« Vérités historiques » et choix idéologiques

Deuxième partie

Les «aveugles» volontaires

Poser le problème de couleur en Haïti est devenu tabou : presque un crime. Il est vrai que certains intellectuels noirs américains, tels que Stokely Carmichael et certains leaders du Parti communiste américain, ont fait valoir que les questions de classes précèdent les questions de race et de couleur. Mais, personne n’a jamais nié l’existence du racisme ou prétendu que le fait d’en parler et de chercher des pistes de solutions exclut les problèmes de classes sociales. Même aux USA, certains intellectuels de gauche avaient réalisé que la lutte des noirs pour l’émancipation se heurtait à un obstacle majeur s’agissant de trouver une alliance avec des prolétaires blancs qui roulent en Cadillac, et avaient déjà droit (comme en Europe) à deux semaines de congé payé. Alors que les noirs n’avaient que difficilement accès à un emploi. Il est bien documenté que dans un même pays, il arrive qu’on trouve différentes couches au sein même du prolétariat, avec le développement de ce que les communistes européens qualifiaient de prolétariat embourgeoisé. Ce sont des dilemmes que les intellectuels marxistes, révolutionnaires ou même ceux de droite s’attèlent à traiter pour en offrir une perspective. Pas à ignorer pour ensuite accuser d’hérésie ou de racisme ceux qui en parlent.

 

Après 40 ans de pouvoir castriste, Fidel Castro a dû lui-même reconnaitre que « la question de couleur à Cuba était plus compliquée » qu’il ne le croyait. Or, Cuba ne se voit même pas comme un pays de noirs. Rusell Watson. (5/11/97, Newsweek).

 

Après des décennies d’apartheid, longtemps tolérées par tous les pays occidentaux, la question de couleur ronge encore l’Afrique du Sud. Car, à la dissolution de l’Apartheid, la répartition de richesses qui s’est ensuivie a surtout favorisé les blancs. Les occidentaux qui ont implanté et supervisé la transition, après avoir démantelé leurs bases militaires et les engins nucléaires, ont remis le pouvoir politique aux noirs. Mais s’ils ont eu le pouvoir politique, ils ont été édentés militairement. Parallèlement, toutes les entreprises qui étaient centralisées sous le contrôle de l’État d’apartheid, sont passées aux mains d’un secteur privé blanc, nouvellement créé.

 

Les noirs qui voudront devenir riches, devront puiser leur richesse, des ressources de l’État, en octroyant des avantages et faveurs à ce nouveau secteur privé blanc. En fin de compte, tous les politiciens noirs au pouvoir auront la réputation d’être des corrompus. Et avec cette réputation, pour se protéger, ils deviendront plus amis, plus sensibles, plus soumis aux intérêts européens et américains que ne l’ont jamais été les blancs quand ils avaient le pouvoir politique effectif, sous le régime d’apartheid.

La stigmatisation et l’exclusion des noirs ne sont pas uniques à ces pays, c’est une réalité née de l’esclavage des noirs pendant plus de 300 ans. L’Afrique, en grande partie, est encore sous la coupelle des occidentaux. Et comme l’avait dit François Mitterrand, la France n’a pas de passé sans l’Afrique. Mais, la réalité est, et il a insisté, qu’elle n’a pas d’avenir non plus, sans elle. Haïti, dans cette perspective, ne doit pas constituer un exemple de réussite pour elle-même, ni pour les Africains.

 

La plupart des pays latino-américains, même ceux qu’Haïti a aidés à se libérer, sont des pays foncièrement anti-noirs, bien qu'ayant un fort pourcentage de population noire en leur sein. Ils vont jusqu’à supprimer ou s’approprier la culture des noirs qu’ils cachent dans des bidonvilles en leur imposant les pires conditions d‘existence et en ne leur donnant pas accès aux soins de santé, au travail et à l’éducation.

