Du jamais vu dans l'histoire postcoloniale d'Haïti, la situation actuelle du pays

Absolument, le pays a connu déjà de graves crises politique et économique. Mais, avec Ariel Henry, la crise haïtienne devient une crise existentielle.

Deux ans environ après l'indépendance du pays, le 17 octobre 1806, on a assassiné le Père fondateur de la nation haïtienne, Empereur Jean Jacques Dessalines, le Grand. C'était un moment crucial dans la survie de la nouvelle nation nègre. C'était une occasion en or massif aux puissances colonisatrices de l'époque de recoloniser et de rétablir l'esclavage dans le pays. Malgré la guerre civile qui survient dans le pays après l'assassinat de l'empereur, nos ancêtres ont dû garder la souveraineté et l'indépendance du pays avec Christophe dans le Nord et Pétion dans l'Ouest et le Sud.

En 1821, après la mort de Pétion et de Christophe, l'ancienne métropole française a imposé une dette de  reconnaissance de l'indépendance d'Haïti de 150 millions francs or au Président Boyer.

Un fait qui représente jusqu'à nos jours, le plus grand crime financier de toute l'histoire de l'humanité.

Une dette qui a handicapé à jamais le développement d'Haïti.

Au début du 20e siècle, en prélude à l'occupation américaine , il y a eu une grave crise économique provoquée par les commerçants américains dans le pays qui veulent avoir le monopole du marché haïtien contre les commerçants allemands. Dans le cadre de la devise de Monroe , l'Amérique aux Américains. En 1915, après l'assassinat du Président Vilbrun Guillaume Sam, les militaires américains ont envahi le sol d'Haïti. Mais, la population haïtienne a résisté durant 19 ans à cette occupation.

Par exemple, il faut signaler le courage du militaire haïtien, Charlemagne Péralt et de Benoit Batraville comme chefs des Cacos, en disant anathème à Jean Baptiste Conzé, le traitre . Les deux premiers ont fait une opposition farouche à l'occupation américaine. Il faut signaler les razzias organisées par les paysans haïtiens à travers le mouvement des Cacos contre l'occupation américaine. Les positions des intellectuels haïtiens contre l'occupation américaine, les Jacques Roumain, les Jean Price Mars, les Georges Sylvain, etc.

Les femmes haïtiennes ont lutté sévèrement aussi contre l'occupation américaine en soulignant les fondatrices du premier mouvement féministe haïtien, les soeurs Sylvain ( Madelaine, Yvonne, Suzanne et Jeanne) , Alice Garoute, etc.

Quand on regarde sémantiquement les héritages de l'occupation américaine en Haïti, on peut parler de l'échec de l'occupation américaine d'Haïti. Parce que sur le plan culturel, Haïti ne parle pas l'anglais. Il n'y a pas même une région dans le pays qui parle l'anglais.

Sur le plan sportif, Haïti n'adopte pas le Baseball qui est le sport roi des Américains, même le basketball.

Sur le plan économique, malgré les Américains ont ruiné l'économie du pays, nous n'avons pas accepté le dollar comme la monnaie , nous avons toujours considéré la gourde comme notre monnaie nationale.

Sur le plan religieux, malgré des campagnes de superstition contre le vaudou haïtien durant la période de l'occupation américaine, le vaudou haïtien tenait debout.

Donc, on peut parler clairement de l'échec de l'occupation américaine d'Haïti malgré sa longue durée de 19 ans.

Le coup d'État contre Jean Bertrand Aristide de 1991 suivi de l'embargo commercial imposé par les Américains sur Haïti.

Un fait qui a occasionné une grave crise économique dans le pays. Grève quotidienne, manifestations, massacres , rationnement de carburant, etc.

La population haïtienne tenait bon jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel en octobre 1994.

