La pourriture a-t-elle sept vies comme les chats !

A trop tirer le diable par la queue, on finit par se prendre la tête dans un piège à guêpes. Depuis la chute de Duvalier, nous aurions dû prendre un autre chemin. Celui de la modernité. Celui d’un État qui décide de s’engager en dépit de toutes les difficultés sur les voies du progrès pour ses communautés.

Nous avons constamment privilégié la médiocrité, le kokoratisme, les luttes incessantes de personnes aux égos surdimensionnés discourant de cimes dans les nuages, mais accoucheurs de souris mort-nées. Nous avons accepté à la tête de cet état des voyous, des crétins, des médiocres, des paresseux, des gens parfois même qui travaillaient pour la première de leur vie et beaucoup d’entre eux se sont enrichis en l’espace de quelques mois, la construction d’un hôtel ici ou à ailleurs, l’achat de riches propriétés à l’étranger étant une couronne sur le fruit de leurs rapines.

Nous avons cultivé un mépris sans pareil pour notre petit peuple surtout nous des classes moyennes qui avons grandi dans les ghettos ou tout près de ces espaces de misère et d’abandon. Combien d’entre nous ont tout fait pour éviter de savoir qu’on a grandi au Bel Air ou dans un quartier pauvre ? On fait tout pour oublier ses origines en mettant le pied sur le cou de nos misérables frères.

Nous des classes moyennes ne sommes-nous pas plus condamnables que ceux qu’on pointe du doigt constamment ? Lesdits oligarques ! Le bourgeois haïtien est trop attaché à ses sous pour les dépenser en container d’armes pour Grand Ravine ou Canaan. Il achète des armes certes pour sa garde rapprochée. Mais ce sont ceux qui n’ont jamais eu à travailler dur qui vont puiser dans tous ses comptes en banque que l’Etat possède pour acheter à profusion des armes pour les délinquants. Et comme dans le bled d’où nous venons nous n’avons pas de carnet d’adresses pour nous procurer ces armes nous nous adressons à ceux qui en ont et qui profitent ainsi de se faire un double bénéfice. Nous pensons ainsi garder le pouvoir toujours et toujours. Le A vie de Duvalier n’est pas tombé du ciel ! Bien sûr, il y aussi les trafiquants de drogues ! Mais à la tête de cet État, ces dirigeants venus des classes moyennes se sont vendus aux oligarques dans leur désir morbide d’aller se vautrer à la table des clairs et dans le lit de leurs femmes décaties. Nous sommes allés dans l’ignominie la plus complète quand nous avons dévasté les hôpitaux publics refusant à la population un vrai accès gratuit aux soins.

Maintenant, pour remettre les choses en place il faut un traitement de choc. Il faut mettre fin à une gouvernance surfant sur le mépris. Il faut supprimer tous les privilèges. Même quand on programme une réunion importante que ce soit au niveau de l’État ou un organisme quelconque ou je ne sais quoi il faut supprimer mêmes les bouchées.

 Twòp visye nan peyi a ! S’agissant de la presse, elle aussi mérite un grand coup de balai. Elle s’est trop vautrée dans le lit des prévaricateurs. Pourquoi parler des étrangers ? C’est parce que nous sommes devenus des rampants, des « ti visye » dans tout le sens haïtien du terme que nous nous sommes fait ridiculiser, tourner en bourrique par eux jusqu’à aboutir à cette catastrophe.

Le drame, c’est que toute cette pourriture va s’agiter fort… Très fort… Pour que les choses ne changent pas. La pourriture a-t-elle sept vies comme les chats ?

 

Gary Victor

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