Il n’est pas normal qu’en Haïti, un pays majoritairement noir, où l’on retrouve les mêmes conditions, il soit interdit d’en parler. Des mandats présidentiels ont été écourtés pour cette raison. D’autres ont dû utiliser des moyens forts pour rester au pouvoir. La simple allusion constitue un acte délétère, terrorisant la plupart des idéologues pro-occidentaux, noirs et mulâtres.

 

Un petit groupe minoritaire d’environ cinq pour cent de la population maintient une emprise sur le pays, créant une situation de quasi-apartheid depuis plus de 200 ans ?

D’ailleurs, si les mulâtres et même les Arabes se mélangeaient vraiment au reste de la population, comme ce fut le cas pour les Polonais et les Autochtones ayant survécu au génocide, ils se seraient déjà fondus avec elle. Au mieux, les disparités économiques et sociales auraient été moins criantes.

Or, on observe une volonté institutionnelle et sociale manifeste à ne pas se mélanger, parce que, tout comme en Inde, ou dans une société d’apartheid, il y a un avantage inhérent à faire partie d’une caste de privilégiés.

Des slogans sont véhiculés pour interdire toute possibilité de mélange. Par exemple, “Le noir devenu riche, se trouve une mulâtresse”. Un slogan qui a pour objectif de mettre la personne noire, en couple mixte, en minorité. Sans réaliser l’insulte qui est faite aux mulâtresses par l’insinuation qu’elles seraient toutes des “prostituées” potentielles, qui ne se mettraient jamais avec un noir sans un avantage pécuniaire. A contrario, psychologiquement, le mulâtre, riche ou pauvre, qui se met avec une négresse est perçu automatiquement comme un progressiste, un homme moderne, un humaniste, méritant le respect de tous les noirs. Ce cliché est vrai aux États-Unis comme en Haïti. Mais, dans les deux pays, ils cachent la réalité normative, que certains accès sont automatiquement interdits aux noirs, qu’ils soient riches ou pauvres.

Galilée et Dessalines font tomber les fondements de ces croyances. Car, la terre tourne, selon Dessalines, pour nous tous.

Il faut reconnaitre aussi que cette situation de quasi-apartheid qui existe dans le pays a été construite pendant les quarante et un ans de Pétion et de Boyer, et soutenue par la communauté internationale. Ce sont les excès de ces pouvoirs mulâtres, incluant celui de Lescot, qui ont donné naissance au mouvement de 1946 qui a vu l’arrivée d’Estimé et ensuite de François Duvalier au pouvoir.

Il est curieux qu’en Haïti, un pays majoritairement noir, on puisse dire n’importe quoi sur les personnes noires et sur l’Africain en général, comme en attestent les emojis sur les réseaux sociaux et les innombrables discours expliquant pourquoi le noir est nul et sans avenir. Et que dire de tous les « prophètes » de partout qui dictent au noir quoi faire pour sortir de sa misère et de sa “passivité” : tout, sauf se battre ou faire une révolution à la prolétarienne. L'exemple le plus insultant est celui de Sarkozy qui est allé en Afrique pour expliquer aux Africains la nature de leur problème, qu’il estimait être un problème civilisationnel. Par contre, en Haïti, quand on parle du blanc, du mulâtre ou de l'arabe en des termes qui sont autres qu’élogieux, on est bon pour la pendaison. Faire référence aux origines arabes de quelqu'un, ou dire qu’un mulâtre est un mulâtre, sont devenus des crimes de lèse-majesté. On ne peut plus appeler un chien un chien, à moins qu’il soit noir.

On peut alors comprendre que l’article 14 de la Constitution impériale qui fait génériquement de toute la population haïtienne des noirs n’ait jamais été revisité.

L’histoire à présent :

Nous ne pouvons pas continuer à faire l’histoire pour l’histoire. L’histoire doit nous servir à mieux connaitre notre passé (d’où nous venons), comprendre notre présent (où l’on est) et modeler notre avenir (où l’on va).  Pour sortir notre pays de la situation dans laquelle il se trouve, il nous faut affronter notre réalité et nos défis, avec courage et sérénité. Il ne s’agit pas ici de remonter à notre histoire juste pour redorer notre blason de peuple, mais plutôt comme impératif pour construire l’avenir sur des bases lucides et solides.

