Et encore. Et toujours. Ce n’est pas suffisant.
On dit toujours « jamais 2 sans 3 ». Et le dicton qui nous apprend: « il n’y a pas de fumée sans feu. »
Selon la plupart des protagonistes autour de la table des discussions avec les hautes personnalités de la CARICOM on constate une volonté certaine d’imposer Ariel Henry comme faisant partie de la solution pour la résolution de la crise multiforme que connaît le pays.
Le peuple haïtien est en droit de poser, à la communauté internationale en général et la CARICOM en particulier qui pour le moment joue les relais, certaines questions, à savoir:
Qu’est-ce qui peut expliquer cet entêtement de leur part de vouloir à tout prix « foure mouche Ariel nan gagann nou »?
Ne nous considère-t-elle pas comme une nation, une communauté qui mérite l’empathie de ses dirigeants?
Comment peut-elle expliquer aux opinions publiques de chez elles que le premier responsable de la nation soit aussi méprisant, aussi insensible, aussi désinvolte face aux cruautés que subit son peuple et malgré tout il faut le maintenir?
Quels autres avantages à part le plan d’extermination du peuple haïtien, qu’Ariel Henry et les Conzé de tout poil leur ont offerts?
Est-ce la répétition de l’application de la politique des impérialistes à nous forcer à payer une dette financière après notre indépendance? Aujourd’hui, on nous exige à accepter sans aucune gêne notre bourreau.
La communauté internationale considère-t-elle l’espace haïtien comme un espace de sous-humanité?
Sommes-nous toujours sous le régime colonial où malgré toutes les souffrances subies des maîtres et de leurs valets, les esclaves doivent quand-même payer une rançon pour se libérer? Dans ce cas précis c’est « avaler la couleuvre Ariel » comme Premier ministre.
On dit toujours comparaison n’est pas raison. Certes, est-ce que cette même communauté internationale, les occidentaux et le Secrétaire général des Nations unies en particulier, feraient la même exigence aux populations du Nord qui dénoncent les politiques libérales de leurs gouvernants d’accepter de se plier aux injonctions de leurs dirigeants. Deux poids, deux mesures.
Regarder avec quelle vigueur toutes les hautes instances internationales (Haut Commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU, Commission Européenne des Droits de l’Homme, Bureau International du Travail,…) ont dénoncé les brutalités policières exercées contre les manifestants en France qui protestaient contre la loi des Retraites de Macron.
Nous rappelons à l’Occident que « Tout Moun se Moun »/Tout Homme est un Homme ». C’est le même sang qui coule dans nos veines. Tous les peuples ont leur dignité et doivent la protéger contre vents et marées.
Cette année 2023, le peuple haïtien a vécu l’été le plus caniculaire sur le plan des atrocités politiques. La férocité des criminels ajoutée à l’inaction et l’incompréhension du pouvoir d’Ariel Henry et de ses alliés Akò, Akwòkò, Dezakò du 21 décembre 2022 n’ont jamais été aussi brutales de toute l’histoire des luttes populaires de ces 35 dernières années.
De Rache manyók, aux prisonniers de la Toussaint du général invité d’honneur de Livres en Folie 2023 Prosper Avril (le fameux Evans Paul Nèg chwal la, genyen zèb vèt pou chwal la kounye a menm lè lapli pa tonbe, le syndicaliste Jean Auguste Mesyeux Nèg kòd la et Marino Étienne, le débardeur) en passant par la désarticulation des organisations sociales
durant le coup d’Etat militaire de 1991 jusqu’à la machine répressive de PHTK 2e version qui a ôté la vie à plusieurs têtes du pays dont le bâtonnier de Port-au-Prince Me Monferrier Dorval dans le voisinage de la résidence du feu président Jovenel Moïse et l’étudiant finissant Grégory Saint-Hilaire dans l’enceinte même de l’École normale Supérieure avec une balle au dos.
Les différents bilans des organismes de droits humains et même des instances de l’ONU (UNICEF, BINUH) en témoignent. Pour bien saisir et comprendre l’attitude inqualifiable de celui qui a fait « dappiyanp » sur le pouvoir, il suffit de lire « Le silence des valets » du prolifique et talentueux romancier Gary Victor, une des victimes de la fureur des gangs de Tilapli à Carrefour Feuilles, son quartier choyé qu’il peint avec délectation dans ses romans. Cet éditorial résume l’iniquité et « la demounisation » que représente le pouvoir d’Ariel Henry.
Rien ne saurait justifier l’entêtement de la communauté internationale via la CARICOM à nous faire comprendre qu’une sortie de crise sans Ariel Henry ne recevrait pas leur bénédiction. La seule raison/justification de cet ordre c’est qu’avec cet imposteur le projet d’accaparement des ressources, d’extinction et de demounisation du peuple haïtien se concrétisera.
Honte à toutes celles et tous ceux autour de la table qui auront à signer cette forfaiture.
Honte à toutes et tous ceux qui autour de la table accepteront de nous pendre et de nous vendre.
Honte à tous celles et tous ceux qui autour de la table choisiront la coupe sang du peuple pour trinquer.
Honte à tous celles et tous ceux qui dans la salle du festin marcheront sur les cadavres de milliers d’inconnus.
Gloire à toutes celles et à tous ceux qui résisteront au son des sirènes.
Gloire à tous celles et à tous ceux qui fredonneront notre Hymne national pour leur cracher au visage: » dans nos rangs point de traîtres. »
Gloire à toutes celles et à tous ceux qui lanceront haut et fort comme nos héros : la patrie ou la mort. »
Gloire à toutes celles et à tous ceux qui leur diront Haïti malgré tout c’est la terre où la liberté a pris naissance, c’est le pays où le triptyque: liberté, fraternité, solidarité trouve son plein écho. Souvenez-vous de l’article 12 de la Constitution impériale du 20 mai 1805 » aucun blanc quelque soit sa nation, ne mettra le pied sur ce territoire, à titre de maître ou de propriétaire et ne pourra à l’avenir y acquérir aucune propriété. »
Disons comme les révolutionnaires latinos américains:”Hasta la victoria siempre ». Et « El pueblo unido jamás será vencido ».
Marcel Poinsard Mondésir
7/09/2023.-
