Haïti, 7 février. Date mémorable et/ou fatidique ?

Le 7 février 1986 met fin au régime du.président Jean-Claude Duvalier, héritier et successeur de son père François Duvalier ; tous deux ayant été proclamés président à vie.

Je tiens à préciser que mes réflexions dans cet article ne visent pas à faire un bilan de la gestion politique du pays. après le départ des Duvalier, mais plutôt lancent une invitation à un éveil de conscience collective pour la reconstruction d’une nouvelle nation haïtienne

À la lumière de mes récentes lectures et analyses, plusieurs de mes chers compatriotes ont gaspillé beaucoup d’encre pour exprimer de la nostalgie, de la colère et surtout de la mésinterprétation de plusieurs événements liés à cette date. S’il est si difficile pour ces  « maîtriseurs » de l’écriture de juste reporter les faits avec exactitude, leur atome crochu, dans bien des cas, me laisse croire qu’ils n’ont pas utilisé leur buvard. Pourtant cet outil nous a été fort utile dans nos classes primaires.

Cela dit, quand les vertus se perdent dans les intérêts, il ne peut y avoir ni d’objectivité ni de logique transactionnelle positive. Je voudrais dire à tous ces prétendus historiens de cesser de déformer la vérité. Il serait préférable de regarder vers l’avenir plutôt que de faire l’éloge fanatique d’anciens dirigeants politiques haïtiens ayant laissé pour héritage un passé lourd et parfois même éhonté et honteux.

On a tendance à oublier que les dés étaient pipés dès la naissance du pays en 1804. La France avait jugé bon de rapatrier Toussaint Louverture, le seul vrai stratège pouvant nous libérer de l’esclavage. L’histoire a démontré que d’autres hommes et femmes vaillants ont suivi la trace de Toussaint Louverture pour enfin défaire l’armée de Napoléon. Le but de petit rappel est tout simplement pour réaffirmer que la volonté d’améliorer la qualité de vie de ses concitoyens est un mandat implicite à l’équipe dirigeante d’une nation.

L’ensemble des manquements de la classe politique et de la société civile, l’absence de dialogue constructif, l’acceptation de notre identité, le refus délibéré de mettre ensemble nos ressources internes et externes, tout comme la collaboration et l’appui inconditionnel des vrais alliés, sont suffisants en soi pour expliquer la situation actuelle d’Haïti.

Quand une République est dépourvue de ses pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif et que le banditisme est au gouvernail, on peut imaginer le reste. Il faut donc stopper cette hémorragie pour guérir Haïti et maximiser les conditions gagnantes pour un futur capitaine avec des matelots expérimentés. Il est donc impératif de faire jaillir nos idées pour élaborer une nation digne de ce nom. Une nouvelle équipe dirigeante, fonctionnant sur de nouveaux principes directeurs d’une nouvelle constitution, sera de mise au moment opportun.

Il nous faut entre temps un éveil de la conscience collective et une ferme volonté pour enfin redonner un sens à la seule vraie révolution qu’ait connue Haïti. On eut dit que notre hymne national est insignifiant tout comme les autres valeurs que nos héros de la guerre de l’Indépendance ont voulu nous léguer. Haïti a besoin d’une vraie thérapie pour qu’on puisse avancer dans la bonne direction afin de rejoindre le concert des nations. Lançons-nous dans cette quête de guérison.

 

Chrisnel Blot

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