A la mémoire de l’Ingénieur-Agronome Noriac Dathis

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Je salue les membres de la famille de Noriac particulièrement sa courageuse épouse, ses enfants, frères et sœurs

Je salue toute la corporation des agronomes, notamment la promotion 1979- 1983 à laquelle Dathis était appartenue,

Je salue Mr Talot Bertrand et lui remercie de cette cérémonie d’hommage posthume en mémoire de notre frère

Mesdames, Messieurs.

 

C’est avec un sentiment de désolation générale que la promotion 1979-1983, dans son entièreté, a appris et encaissé la mort du collègue, frère, ami Dathis Noriac survenue, comme vous le savez, aux États-Unis d’Amérique, après une maladie que lui et sa famille ont courageusement supportée. C’est, paradoxalement, avec un plaisir mêlé d’un profond regret que nous participons tous, de manière virtuelle, à cette cérémonie d’hommage posthume que PROMODEV organise en sa mémoire. Nous savions tous que Dathis était souffrant, mais ne savions pas qu’il allait nous devancer au moment que nous apprêtions à programmer la commémoration de nos quarante (40) années de vie professionnelle. Ce départ répond bien à cette maxime de Daniel Debiens » La vie ne nous appartient pas, nous lui appartenons ». Nul ne doit donc se vanter de maitriser son lendemain ou même son présent, ceci quelque soient sa richesse, son niveau de connaissance et son pouvoir. Dathis vient d’achever dans notre court pèlerinage sur terre. Il a laissé son épouse, ses enfants, ses parents, ses frères et sœurs, ses amis, ses collègues, ses étudiants. Il a laissé sa maison qui inclut, ses livres, son lit, son balcon, son salon, sa cour et son couvert, entre autres. Il nous dit tous que sa table est desservie et entend déjà qu’un couvert lui soit ajouté à la table du Tout Puissant. C’est bien compris puisque l’Eternel a donné, l’Eternel a ôté. Ce qui reste pourtant de Dathis  c’est sa mémoire. Celle-là ne mourra jamais. Elle se perpétuera à travers ses idées, ses œuvres, ses relations avec les autres, son amour. C’est bien le sens qu’il faut donner à cette cérémonie d’hommage.

Tout un chacun de la promotion 1979-1983 a quelque chose à dire de lui. Personnellement, j’ai eu au moins trois (3) similitudes avec Dathis. On se partageait la fierté christophienne puisqu’on est du Nord.On a passé quatre (4) longues années ensemble y compris les périodes de vacances à Salagnac, Madian et d’autres Centres de recherche du pays. Nous habitions tous deux (2) à Carrefour- Feuilles. Le lien avec lui était automatique et incontournable. On étudiait ensemble. On s’échangeait constamment des tchalas pour ne pas se laisser avoir par Madame Cadet, Riché respectivement nos profs de Biologie et de Math. Nous partagions nos « chen janbe » quand les 35 dollars ne sont pas arrivés à temps pour l’un ou l’autre. Nous faisions la route, soit en camionnette, soit à pied pour nous rendre chez nous après que Roland et Lucien nous ont déposés au Champs-de -Mars. On se rencontrait régulièrement et on se familiarisait.

Dathis avait un fort penchant pour la paysannerie. Il était l’un des pionniers à écrire un texte sur les organisations paysannes. Son premier texte s’intitulait « Les Organisations paysannes à Morne à Bruler » où il mettait en exergue la corvée, le combite et toutes autres formes d’organisations du travail en milieu rural. Dathis était un fervent admirateur de Philippe Mathieu, Carl Mondé, ses professeurs considérés comme ses pères spirituels et aussi de David Nicolas avec qui il a fondé ICEF (Insitiut de consultation, d’évaluation et de formation) et Chavannes Jean Baptiste de « Mouvman Peyizan. Papaye » pour ne citer que ces professionnels du Développement rural. Ceux-là qui ont pratiqué Dathis de son vivant, comme moi, reconnaissent qu’il était un homme très discipliné, ambitieux et fougueux. Pas un jour il ne s’attachait à ses livres. Il en faisait un souci constant. D’ailleurs, le peu de déconvenues que j’ai eues avec lui venait du fait que j’étais, d’après lui, un peu fantaisiste. Il était esclave d’une ambition qu’il chérissait. Ses études postuniversitaires à Montpellier, en France, lui ont doté de capacités académiques additionnelles lui permettant de prendre en charge certaines études importantes au sein de l’ICEF et GRD sur les plan national et international.

 

Slagnac- Madian, les études de développement, les organisations paysannes et les cours d’université, voilà, en gros, tout ce que je sais de cet homme qui vient de partir et qui s’inscrit dans sa mémoire. Il ne lui pas été donné de s’y adonner pleinement puisque cela fait bientôt seize (16) ans qu’il souffrait et s’était obligé de s’occuper de sa santé avec le concours inconditionnel de son épouse, l’exceptionnelle et courageuse Rolande. Malgré tout, il a eu le temps de faire œuvre qui vaille.

Ainsi donc, nous pouvons enchainer que Dathis « a combattu le bon combat. Il a achevé sa course. Il a gardé sa foi. Désormais, la couronne de gloire lui est accordée »

 

Au nom de la promotion1979-1983, j’en profite pour présenter toutes mes sympathies à son épouse, ses enfants et ses parents. Ces sympathies s’étendent à toute la corporation des agronomes, particulièrement les collègues de la promotion 1979-1983.

 

Que la terre lui soit légère !

 

Ing-Agr Phito Blémur

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