CERTIFICATION DES MAGISTRATS HAÏTIENS, QUEL CHALLENGE !

CERTIFICATION DES MAGISTRATS HAÏTIENS, QUEL CHALLENGE !

 

  • La valeur de tout peuple se mesure, d'entrée de jeu, à son niveau d'éducation et de justice, dans sa dispensation.
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  • Je n’ai pas voulu trop me prononcer sur cette affaire de certification des magistrats assis et debout, exigence qui relève même de la Loi du 27 novembre 2007, portant statut de la Magistrature, Titre V, Dispositions transitoires, articles 68 à 70.
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 Mais après m'être mis à suivre les différentes réactions provoquées par les dernières proclamations du  Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire (CSPJ) que j'estime autant  scandaleuses qu'indiscutablement irrespectueuses et avilissantes, en la forme surtout, je crois comprendre que le devoir m'impose une prompte intervention. 

Comme Haïti n'est plus un pays ! C'est un coin de terre abracadabrant où tout se fait plutôt à l'envers, sans même le moindre souci de conséquences imprévisibles. On dirait même un pays de show-off. Hier, c'était l'église et le pasteur Armel LAFLEUR qui défrayaient la chronique sur les réseaux sociaux ; aujourd'hui, c'est le CSPJ, au créneau. Et après, tout finira par s'écrouler, ou se refroidira, comme si de rien n'était, pour que, en un rien de temps, les mêmes causes en arrivent à produire des effets des plus pervers.

Alors, souhaitons bien que cette levée de boucliers du CSPJ apporte du sang neuf, toujours de nos rêves, à cette Magistrature visiblement à genoux, et manifestement pourrie,  qui a jeté le pays dans ce désarroi outre-mesure qui expose grands et petits en Haïti, jadis perle des Antilles, aujourd'hui malheureusement, la poubelle la plus fétide de toute la planète.

Donc, si le travail du comité de certification doit produire des fruits dignes d'une nouvelle Magistrature haïtienne harmonieuse et assumant légalement les intérêts de la Magistrature assise et debout, dans une velléité opiniâtre de rompre définitivement avec toutes les pratiques indigestes et corruptibles de grands manitous et  des politiciens véreux qui, toujours aux fins d'asseoir leurs sales menées politiques, choisissent, avec la complaisance même des autorités de nomination, de combler le système judiciaire de magistrats malhonnêtes et impudents qui enlèvent toute fierté à un Magistrat, que cela se fasse et poursuive dignement son cours dans la pure décence et le respect dû à tout  présumé innocent qui doit toujours bénéficier de sa défense éventuelle, dans l'attente de son sort à être définitivement fixé.

Car, la Justice doit  toujours faire montre de justice envers tous ceux qui méritent justice. Elle doit absolument s'exercer en dehors de la moindre trace d'excès et d'abus. Aucune décision de justice sérieuse ne doit s'articuler autour d'un quelconque qu'en-dira-t-on, ou même d'allégations fantaisistes de tiers qui, dans leur insatisfaction préalable pour une décision, ont toujours nourri des querelles visiblement injustifiées et nettement inopportunes envers un magistrat. Ils doivent être un peu rares, chez nous, en ces jours-ci, des magistrats à ne pas être ciblés et susceptibles d'être victimes de cette façon.

Voilà bien ce qui requiert que les faits à l'encontre du magistrat doivent peser lourdement et manifestement concordants pour que la radiation du sujet, bien assortie de sa culpabilité indiscutable, soit pleinement justifiée au su et au vu de toute l'opinion. En effet, on en a assez de cette Magistrature qui met tout magistrat, en quelque lieu où il puisse se retrouver, en bien mauvaise posture. Ce n'est pas avec le cœur chaud qu'on apprend les critiques acerbes, et plus d'une fois justifiées, de certains hommes qui n'éprouvent aucune gêne à salir la dignité et le prestige qui doivent  caractériser le Temple de Thémis. S'identifier à un magistrat, de nos jours, c'est se faire paraître pour un infâme salopard. Même des civils armés notoirement reconnus pour tels, sont mieux traités et considérés. Il faut bien en finir avec cette situation morbide qui détruit en profondeur toute la Magistrature qui se voit ainsi amputée autant de tout son respect, de tout son prestige, que de sa force, et de toute sa puissance.



Cependant, la transparence et le respect des droits de chaque magistrat, comme tout justiciable d'ailleurs, doivent inévitablement être au rendez-vous. Et le CSPJ, légalement reconnu, au regard de l'article 1er de la Loi qui l'a vu créer, pour l'Organe d'administration, de contrôle, de discipline, de délibération, avec son  pouvoir d'information sur toute la Magistrature en général, se doit de réviser sa mission et ses actions, pour éviter tout brandon de discorde, tendant à détruire l'harmonie et la bonne franquette entre les magistrats assis et debout, condamnés, pour s'assurer de la viabilité même du système judiciaire dans son ensemble, à évoluer en une véritable symbiose.

Me. Fritznel HECTOR
CG-CA-Hinche

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