La fragilité au rendez-vous

Un creux en surface  et une rivière atmosphérique ont provoqué trois jours de pluie sur tout le sud de l’ile. Dans la région du Sud, le pluviomètre a enregistré entre 250 à 300 mm de pluie.  De nombreuses rivières ont été en crue et beaucoup de routes ont subi des dommages qui ont nui à la circulation.

D’après le météorologue Rudolf Victor d’autres phénomènes pareils sont possibles de décembre à mars à cause du réchauffement des eaux sur l’est du Pacifique équatorial ( El Nino). Rappelons que c’est l’un des El Nino les plus forts au cours de ces dernières décennies. Dans ces cas, il y a beaucoup de risques de fortes intempéries.

La population laissée à elle-même se débrouille toujours comme elle peut. Le tronçon de la nationale  1 du Boulevard Jean Jacques Dessalines jusqu’à Gressier est dans un état déplorable et il est difficile d’accuser seulement les gangs de cette dégradation. De toute manière, l’État a abandonné une grande partie du territoire.

Sur la route de l’Amitié, des jeunes placent des roches au milieu de la route et demandent aux chauffeurs à payer sous prétexte qu’ils doivent gérer la zone, cela voulant dire rendre plus praticable la chaussée. Ils ne sont pas agressifs, mais si vous ne casquez pas vous risquez de perdre quelques heures. Le problème c’est qu’il n’y a pas de présence policière sur la route. Il y a deux points fixes pour la police.  Il suffit donc de faire attention à ces points fixes et le tour est joué. Les policiers eux font à leur tour bien attention de rester dans ces points fixes. La mobilité de nos policiers est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre. En restant toujours à un seul endroit, ils laissent le champ libre aux malfrats.

À Léogane la circulation dimanche et lundi a été perturbée à cause d’un mouvement de protestation de la population. Des travaux de la mairie ont, d’après les habitants de la zone, détourné les eaux d’une rivière, eaux qui sont venues mettre à mal plusieurs communautés. Des véhicules ont été mis de travers sur la route et tout déplacement était interdit. Des milliers de personnes ont dû faire du «  transbordé » comme on a l’habitude de le dire chez nous.

À chaque mouvement de protestation de la sorte, les autorités prennent trop de temps à réagir. Les citoyens pour la plupart critiquent cependant ceux qui ont pris l’initiative de boucler la Nationale. «Il n’y a pas de gouvernement. À quoi sert un tel mouvement ? Il faut attendre que nous ayons un Président, un vrai gouvernement ! » 

Un Président ! Un vrai gouvernement ! La fragilité de notre pays demande un traitement d’urgence alors qu’un plan semble se dérouler pour détruire ce qui reste du pays. Un nouveau type de conflits pensé par nos amis étrangers pour mettre à genoux les pays récalcitrants. De nouvelles formes de résistance plus intelligentes aussi à développer partout sur la planète, pas seulement en Haïti, pour  faire face à ces menées démoniaques.

Gary Victor

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