Encore en 2004, durant l'année de la commémoration du bicentenaire de l'indépendance de la Première République nègre indépendante du monde, l'occident et les oligarques d'Haïti ont déstabilisé le pays sur le plan économique et politique à travers un mouvement dénommé GNG dirigé par l'Oligarque Andy Apaid et l'étudiant haïtien , Claude Joseph et supporté par des politiciens traditionnels , comme Evans Paul K-Plim , Mirlande Manigat, etc.

En février 2004, on a donné un deuxième coup d'État au Président Aristide, on a saboté le bicentenaire de l'indépendance d'Haïti, on a mis en place un gouvernement autocrate ou Aristocrate et on a implanté une force onusienne d'occupation dans le pays, la Minustha qui a commis des dérives graves dans le pays. Le Choléra, les viols, les vols, des assassinats , la transmission du VIH Sida, des enfants monoparentaux, etc.

 

Malgré tout, le pays tenait debout.

En 2010, le pays a connu l'une des plus grandes catastrophes naturelles de la période contemporaine du monde , un séisme meurtrier qui a fait environ 300 mille morts, 1,5 million de blessés et 1,5 million de déplacés. Tous les bâtiments publics importants dans la région métropolitaine de Port-au-Prince ont été effondrés. La ville de Léogâne qui était l'épicentre du Séisme a failli disparaître.

Malgré tout, le pays se relevait timidement tant bien que mal.

Mais, de nos jours , avec Ariel Henry qui est au pouvoir depuis après l'assassinat du Président Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, l'État nation d'Haïti n'existe plus.

Une petite équipe d'affairistes politiques et économiques accaparent le pouvoir du pays pour piller l'état.

En 2 ans, ils ont eu 3 budgets:

2020 - 2021, 197 milliards de gourdes; 2021 - 2022, 210 milliards de gourdes ; 2022 - 2023 , 267 milliards de gourdes et en dernier lieu pour 2023 - 2024 , le budget est passé à 320 milliards de gourdes. Pourtant, la croissance exponentielle du budget de la République , les crises s'exposent de jour en jour et se dirigent vers une catastrophe sociale, politique , économique et humanitaire à nulle autre pareille.

On a une crise alimentaire dans le pays d'Ariel Henry où 5,6 millions habitants vivent dans l'insécurité alimentaire grave.

Une crise économique avec une inflation de près de 54% avec une croissance économique négative et une balance économique déficitaire basée sur économie criminelle.

La crise politique est tellement coriace , personne ne sait sur quel régime se trouve Haïti actuellement. Est-ce une dictature, une monarchie, une royauté, un Empire , un régime féodal? Personne ne sait. Le mieux que l'on puisse dire, on est en face d'un terrorisme d'État qui met en otage l'espoir de la jeunesse haïtienne qui devient des fugitifs ou des juifs errants à travers le monde, même au Nicaragua.

Sur le plan sécuritaire, le pays est livré aux gangs armés supportés par l'État haïtien et financés par les oligarques du pays. Toute la région métropolitaine de Port-au-Prince est ceinturée par des gangs armés qui terrorisent la population haïtienne. Les forces légales et constitutionnelles du pays à savoir la Police nationale et les Forces armées d'Haïti paraissent très vulnérables face aux puissances des gangs armés qui détiennent près de 600 mille armes automatiques , des munitions impérissables et qui ont gagné des fortunes incontrôlables.

Avec Ariel Henry, le pays meurt, toutes les institutions républicaines sont effondrées. Pas de parlement, pas de président. La souveraineté du pays est vendue. Le Président dominicain se comporte comme le chef de l'île et Ariel Henry dirige le pays comme un esclave du blanc qui attend l'éclatement social qui arrivera tôt ou tard dans le pays. Parce que l'esclavage a duré 3 ans sur le sol d'Haïti et le 18 novembre 1803, nos ancêtres ont brisé la chaîne de l'esclavage pour créer la première République nègre indépendante du monde, le 1er janvier 1804.

 

Donc, Ariel Henry est en train d'assassiner le rêve de nos ancêtres.

 

Ulysse Jean Chenet

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