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Dans le but de dynamiser les rapports binationaux, la Fondation Zile (FZ) propose la création d’une commission mixte spéciale sur la Covid-19 entre Haïti et la République dominicaine. À en croire la FZ, les aspects sanitaire, frontalier, migratoire et économique rentreront dans le champ d’action de la commission ad hoc.
Depuis l’apparition de la Covid-19 sur l’Ile d’Hispaniola, le président haïtien, Jovenel Moïse, ainsi que son homologue dominicain, Danilo Medina. M. Moïse, dans un tweet le même jour, a informé que cet échange a été porté sur l’harmonisation des interventions face à la Covid-19.
Ainsi, pour faire suite au rapprochement entre les deux gouvernements de l’île, la Fondation Zile (FZ), dans un communiqué acheminé au journal ce mercredi 20 mai, « suggère la création immédiate d’une commission mixte spéciale sur la Covid-19 qui touchera les aspects sanitaire, frontalier, migratoire et économique en vue de redynamiser des rapports binationaux ».
La FZ est claire sur la commission ad hoc entre les deux peuples partageant l’île. « Cette commission ad hoc pourrait éventuellement contribuer à la relance de la Commission mixte haïtiano-dominicaine en veilleuse il y a un certain temps, mais dont la re-initiation des travaux nécessite une certaine stabilité institutionnelle et à la fois un environnement propice qui constituent deux éléments fondamentaux non évidents dans les présents moments », a fait remarquer la fondation qui croit que la réactivation de la CMB requiert un processus méthodologique.
Pour la FZ, « la crise sanitaire qui prend son ampleur en Haïti et entreprend la courbe descendante en République dominicaine crée des difficultés diverses ». Dans cette circonstance, la FZ a indiqué n’avoir vu aucune alternative que la création ad hoc haitiano-domincaine sur la Covid-19 avec un mandat bien défini.
Par ailleurs, à travers ce communiqué, la FZ s’est aussi penchée sur les récents propos du président Jovenel Moïse lors de son discours du 18 mai en rapport avec certaines personnes de la communauté haïtienne en République dominicaine qui sont revenues dans le pays à cause des mesures adoptées par le Gouvernement dominicain pour contrer le Covid-19. La Fondation a cité que le chef de l’État leur a demandé de « rentrer avec leur machette et autres outils pour venir travailler la terre parce que c’est ce travail qu’ils font là-bas ».
Pour le directeur exécutif de la FZ, Edwin Paraison, ces propos sont « regrettables », car parmi ceux qui sont revenus, « il y a des visiteurs qui étaient venus pour des rendez-vous médicaux, des activités commerciales, religieuses ou familiales, entre autres appuyer leurs enfants qui étudient dans les universités » en République dominicaine. D’un autre côté, le communiqué a même fait ressortir que « les immigrants qui retournent proviennent majoritairement de trois secteurs : construction, tourisme et l’économie informelle ».
De surcroit, dit la FZ, « les recherches et études publiées par des universités et autres centres académiques attestent du changement de profil de la communauté haïtienne qui est aujourd’hui plus urbaine que rurale dont les universitaires et les professionnels dans divers domaines. La fondation croit que ces propos peuvent affecter la lutte de la FZ contre la stigmatisation de la communauté haïtienne en terre voisine.
Dans un document élaboré au mois d’avril 2020, il convient de rappeler, la FZ avait déjà plaidé pour la création d’une commission scientifique de vigilance épidémiologique, d’échanges et de transfert de connaissances entre les deux pays partageant l’île d’Hispaniola.
Wisly Bernard Jean-Baptiste