Pour ce faire, il nous faut nous réapproprier notre passé sur lequel nous devrons construire notre avenir.

 

Les occidentaux, faiseurs de coups d’État et sponsors de présidents et de Premiers ministres voyous, tous de doublure, constituent un obstacle énorme à surmonter.

 

Parmi ceux de l’intérieur qui discréditent notre histoire et nos héros, certains travaillent en tandem avec l’international. Mais, ils ne sont pas tous de mauvaise foi. On y retrouve aussi des collaborateurs de circonstances honnêtes, pris dans l’engrenage de vouloir se légitimer comme intellectuels, cherchant l’aval de la confrérie et de l’international.

 

Il est déplorable que certains de nos plus grands intellectuels aient commis l’erreur, pour une raison ou une autre, de signer la pétition du collectif non, boycottant la célébration du 200e anniversaire de notre indépendance. Raison, entre autres, qui a peut-être causé leur silence public depuis lors, à notre détriment. Certains continuent fort heureusement à produire des œuvres pertinentes et utiles.

Cependant, chez les irréductibles, depuis 2004, il y a une intensification du discours anti-Dessalines et anti-haïtien. Vraisemblablement par orgueil, pour justifier le choix d’avoir boycotté la célébration du bicentenaire de l’indépendance.

Il est temps que les intellectuels honnêtes qui se sont trompés de bonne foi dans cette aventure puissent faire amende honorable et se consacrer à travailler, comme le fait Jean Casimir, pour le rayonnement de notre nation et de notre histoire.

 

Il faut reconnaitre, comme Dessalines, que nous avons besoin d’alliés pour vaincre nos ennemis externes. Nous avons besoin certainement d’unité, mais plus que de l’unité nous avons besoin de mobiliser notre peuple et de rassembler nos meilleurs cerveaux en vue d’objectifs communs, la reprise de notre souveraineté pour reprendre le chemin de l’Empereur.

En guise de conclusion :

Loin de vouloir entrer dans une polémique avec quiconque, même avec ceux qui sont allés me dénoncer auprès des missions diplomatiques étrangères, pour ma position « nationaliste »/« noiriste », j’estime que certaines idées ne doivent pas être laissées en circulation sous silence.

 

Si certains de ces intellectuels pensent vraiment qu’il faille questionner les “mythes” fondateurs de la nation. Qu’en est-il de cette « union sacrée », qui a été trahie ? Selon leur logique, ne serait-il pas également opportun de se poser la question à savoir si les mulâtres, ceux qui rejettent leur négritude, sont dignes de la confiance d’une nation majoritairement noire? Car, le chemin de la libération, une fois retrouvé, comment être sûr alors de pouvoir éviter un autre coup d’État, au 17 octobre 1806 ?

 

Ce questionnement, cette inquiétude, liés au choix de certains intellectuels à vouloir réviser l’histoire, juger et condamner certains de nos héros, sous prétexte qu’ils n’étaient pas parfaits, ne sont pas sans intérêt.

Car, si François Mitterrand dit vrai à propos de la France et de l’Afrique ; si les puissances occidentales ne se sont pas repenties, si elles n’ont pas changé de nature, qu’est-ce qui les empêcherait de remettre les noirs en esclavage ? Et, si c’était le cas, de quel côté seraient-ils, nos révisionnistes et mulâtres anti-noirs ? De quel côté sont-ils maintenant ?

Pour ma part, je ne crois pas que les métis haïtiens ou les noirs de l’élite politique et intellectuelle constituent un bloc monolithique. Cependant, le règlement des questions de disparités sociales, des questions de classes et de couleur, du racisme, de la discrimination, dépend de l’action des forces qui détiennent le pouvoir politique et économique et des groupes sociaux priorisés par les politiques mises en place. Il faut alors que le pouvoir et les privilèges leur soient enlevés. Il faut une autre philosophie politique et économique, une autre vision de l’État et de la nation, renforcées par des mesures volontaires, consistantes et continues, pour que tout cela devienne la réalité politique et culturelle de l’establishment haïtien.

Il faudra que l’État intervienne également au niveau de la culture et de l’éducation. Il n’est pas possible que le jeune Haïtien lise encore dans les livres d’histoire publiés par Deschamps que : les Indiens étaient des sauvages que les Espagnols sont venus civiliser. Les élites n’ont visiblement aucun respect ni pour les masses noires ni pour les « Indiens » victimes de génocide. C’est un choix politique délibéré. La preuve s’il en faut, que nous vivons encore sous l’ère du coup d’État de Pétion. Cela n’aurait pas été toléré sous l’égide de la vision de Dessalines.

Comment comprendre que tous les présidents noirs qui ne se sont pas soumis à l’establishment mulâtro-occidental aient été renversés, assassinés ou présentés comme étant criminels : Dessalines, Christophe, Soulouque, Nord Alexis, Salomon, Duvalier, Aristide ?

Tandis que celui qui a commis le plus grand crime de parricide, on le fait passer pour un démocrate, un “papa bon cœur”.

Pour faire honneur à l’Empereur et retrouver notre chemin, nous devons revisiter, implanter sa vision et continuer son œuvre et celle de Christophe, c’est-à-dire, bâtir un État haïtien, fort et prospère. Nous devons reprendre le processus de la vérification des titres de propriété et construire un pays par nous-mêmes et pour nous-mêmes.

Si, selon les marxistes, dans les sociétés capitalistes, il faut que les ouvriers renversent le pouvoir du capital pour établir la dictature du prolétariat, pour le bien-être du peuple et du plus grand nombre, il en est de même pour une société ségréguée où une minorité, avec ses alliés, contrôle le pouvoir économique et politique. Il faut que cette minorité soit renversée, les sanctions de leurs patrons ne suffisent pas pour l’avènement d’un nouvel État. Dans le cas d’Haïti, la minorité mulâtro-arabe avec ses collaborateurs politiques noirs qui contrôlent le pays devraient rendre des comptes et des balises mises en place pour que l’État puisse retrouver son autorité en jouant son rôle d’arbitre juste, soucieux du bien de tous les citoyens. Il nous faut établir un pouvoir nationaliste, où systématiquement, les besoins et intérêts des élites tout comme ceux du peuple sont pris en compte de façon équitable dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques. Bien évidemment, il faudrait prendre le temps de mettre en place des mécanismes et institutions assez solides pour que ces pratiques deviennent structurelles et ne changent pas au gré des partis ou individus qui se succèdent au pouvoir. C’est ce genre de culture politique qui, sous d’autres cieux, renforce le sentiment de confiance des citoyens et diminue les tensions sociales.

Dénoncer les usurpateurs et leur assigner la place qui leur revient dans l’histoire, n’enlève rien au fait qu’ils ont tous contribué et participé à quelque chose de grand et d’exceptionnel. De même, vouloir les trainer tous dans la boue pour absoudre quelques usurpateurs et satisfaire l’occident, ne peut que contribuer à notre péril collectif et continuer à faire perdurer notre “sort de peuple ingrat !” Dixit Dessalines.

Boukman, Toussaint, Dessalines, Christophe et Pétion font tous partie de notre héritage collectif puisque nous parlons d’un seul et même pays.

Si nous avons perdu notre chemin, et que nous sommes désolés de ce que nous sommes devenus, cela ne leur est pas imputable à tous. Il nous revient aujourd’hui de redresser la barque.

Conclusion :

Ici, nous ne parlons pas uniquement de notre histoire, mais surtout de notre avenir.

Mes propos ont pour objectifs d’exprimer ma conviction profonde, de défendre notre histoire et d’honorer nos héros, qui ont tout risqué pour nous enlever nos chaines et celles de nos arrière-grands-parents. Dessalines l’a dit lui-même : “J’ai tout risqué pour un seul bien, notre liberté”. À notre détriment, c’est un bien qui a été négocié et perdu.

