Arantes do Nascimento est le seul joueur triplement médaillé de l’évènement sportif cosmopolite le plus captivant de la planète. Figure de proue de la Coupe du monde, en plus de ses trois titres de champion à titre d’attaquant du Brésil, Pélé a prêté ses services professionnels au gouvernement de son pays, à des stations de télévision et à des institutions prestigieuses du globe.

 

Un Mondial spécial pour honorer le roi

La plus récente Coupe du monde, l’une des plus alléchantes réalisée au Qatar cette année et conclue 12 jours avant son voyage éternel, était comme pour honorer le roi. Des dribbles olympiens, des parades digitales majestueuses, des buts d’anthologie, des défaites et des victoires surprises jusqu’à une finale féerique entre deux titans, Messi et Mbappé, Pelé dégustait à titre de spectateur ce qu’il savait nous offrir en tant que créateur.

Le roi a eu le temps de bénir de petits princes à qui il a légué cet héritage « divin ». Mbappé, Neymar, Messi, etc. tous sont récipiendaires des gerbes de fleurs de la main de ce pied magistral. Dans l’élégance, dans la générosité, Pélé envoyait des compliments à Mbappé, à Messi, à ses descendants de la Seleção, etc. Tant par les productions que par cet adieu du dieu du foot, la fin 2022 a été définitivement dédiée au sport roi. Nous sommes certains que Diego en a dégusté au même titre que les vivants en quête de plaisir sain pour évader leurs esprits.

Un périple terrestre de quatre-vingt-deux (82) ans, dont au moins soixante-cinq (65) consacrés à la création d’un bonheur footballistique sublime sans frontière, Pelé a fait siroter les fans du ballon rond en des joies utopiques. Joueur précoce en activité jusqu’à l’âge de 34 ans, après sa retraite du tapis vert, Pélé a continué de s’impliquer dans ce sport derrière l’écran ou comme figure politique du sport au Brésil. Prêtant son image à des institutions internationales, cette icône mondiale s’investissait aussi en des œuvres humanitaires.

Par ses prouesses aptes à hypnotiser même les épicuriens des aventures voluptueuses, c’est sans doute à maintes reprises que Pelé a ramené le septième ciel pour le descendre sur terre au profit des tifosis. Bien des escortes ont vu leurs profits érotiques diminuer en raison de cet arbitrage des épicuriens devant être pris en otage pendant 90 minutes dans les gradins, les tribunes ou devant le petit écran au lieu de se débaucher à des boites de nuit. « Mens sana in corpore sano », le football éloigne de son pratiquant et de son fan trois grands maux : l’ennui, le vice, le besoin. Quel jeu universel ! L’église, la mafia, l’académique, la présidence, le royaume, la papauté, la Nasa, l’Hexagone, le Pentagone ; tous s’en raffolent. Ce dernier Mondial coïncidant avec la montée du dieu au ciel a été exceptionnel. Compliments Qatar !

 

Pélé au football ; Socrate à la philosophie

Tel Socrate, Aristote ou Pythagore dans l’arène philosophique disponible à être côtoyés par les dialecticiens modernes en vue d’être armés des outils de la logique, du syllogisme et de la maïeutique, Pelé constitue une référence emblématique pour les jeunes désireux d’adopter des comportements sains et compétitifs pour se tailler une place de choix dans le monde sportif international.

Les sourds ont entendu ; les yeux des aveugles ont été ouverts. Les pieds de Pelé ont éveillé le sens podotactile chez les malvoyants qui adulent le Brésil et qui sont aussi les fans de ce buteur prolifique qui attribuait au numéro 10 un sens mythique. Il y aurait matière pour la podologie d’investiguer sur les pieds spécifiques de cet immortel du sport roi.

Ambassadeur de l’ONU, de l’UNICEF, de l’UNESCO, Pelé souhaitait vivre dans un monde de paix, de fraternité. Au lieu de croiser l’épée dans un militarisme aveugle qui nourrit le matérialisme et le capitalisme fou, l’humanité est interpellée à puiser dans l’idéologie de Pelé pour offrir du mieux aux jeunes. Par des communications respectueuses pour déboucher sur de franches coopérations de paix, les armes lourdes auraient pu être remplacées par le ballon pour plutôt engager des guerres de talents entre les nations. Tant de décès seraient exemptés ; tant de vies seraient sauvées. Par cette utopie réalisable, l’humanité se serait humanisée.

Puisse l’âme magnanime de Pelé guider les joueurs du millénium afin qu’ils soient dotés de l’esprit de fairplay, de paix, d’humanité et qu’ils puissent gâter les fanatiques de gestes, dribbles, grands ponts, petits ponts et buts somptueux. Adieux au dieu !

 

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES