Du faux

On aurait tort de penser que le faux n’est pas du domaine de la perfection en ce sens que sa finalité est la parfaite imitation de la réalité. Une sorte de vérité à l’envers. Une vérité reflétée par un miroir et donc devenue un mirage sans utilité aucune sinon celle de tromper ceux qui n’ont pas conscience qu’elle est une illusion.

 

 

Le faux est donc une construction, un objet, une chose aussi difficile à fabriquer que le vrai auquel il doit ressembler le plus possible jusqu’à tromper le plus parfait spécialiste.

 

 

Dans ce sens, on pourrait dire qu’il y a des faux authentiques et de mauvais faux. Un tableau de maître mal reproduit et qu’on reconnaît comme tel sans difficulté est un faux nul. Une reproduction d’une œuvre d’art qui échappe à l’œil averti de spécialistes est un faux parfait. La production d’un vrai faux nécessite donc une gamme de compétences qui certainement ne courent pas les rues.

 

 

Mais le mauvais faux est monnaie courante de nos jours sans que personne ne s’en rende compte et ne s’en offusque. Pour en être arrivé là, il a fallu un renversement des valeurs pour en établir d’autres, mettre sur un piédestal les préjugés, ratisser profondément dans les névroses des uns et des autres et aussi faire en sorte que le niveau d’éducation et d’instruction de l’ensemble de la population frise le sol.

 

 

La plupart de nos femmes exhibent fièrement des coiffures ne correspondant pas au canon de leur origine – cheveux longs et lisses-, mais peu de gens sont interpellés par le fait qu’il s’agit là d’un hommage au faux. Au mauvais faux pour mieux dire, car on s’aperçoit immédiatement que ces chevelures ne sont pas naturelles, mais proviennent de donneuses, souvent d’Asie, vivantes ou mortes, à moins qu’il ne s’agisse de synthétique. Voici un faux qui jouant sur des préjugés et donc des émotions fabriquées peut provoquer de chaudes attirances.

 

 

Le faux chez nous va plus loin. Il gagne la sphère politique. Il s’y installe, bénéficiant de l’ignorance ambiante et de la lassitude d’une population qui s’est trop laissée berner par des imposteurs au cours de ces dernières décennies. Nous sommes sous la tutelle des faux, comme des fausses chevelures féminines, car ces faux en politique s’affichent sans craindre qu’on les reconnaisse comme des faux. Ils sont sous les projecteurs comme ces chanteuses ou actrices le sont. Sauf qu’on peut pardonner à ces dernières, car elles peuvent jouer, chanter, danser avec talent.

 

 

Le faux en politique n’a aucun talent sauf celui de s’exhiber avec toute l’arrogance de sa fausseté, brillant non pas de ses feux, le faux n’a pas de feux, mais de la noirceur de ses ténèbres qui s’étendent partout.

 

Des faux qui s’installent et prolifèrent tels des virus dont le but est de dégrader toutes les intelligences.

 

 

Mais le faux ne peut survivre au chaos qu’il crée. Il ne peut en échapper, car de toute manière il n’est qu’un faux, une illusion, quelque chose qui n’aurait pas dû être là. Le faux n’a qu’un temps, mais on ne peut lui permettre de finaliser le chaos devant achever la nation. C’est pour cela qu’il faut trouver les moyens, à défaut de l’éradiquer, de le contenir dans la sphère démoniaque qui est la sienne.

 

 

La Rédaction

 

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