Éduquer: pour quoi faire ?

Onzième partie : la mort expliquée aux enfants (no 5)

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« Le corps n’est qu’un vêtement organique de l’Esprit; il passe, il change, il se désagrège : l’Esprit demeure», Camille Flammarion, astronome

 

Tu m’avais dit, papi Rold, qu’il existait deux moyens de savoir ce qui se passait au moment de la mort et après. Puis-je l’expliquer à mon petit frère Enzo ? « Bien sûr, Lucas. Je vois que le petit espiègle t’écoute avec les oreilles toutes décollées. » Il y a effectivement deux grands moyens pratiques de le savoir. Le premier, c’est d’écouter attentivement ce que rapportent les personnes mortes (ou presque) qui reviennent à la vie, après s’être aventurées plus ou moins loin de l’autre côté. Souvent, leur cœur ou leur cerveau s’est arrêté, parfois les deux. Les scientifiques disent qu’elles ont vécu une « Expérience de Mort Imminente » (EMI) ou Near Death Experience (NDE). On en a longuement discuté depuis le décès par balles de ton meilleur ami, Edris.(1).

Il existerait un deuxième moyen qui consiste à communiquer avec une personne décédée. Est-ce possible ?

Bien sûr, mon garçon. Depuis la nuit des temps, les êtres humains prétendent dialoguer avec les morts. Ceci est relaté dans de nombreux textes anciens, religieux ou mystiques, y compris la bible, Malheureusement, nos croyances individuelles et collectives nous empêchent fort souvent d’apprécier objectivement les faits. Si tu es intimement convaincu, au départ, de n’être qu’un corps physique, tu refuseras systématiquement l’hypothèse contraire, à savoir que tu es une conscience indestructible (esprit ou âme) incarnée pour un temps donné, dans ce dernier, et qui se libère à la mort. Tu trouverastotalement absurde l’idée qu’une personne décédée (donc réduite au néant, selon cette pensée) puisse communiquer avec les vivants. Tu seras incapable d’examiner objectivement les faits. : c’est ce qui arrive aux scientifiques matérialistes et dogmatiques. Tout en ayant souvent une solide formation académique, ils se comportent alors, comme des croyants, voire des fanatiques : ce sont plutôt des « scientistes » c’est-à-dire des « religieux de la science ». Le même raisonnement vaut pour le camp opposé. Si tu crois aveuglément à la survie de la conscience après la mort ainsi qu’à la communication avec les défunts, sans aucun examen, aucune quête ou recherche préalable, tu risques de rejeter d’un revers de main, toute idée contraire. Tu te feras même avoir par des illusionnistes, des mentalistes et des charlatans. Il convient donc de développer dès l’enfance, à l’école, un « septicisme sain », lequel consiste à ne rien croire, mais aussi à ne rien nier sans un examen préalable. L’on doit également garder constamment à l’esprit qu’une idée ou théorie considérée comme vraie aujourd’hui, peut s’avérer fausse ultérieurement, suite à d’autres recherches et découvertes. D’où la nécessité de la tolérance et de l’ouverture d’esprit qui permet de regarder les choses sous un autre angle, en utilisant d’autres lunettes. Si l’intolérance a occasionné les guerres de religions (l’inquisition, les croisades), l’intolérance scientifique a fait de même en fournissant les outils intellectuels nécessaires aux guerres idéologiques, économiques et autres. Ces préalables étaient absolument nécessaires, mon garçon. (2) (3) et (4).

Pour en revenir à notre sujet, il existe deux modes de communication avec les défunts : le mode direct ou spontané et le mode indirect. Dans le premier cas, le défunt s’adresse au concerné, le plus souvent un proche, soit pour lui annoncer son décès, lui faire un signe, soit pour le rassurer, le convaincre qu’il continue d’exister, que la mort n’est pas une fin ou encore, plus prosaïquement pour lui dicter ses dernières volontés (testament). Ceci arrive le plus souvent sous forme d’apparition, à l’état de veille, à travers un rêve durant le sommeil ou un autre « état modifié de conscience ». L’illustre savant et astronome français, Camille Flammarion (1842-1925) a consacré une bonne partie de sa vie à l’étude des phénomènes parapsychiques et particulièrement à l’étude de l’après-vie. Son magistral ouvrage à trois volumes, intitulé « La mort et son mystère » publié dans la collection/édition « L’aventure mystérieuse » a fait école. (5) Enfant, je les dévorais ainsi que de nombreux autres. D’où ma fascination pour la mort que je considérais et considère encore aujourd’hui, à la fois comme un mystère et une grande aventure. Ceci ne signifie point que toute appréhension a totalement concernant la mort. Ces phénomènes paranormaux très courants, souvent extraordinaires, surviennent lors de la perte d’un proche. On en parle très peu ou pas du tout, de peur de paraitre cinglé ou superstitieux. Ils sont baptisés aujourd’hui euphémiquement « Vécu Subjectif de Contact avec les Défunts » (VSCD) par les psychologues, les psychiâtres et ceux qui s’occupent des personnes en fin de vie. (6)

 

Toutefois, on peut aussi communiquer indirectement avec les décédés en utilisant l’aide d’un « médium ». Il s’agit d’une personne dotée de cette capacité, depuis l’enfance ou bien, suite à une expérience mystique, telle l’Expérience de Mort Imminente. Il faut néanmoins se montrer très prudent, car il existe un grand nombre de charlatans, d’illusionnistes (donc, des malhonnêtes) qui profitent de la détresse et de la fragilité d’une personne endeuillée pour lui soutirer de l’argent en utilisant des trucages et lui faire entendre ce qu’il aimerait entendre.

