La coordination du programme de maîtrise en Histoire, Mémoire et Patrimoine de l’Institut d’études et de recherches africaines d’Haïti (IERAH/ISERSS) de l’Université d’État d’Haïti (UEH) a organisé, le mardi 30 avril dernier, une journée d’intégration pour les nouveaux admis. Cette journée est une pratique visant à fédérer les étudiants de la promotion et leur permettre de bien découvrir le programme.
Alors que la fuite des cerveaux d’Haïti vers les États-Unis et le Canada s’accentue, plusieurs jeunes haïtiens diplômés choisissent d’y rester et en profitent pour continuer leurs études, comme le montrent les derniers résultats du programme de maîtrise en Histoire, Mémoire et Patrimoine de l’IERAH/ISERSS. « Dans un moment où nos jeunes fuient Haïti en raison de la flambée de violence des gangs armés paralysant toutes les activités dans le pays, nous avons reçu environ 50 postulants. Après l’analyse des dossiers, nous avons sélectionné 32 d’entre eux qui ont élaboré des projets d’études très pertinents », a déclaré l’enseignant-chercheur Jean Rony Gustave, le coordonnateur du programme, qui, dans son discours d’ouverture, a beaucoup félicité les nouveaux admis.
Si, dans les anciennes promotions, les femmes étaient sous-représentées, les chiffres issus des derniers résultats tendent à prouver que la proportion de femmes participant à cette nouvelle promotion a légèrement progressé. « Contrairement à l’année dernière au cours de laquelle il y avait seulement une femme admise sur un total de deux candidates, cette nouvelle promotion comprend six femmes retenues parmi huit postulantes », a fait savoir le professeur Jean Sergo Louis, assistant-chercheur à ce programme. Et pour stimuler l’augmentation des femmes, à M. Gustave, docteur en ethnologie et patrimoine, d’ajouter : « Nous nous engageons à mener des campagnes de sensibilisation de façon à ce que ce cycle d’études ait beaucoup de femmes qui seront recrutées sur la base d’excellence, sans parti pris et discrimination positive. »
Le coordonnateur de ce programme rappelle des efforts consentis pour rendre le programme plus attrayant pour les jeunes haïtiens, qui disposent d’une licence, notamment en sciences humaines et sociales, et qui veulent poursuivre leurs études au niveau de maîtrise en histoire, mémoire et patrimoine. Il garantit que tous les professeurs sont déjà disponibles pour dispenser les cours et diriger les travaux de mémoire des étudiants.
L’ancien étudiant Wilner Jean, qui était invité à partager ses expériences avec les nouveaux admis, a indiqué que ce sont des professeurs hautement qualifiés qui enseignent dans le programme. Il dit qu’il ne regrette jamais d’avoir été admis à ce programme de maîtrise grâce auquel il dispose des outils théoriques et méthodologiques solides pour poursuivre ses études au niveau de doctorat dans n’importe quelle « grande » université.
À rappeler que le programme de maîtrise en Histoire, Mémoire et Patrimoine est institué depuis 2006 par l’Université d’État d’Haïti, en partenariat avec l’Université Laval. Il offre deux grandes options : une formation à caractère professionnel, approfondie par des stages et un essai, et une formation axée sur la recherche comprenant la rédaction d’un mémoire. Pendant ses 18 ans d’existence, ce programme compte sept enseignants-chercheurs titulaires de doctorat.
Ce programme a été institué, d’une part, pour former des cadres et techniciens de haut niveau capables d’intervenir de façon experte dans le vaste champ de la préservation du patrimoine et des biens culturels. D’autre part, il a été mis sur pied en vue de répondre aux besoins en cadre dans les secteurs public et privé, besoins de nature administrative, de gestion académique, sociale et culturelle.
Il bénéficie du soutien inconditionnel de plusieurs enseignants-chercheurs, dont Sterlin Ulysse, doyen de l’IERAH/ISERSS, Fritz Deshommes, Recteur de l’UEH, et Laurier Turgeon, professeur à l’université Laval, permettant aux étudiants du programme de bénéficier des bourses de stage et de doctorat en ethnologie et patrimoine au Canada.
