Immense tragédie!

Le pire ne connaît plus de bornes dans ce pays livré totalement à lui-même. La semaine dernière a été des plus éprouvantes pour les familles haïtiennes, les chefs d'entreprises, les écoles et les universités. La mort est partout dans nos rues. Les portes de l'enfer sont ouvertes et un vent mortel souffle sur cette terre d'Haïti oubliée des dieux, de ses enfants et de ses amis.

En parlant d'amis, on sait qu’il y en a de plus chers que d'autres. Et ceci est vrai dans les relations internationales. Si on n'est pas situé aux frontières d'un grand rival ou ne dort sur du pétrole, les appels au secours prennent du temps avant d’être audibles. Et quand bien même ils sont entendus, ils ont toutes les chances d’être superbement ignorés.

En tout cas, la violence a franchi un nouveau palier à Port-au-Prince et ce n'est pas terminé. Très loin des libelles idéologiques et des positions de principe, il existe une réalité mortifère faite de viols, de pillages et de meurtres qui tous les jours traumatisent nos enfants, attentent à l'innocence de nos filles et pervertissent l'esprit de nos gamins. Une situation gravissime aux conséquences psychologiques quasi irréparables.

À quoi rêvent tous les soirs les habitants de la capitale, eux qui vivent un cauchemar au quotidien ? Nous sommes arrivés à ce carrefour de la mort parce que nos politiques au pouvoir et dans l'opposition n'ont pas su sauver la nation. Le pouvoir a été sourd au vrai compromis, certaines factions de l'opposition trop pressées de le remplacer ont préféré jouer les prolongations. Le résultat est un jeu à somme nulle et surtout beaucoup plus de ruines.

Au lieu de mettre la main à la pâte, nous nous adonnons à des complaintes d’enfants incapables de se prendre en main ou bien nous allons chialer sur les « comploteurs étrangers qui une fois de plus veulent notre perte », quand ce n’est pas à notre richissime sous-sol.

Tant que nous ne regardons pas en face notre responsabilité dans la "santé du malheur", notre pays continuera d'être le grand malade des Caraïbes.

 

Roody Edmé

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