Malgré tout, Dessalines est resté une figure transcendante, un mythe, un « loa »/esprit indomptable, puissant, ayant le pouvoir de posséder tout Haïtien, noir et mulâtre, y compris les intellectuels de droite, mulâtres et révisionnistes pro-occidentaux. Ils vous le diront eux-mêmes « Loa Dessalines mwen monte’m », même quand ils ne le disent pas ouvertement, vous le saurez. Ils encenseront Dessalines pour un moment, et dans un autre contexte ils le dénigreront. Un jour, ils vous diront que « Dessalines c’est mon homme », le lendemain, ils vous diront que son assassinat était justifié. Ce sont des moments transcendantaux et passagers qui ne durent que le temps pour eux de retrouver leur conviction profonde. Oui, de temps en temps, ils peuvent être les plus grands des grands révolutionnaires, mais seulement pendant 5 minutes, quand ils sont fâchés, en conflits ou possédés.

Si nous voulons reprendre en main notre pays, c’est la totalité de la vision de Dessalines que nous devrons revisiter et adopter.

Sa vision de réforme agraire ne cautionnerait pas qu’on accorde trente-mille hectares de terres cultivables, à un seul individu pour planter le stevia, alors que plus d’un tiers de la population souffre de carences alimentaires.

La vision de Dessalines n’accepterait pas que des forces étrangères foulent notre sol sous le prétexte de venir rétablir la paix et la sécurité qu’ils ont eux-mêmes sabotées. Nous aurions tous été de bons soldats, pour protéger nous-mêmes notre plus grand bien, Ayiti.

Lors de la proclamation de l’indépendance le 1er janvier 1804, Dessalines eut à dire : « Qu’avons-nous de commun avec ce peuple bourreau. Sa couleur et la nôtre… disent assez qu’ils ne sont pas nos frères, qu’ils ne le deviendront jamais ; et que s’il trouve un asile parmi nous, ils seront encore les machinateurs de nos troubles et de nos divisions. » Réfléchissez bien, plus de deux cents ans plus tard, peut-on dire qu’il avait menti ?

Si nous devons rallumer le feu de l’amour de la patrie en notre jeunesse, nous ne pouvons lui enlever son histoire, sa seule source de fierté et d’espoir ! Où puiseront-ils leur force, sinon de notre passé, de notre vécu ? Voilà pourquoi ceux qui veulent réviser notre histoire et défaire le Père de la nation doivent être considérés comme de vulgaires opportunistes, ennemis de la nation! Ceux-là mêmes, qui, dans les moments difficiles, pour se renforcer, n’hésiteront pas à dire que « pa kite loa Dessalines mwen monte’m ».

Le « loa de Dessalines » et sa vision, porteurs des solutions qui seront notre legs à nos enfants haïtiens, noirs, mulâtres et arabes, devraient nous guider en permanence. Il n’est pas souhaitable de continuer à voir la majorité de nos enfants noirs vivre dans la pauvreté et le dénuement ni de voir disparaitre notre composante mulâtre et arabe, afin que le pays puisse se libérer.

L’alternative est de lutter jusqu’à notre dernier souffle pour bâtir un pays où il fait bon vivre, pour tous, sous le soleil magnifique de la terre de Dessalines.

Si les petits Français n’ont pas connaissance de la vérité historique que la France a été battue par une armée d’esclaves, c’est dû au choix idéologique de poursuivre le mythe du blanc invincible. Le petit Haïtien pour sa part, doit savoir qu’il vient d’une lignée de grands hommes et de grandes femmes : des guerriers victorieux, des penseurs visionnaires qui ont réalisé l’impensable. Que leur sang coule encore dans nos veines. Et qu’en nous armant de courage, d’intelligence, de loyauté à la nation, en mobilisant notre peuple pour affronter nos ennemis et surmonter nos défis ; aussi vrai que la terre tourne, nous pouvons avoir la ferme conviction qu’en dépit de nos déboires, et grâce à l’immortel Dessalines, l’avenir nous appartient.

 

Garaudy Laguerre

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