PROTECTION DES DROITS DES MIGRANTS

Le GARR plaide pour une réponse concertée à la crise migratoire en Amérique

Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR), dans une note publiée en date du 22 mai 2023, encourage les différents États à collaborer autour de projets clés visant à freiner les flux migratoires et à améliorer le système de protection des migrants. Ledit organisme de défense des droits humains des migrants a fait savoir, dans son communiqué, que le durcissement des politiques migratoires, telles que la militarisation des frontières et la détention des migrants dans des conditions inhumaines, ne résoudra en aucun cas le problème. Par ailleurs, la plateforme de défense des droits des migrants interpelle l'État haïtien sur l'urgence de s'attaquer aux maux réels de la population, principalement la question de l'insécurité.

Selon le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés, du point de vue migratoire, la mise en place du titre 42 a été catastrophique pour les migrants haïtiens. Après plus de 3 ans en vigueur, le titre 42 a finalement été révoqué le 15 mai dernier. À l'instar d'autres organisations régionales et nationales actives dans le domaine de la migration, le Groupe d'appui aux rapatriés et réfugiés (GARR) apprend avec intérêt cette suspension.

 

Du point de vue des responsables de ladite organisation pour la défense des droits des migrants, aujourd'hui encore, la configuration n'est pas différente. Il est devenu de plus en difficile pour les migrants venant d’Haïti d'obtenir le droit d'asile à la frontière, ont laissé comprendre les responsables du GARR. Pour eux, le programme de la Humanitarian parole instaurée depuis janvier a, certes contribué à diminuer l'afflux des personnes migrantes à la frontière américaine, mais la pression migratoire y demeure importante. « Les Haïtiens, face à la détérioration grandissante du contexte humanitaire et sécuritaire en Haïti, continuent à s'aventurer en mer et à franchir la jungle de Darién », indiquent-ils. Selon le  Service national de la migration du Panama, après les Vénézuéliens, les personnes migrantes en provenance d'Haïti constituent le second groupe le plus important à emprunter la jungle, informent les membres du Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés. 

 

« Adopté sous l'administration de Trump, en pleine pandémie de Covid-19 pour empêcher de franchir les frontières des États-Unis, le titre 42 a été l'un des facteurs décisifs dans l'émergence de la crise de Del Rio en automne 2021 à la frontière américaine. Il a notamment compliqué l'accès aux droits d'asile pour des migrants fuyant la misère et l'insécurité, principalement des Haïtiens »

 

En outre, le GARR a souligné que de septembre à novembre 2021, plus de 15 000 migrants haïtiens ont été expulsés de force par les USA et le Mexique vers Haïti, un pays ravagé par des troubles sociopolitiques et sécuritaires aigus. La crise de Texas a non seulement entrainé des violations massives des droits des migrants haïtiens, notamment celui de pouvoir formuler une demande d'asile, mais le renvoi expéditif de ces ressortissants vers leur pays d'origine a aussi exacerbé la crise en Haïti, ont déclaré les responsables de cette structure. 

 

Le GARR invite les pays de la région à respecter le droit des personnes migrantes, spécialement celui de l'asile. Par ailleurs, compte tenu de la vulnérabilité et l'ambiance insécuritaire qui règne en Haïti, la structure de plaidoyer propose un moratoire sur les activités de rapatriement en direction d’Haïti, le temps que le pays recouvre un minimum de paix et une situation humanitaire moins délicate. « Face aux défis posés par le phénomène migratoire en Amérique, il est essentiel d'adopter une approche globale et efficace pour s'attaquer aux causes profondes de l'extrême vulnérabilité des populations du continent », a poursuivi le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés.

 

 

Vladimir Predvil 

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