 

Existe-t-il vraiment des médiums, c’est-à-dire des gens capables de communiquer avec les défunts ? En connais-tu ?

Les fraudeurs ont toujours existé. Des gens aux capacités paranormales, également. Il s’agit de séparer le bon grain de l’ivraie. Certains individus peuvent lire les pensées des autres (télépathie), sortir de leur corps et se rendre ailleurs (décorporation), voir à distance et dans l’avenir (voyance) ou encore communiquer avec les décédés (médiumnité). On peut aussi cumuler plusieurs de ces facultés. Dans les pays dits avancés, ces gens collaborent parfois avec la police et les gouvernements, dans les enquêtes et l’espionnage. Ils sont étudiés par des scientifiques depuis le XIXe siècle et, aujourd’hui par des chercheurs, en utilisant la technologie moderne. (7) Certains religieux comme St-François d’Assise, le Padre Pio, avaient des facultés paranormales. Le père Francois Brune décédé en 2019, captait et enregistrait les voix des défunts au moyen d’outils électroniques et numériques. C’est la Trans Communication Instrumentale (TCI). (8) et (9) Chez nous, en Haïti, certains prêtres du vaudou appelés « houngan » ou prêtresses « mambos » détiennent des facultés parapsychiques et peuvent communiquer avec les décédés. Malheureusement, ces phénomènes ont fait très peu l’objet d’enquêtes scientifiques sérieuses. Tout reste dans le domaine de la croyance, voire de la superstition. La culture de l’écrit reste encore à développer chez nous. Elle devrait se matérialiser à la fois, en français, en créole, en anglais et en espagnol.

 

Connais-tu, granpa, des exemples de manifestations de personnes décédées ?

 

Je commencerai par te dire que ma mère m’a toujours raconté que sa maman, lors de son décès, avait frappé à la porte de chacun de mes oncles pour leur annoncer son départ. Mais, ceci est plutôt anecdotique et difficile à prouver. Rien d’écrit : aucune trace, aucune analyse. Parlons des enquêtes menées et consignées dans des ouvrages par le journaliste américain John Grant Fuller autour deux grandes catastrophes aériennes survenues au XXe siècle.

La première concerne le vol 401 de la compagnie aérienne « Eastern Airlines » qui s’écrase le 29 décembre 1972 à Miami, provoquant la mort de 94 passagers. (10) L’accident est survenu en raison d’une erreur banale d’atterrissage provenant de trois responsables techniques décédés tous les trois, lors du crash, dont le capitaine Robert Loft plus connu sous le nom de Bob Loft. Dans les vols subséquents, utilisant des appareils du même type, ces trois personnages (ou plutôt leur « fantôme » ou corps éthérique), ont été clairement vus à plusieurs reprises, par de nombreux employés de la « Eastern Airlines » y compris le responsable adjoint de la compagnie. Bob Loft, s’était même installé, lors d’un vol, aux commandes de l’appareil avant de disparaitre. Lors d’une autre apparition, il a sauvé la vie des passagers en leur annonçant que l’avion allait prendre feu, ce qui est effectivement arrivé. La compagnie a dû alors interdire à tous ses employés, sous peine de révocation, de rapporter ces histoires qui risquaient d’impacter négativement l’image et la vie de l’entreprise du futur président Donald Trump. Finalement la « Eastern Airlines » dut définitivement fermer ces portes, le 18 janvier 1991, en raison de la multiplication de ces incidents mystérieux. Il s’agit à la fois d’une histoire de manifestation post-mortem et de hantise. Ces individus (ou, du moins, leur essence immatérielle), ne réalisant point qu’ils étaient décédés, sont demeurés sur les lieux, continuant à s’occuper des différents avions et équipages de la compagnie. Signalons que c’est la femme de John Grant Fuller, laquelle travaillait à la compagnie Eastern Airlines qui avait attiré l’attention de son mari sur ce cas .

 

Le succès de ce premier ouvrage a porté .Fuller à s’intéresser à un crash antérieur survenu en octobre 1928 avec des manifestations post-mortem encore plus extraordinaires et qui avaient alors défrayé la chronique. Il s’agit de celui du R-101. L’aviation était encore à ses balbutiements. Ce sera le sujet de notre prochain article ou chapitre.

Erold JOSEPH,

docteur en médecine, pneumologue, expert en santé publique, santé scolaire, promotion de la santé ainsi que de l’interrelation santé/éducation

Courriels : eroldjoseph2002@yahoo.fr et eroldjoseph2002@gmail.com

 

RÉFÉRENCES

 

1. Erold Joseph , série Eduquer : pour quoi faire ? (nos 7 à 10), revues RHJJS et Infochir (2023, 2024)

2. Jean François Rével et Matthieu Ricard, Le moine et le philosophe, Nil Éditions, 1999

3. Nathalie Monnin, Qu’est-ce que penser librement, Editions Apogée, 2014

4. Edouard Schuré, Les grands initiés : esquisse de l’histoire secrète des grandes religions, Pocket, 1983

5. Camille Flammarion, La mort et son mystère (3vol), Éditions J’ai Lu, Collection l’aventure mystérieuse, 1922

 6. Stéphane Allix, Après…Quand l’au-delà nous fait signe, Albin Michel, 2018

7. Sheila Ostrander et Lynn Schroeder, Fantastatiques recherches parapsychiques en URSS, Les énigmes de l’Univers, Robert Laffont, 1975

8. Père François Brune, Les morts nous parlent, Éditions du Félin, 1988

9. Père François Brune et Rémy Chauvin, A l’écoute de l’au-delà : les preuves de la survie de l’âme, Oxus 2003

 10. John G. Fuller, Le fantôme du vol 401, 1976

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