PNH : « Fantôme 509 » dans ses œuvres

Armes à la main, des agents de la Police nationale d’Haïti, membres du groupe « Fantôme 509 », ont gagné les rues les samedi 12 et lundi 14 septembre. Ils réclament la libération sans condition d’un de leurs frères d’armes incarcérés au Pénitencier national.

La situation était très tendue dans les rues de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ce lundi 14 septembre. Comme annoncé depuis le dimanche 13 septembre, des agents de la Police nationale membres du groupe « Fantôme 509 » ont défilé dans les rues pour réclamer la libération de leur frère d’armes Jean Pascal Alexandre, incarcéré au Pénitencier national depuis plus de huit mois. Vêtus de leurs uniformes, armes à la main et encagoulés, ces policiers ont semé la panique dans les rues de la zone métropolitaine de la capitale. De Turgeau à Pétion-Ville pour redescendre par Delmas, les policiers ont fait montre d’une démonstration de force pour exercer la pression sur le gouvernement.

Tout au long du parcours effectué sur des motocyclettes, les policiers ont fait entendre le bruit de leurs armes. À Pétion-Ville, les policiers ont voulu atteindre la Direction générale de la PNH. Empêchés, ils ont pris la direction de Delmas. À Delmas 31, les protestataires ont mis le feu dans les locaux du Centre de réception et de livraison des documents d’identité (CLRDI).

À Carrefour aéroport, une centaine de citoyens a retrouvé les policiers dans leur mouvement. De là, la présence des policiers a été remarquée en diminution de façon progressive. Des militants et étudiants ont pris la tête du mouvement pour se diriger vers le Champ-de-Mars. À cette place, la situation allait se dégénérer. Les policiers en service ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la manif pendant que les manifestants ripostaient par des jets de pierre.

La Police nationale, à travers d’autres agents qui ne participaient pas dans le mouvement de protestation, a fait usage de balles réelles dans les parages du Champ-de-Mars. Les agents de l’ordre ont utilisé également un gaz fumigène de couleur verte au lieu de l’habituel gaz lacrymogène.

Ce mouvement de protestation est survenu moins de 48 heures après le transfert des cinq agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO-Ouest) au Pénitencier national pour être incarcérés. Pour protester contre cette détention de leurs frères d’armes, les policiers ont entamé, le samedi 12 septembre, une série de mouvement de protestation émaillée de violences dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Au terme de ces affronts où environ une vingtaine de véhicules de la flotte au service de l’État ont été incendiés, les cinq policiers ont trouvé leur libération dans la mi-journée du samedi. Du même coup, les policiers pensent intensifier leur mouvement pour obtenir la libération de Jean Pascal Alexandre.

Au cours de cette journée du 12 septembre, en peu de temps, de Pétion-Ville à Pénitencier national, les agents de l’ordre ont troublé la paix publique en inversant l’ordre normal des choses. Pour la plupart encagoulés, ces policiers ont priorisé la violence dans leur mouvement. Ils ont semé la panique partout sur leur passage. Ils ont contraint les individus en possession des véhicules SE à abandonner des voitures pour les incendier.

Faut-il souligner que ces mouvements réclament la libération de Jean Pascal Alexandre, un agent de la BLTS emprisonné depuis février suite au mouvement de protestation du syndicat pendant la période carnavalesque, après celles des cinq policiers transférés le vendredi 11 septembre au Pénitencier national. Si les cinq policiers ont été remis en liberté suite à l’intervention du Premier ministre Joseph Jouthe, Jean Pascal Alexandre, lui, reste encore derrière les barreaux. Toutefois, les policiers du groupe « Fantom 509 » promettent de continuer la lutte pour bénéficier de meilleures conditions de travail au sein de l’institution après la libération de leur frère d’armes.

Woovins St Phard

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