Fêtes de fin d'année : mesures annoncées par la PNH, le syndicaliste Jacques Andersen Desroches se dit sceptique

Le secteur du transport en commun est l'un des véritables concernés par les actes d'insécurité et de grand banditisme en Haïti durant ces trois dernières années. Mis à part des postes de péage établis sur les routes nationales par les gangs, les transporteurs sont assez souvent victimes de kidnapping, de meurtres et d'autres crimes perpétrés par les groupes armés. 

Les activités du transport en commun, malgré leur fonctionnement, font face à d'énormes défis durant ces dernières années quoique une variation annuelle de 2,4 % selon les données enregistrées au tableau de l'Indicateur conjoncturel d'Activité économique (ICAE) par l'Institut Haïtien de Statistique et Informatique (IHSI). Le syndicaliste Jacques Anderson Desroches, membre de la Force syndicale pour Sauver Haïti FOSAH, décrit les calamités des transporteurs qui fréquentent les principales routes nationales du pays, qui sont depuis des années et des mois, occupés par des hommes armés.

« C'est un constat alarmant, il y a plus de deux années que la nationale #2 est occupée par les groupes armés.  Progressivement,  on a pu voir une occupation de la route nationale #1 par d'autres groupes armés, les transporteurs qui fréquentent ces zones le font quotidiennement au péril de leurs vies, puisqu'ils doivent payer pour le passage, mais également, ils sont capables d'être victimes de vols, d'assassinats ou d'autres forfaits de la part des gangs, sous le regard complice des autorités étatiques», a condamné le syndicaliste. 

Pour cette période des fêtes de fin d'années,  Jacques Anderson Desroches reste pessimiste quant aux mesures de sécurité annoncées par l'institution policière, consistant à augmenter la présence des forces de l'ordre déployée dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, des villes de province et au niveau des principaux axes routiers du territoire. Selon le syndicaliste, tant que ces opérations ne visent pas les lieux occupés par les gangs on ne peut espérer de résultats positifs.

 «C’est une décapitalisation totale des transporteurs au niveau des routes nationales, c'est un tableau sombre, les bandes armées assurent la circulation et font payer aux transporteurs des sommes exorbitantes pour le passage. C'est pour la première fois depuis notre existence que nous devons faire face à de telles situations», a-t-il ajouté.

Plus loin, le responsable de la FOSAH a indiqué que les chauffeurs du transport en commun paient entre 5 000 gourdes jusqu'à 50 000 gourdes aux groupes armés opérant à Canaan, sur la route nationale #1 suivant la catégorie du véhicule en question.

Face à de telles situations où les conditions de vie de la population et principalement des transporteurs se détériorent au quotidien, dont l'augmentation du taux de l'inflation, en raison des coûts à la hausse des différents trajets, Jacques Anderson Desroches croit qu'il est urgent de prendre des mesures pour éviter le pire, puisque les gangs armés ne chôment pas et ils augmentent constamment leurs modes d'opération face à l'impuissance de la PNH et au détriment de la population. Ainsi, il demande aux syndicalistes et à la population de faire de 2024 une année de mobilisation, pour exiger de meilleurs traitements, la réforme de l'État afin de trouver une solution à la crise sécuritaire, économique et politique qui ronge le pays. 

 

 

Oberde Charles 

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