Covid-19 : l’OCNH plaide pour la transparence dans les centres carcéraux

Dans un communiqué, l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) a indiqué que la Covid-19 a fait son entrée dans les centres pénitentiaires d’Haïti et ne fait qu’augmenter. Pour l‘instance de droits humains, les règles minima dans les prisons ne sont pas respectées. En ce sens, elle plaide pour la transparence dans les centres pénitentiaires en faisant certaines recommandations au gouvernement et en facilitant la visite des journalistes et des organisations de droits humains afin de dissiper les doutes sur l’état de santé des prisonniers en cette période de la pandémie.

Charles Nazaire Noel, directeur de l’administration pénitentiaire, a indiqué la semaine dernière que le pénitencier national n’avait pas encore enregistré de cas positif à la Covid-19 quoique certains prisonniers ont présenté des symptômes et ont été mis en quarantaine. Cependant, pour cet organe de droits humains, une semaine après, c’est le contraire dans les centres carcéraux. « L’Organisation des citoyens-nes pour une nouvelle Haïti — organisme de protection de droits humains — constate que la Covid-19 augmente de plus en plus dans les centres pénitentiaires d’Haïti… », a fait savoir l’organisation à travers un communiqué de presse.

Pour l’OCNH qui plaide pour la transparence dans les centres pénitentiaires, le Gouvernement haïtien doit prendre les mesures appropriées pour une bonne gestion des détenus, en ces temps de Covid-19, dans les centres carcéraux, car la situation est inquiétante. « Selon nos sources, les détenu-e-s ne semblent pas être testé-e-s ; les protocoles de mesures sanitaires ou ne semblent pas exister ou ne sont pas toujours suivis ; certain-e-s gardien-ne-s ne porteraient pas de masques ou des gants pour effectuer les fouilles ; des transferts d’un lieu de détention à l’autre tant des détenu-e-s que du personnel auraient encore lieu », dit l’OCNH sur des appels reçus de personnes incarcérées ou de leurs proches.

Par ailleurs, l’instance qui déplore la violation des règles minima dans les prisons exhorte au Gouvernement haïtien de rendre public un ensemble d’informations. Ainsi, dans un souci de transparence l’OCNH « demande aux autorités pénitentiaires du pays de faciliter la visite des journalistes de différent média et les organisations des droits humains dans les prisons afin de dissiper les doutes sur l’état de santé des détenus-es durant la période spéciale marquée par la Covid-19 ».

D’un autre côté, l’OCNH recommande au Gouvernement des « directives de prévention transmises aux directions pénitentiaires ; le nombre et la liste des équipements de précaution/de prévention fournis à chaque centre carcéral, le nombre de détenu-e-s et de personnel testé-e-s positif, testé-e-s négatif par cellule de chaque centre carcéral et celui des personnes en attente de résultat ». Aussi bien, note le communiqué, « la fréquence des transferts tant au niveau des détenu-e-s que du personnel ; l’estimation du manque de personnel par centre carcéral ».

De cet avis officiel portant le nom du coordonnateur général de l’OCNH, Camille Occius, il est aussi demandé « aux autorités judiciaires des 18 juridictions du pays, en particulier celles de la juridiction de Port-au-Prince d’organiser des audiences afin de libérer les libérables au regard de la loi tout en évitant des libérations illégales ».

Le Réseau national de défense de droits humains (RNDDH), dans son dernier rapport sur l’évolution de la situation des droits humains en Haïti dans le contexte de la Covid-19, avait indiqué que « du 23 mars au 15 avril 2020, la population carcérale haïtienne a bougé en raison de la libération de cinq cent treize détenus-es qui se trouvaient incarcérés dans douze prisons et trois commissariats du pays. Ils ne représentent que 4.61 % de la population carcérale du 23 mars 2020 ». Pour le réseau, le nombre de détenus libérés ne peut pas désengorger les prisons.

Wisly Bernard Jean-Baptiste

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