La liberté de la presse plus que jamais menacée en Haïti

Ce 3 mai 2024 marque la Journée mondiale de la liberté de la presse. À l’occasion, l’UNESCO attire l'attention sur la situation des journalistes haïtiens qui est de plus en plus alarmante avec des journalistes qui ne cessent d'être victimes notamment de l'insécurité dans l’exercice de leur métier. Aussi, en cette date, le secrétaire général de l'AJH, Jacques Desrosiers, salue la publication de l’ordonnance concernant l’assassinat du journaliste Nehémy Joseph tout en invitant les confrères journalistes à la réflexion sur l’exercice de leur profession.

En Haïti, la situation des journalistes est de plus en plus alarmante. Depuis la dégradation de la situation sécuritaire, plusieurs journalistes ont été assassinés, kidnappés ou blessés. Aujourd’hui, les journalistes alarmés fuient le pays, réduisent leur couverture médiatique ou quittent définitivement la profession. De même, des médias sont vandalisés, les locaux saccagés par des bandits et des équipements totalement détruits. Les récentes attaques incluent des actes de vandalisme contre le journal « Le Nouvelliste », dénonce l’UNESCO dans un communiqué en date du 3 mai 2024 ramenant la journée mondiale de la liberté de la presse.

En effet, une enquête récente menée par l'UNESCO auprès de 86 journalistes haïtiens révèle une réalité criante, 76 % d'entre eux ont été confrontés à des menaces liées à leur profession. Parmi ces menaces, le harcèlement verbal et en ligne représente 62 % des cas, tandis que plus de 30 % ont subi des menaces physiques. Ces attaques portent un coup sévère à la liberté de la presse et entravent sérieusement la capacité des journalistes à exercer leur métier et à fournir des informations cruciales.

En outre, les résultats de cette enquête réalisée par l’UNESCO soulignent un risque croissant pour Haïti, qui pourrait se transformer en une zone de silence si de telles attaques persistent. Suivant le communiqué de l’UNESCO, les conséquences sont graves, affectant l'accès à l'information pour la population locale ainsi que pour le reste du monde. « Haïti est devenu l'un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes, avec 11 travailleurs des médias tués depuis janvier 2022. », À l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, l'UNESCO promet de continuer d'apporter un soutien à la sécurité des journalistes couvrant la crise sur le terrain.

Conjointement, l'UNESCO a réitéré sa condamnation pour la mort récente du journaliste Rico Jean, soulignant l'urgence d'arrêter la violence et de protéger les journalistes en Haïti.

« Je voudrais présenter mes félicitations aux courageux et remarquables journalistes et professionnels des médias en Haïti qui travaillent sans relâche pour s'assurer que leurs concitoyens et le monde entier soient informés de ce qui se passe en Haïti. Les journalistes ont un rôle essentiel à jouer dans toute société libre. Le gouvernement des États-Unis s'engage fermement à soutenir la liberté de la presse en Haïti. », a déclaré de son côté, l'Ambassadeur des États-Unis en Haïti, Dennis Bruce Hankins.

Le coordonnateur général de l'Association des Journalistes Haïtiens, Jacques Desrosiers, pour sa part, tout en condamnant les actes de banditisme qui entravent le travail des journalistes, exhorte les professionnels des médias à ne pas baisser les bras et à défendre la liberté de la presse. Suivant ses déclarations, cette date est marquée par deux éléments, d’abord, la publication de l’ordonnance concernant l’assassinat du journaliste Nehémy Joseph dans laquelle l’ancien sénateur Rony Célestin est renvoyé devant le tribunal criminel et le classement du pays à la 93ème place en termes de liberté de la presse. Toutefois, il dit être convaincu que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir le bon fonctionnement du journalisme en Haïti.

Dans ce climat de chaos et de tumulte, la presse en Haïti se retrouve dans une situation précaire, menacée, poursuivie, et même torturée. L'impunité continue de gagner du terrain, laissant nos institutions et nos citoyens à eux-mêmes, se désole le journaliste Sénior Jacques Sampeur. Malgré ces défis croissants, dit-il, la presse demeure un bastion de résistance, informant et éduquant courageusement, souvent au péril de sa propre sécurité. À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, M.Sampeur exprime sa solidarité envers les journalistes haïtiens qui continuent d'exercer leur noble métier avec détermination et courage, dans l'intérêt de tous.

 

Vladimir Predvil

 

 

 

 

 

 

 

 

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