Delmas, Pétion-Ville et Port-au-Prince, les défis de l'État haïtien

Avec respectivement 33, 31 et 30 cas, les communes de Delmas, Pétion-ville et Port-au-Prince constituent les foyers du coronavirus en Haïti et représentent les plus grands défis des autorités responsables de la gestion de cette pandémie. Et pour ces dernières 24 heures, la situation a évolué. 31 cas recensés en une journée, c'est le pire bilan depuis l'annonce officielle de la présence de la maladie en Haïti. Des données qui, en quelque sorte, devraient attirer l'attention des décideurs sur la façon d'assurer la gestion de cette maladie.

 Avec 30 nouveaux cas et 3 décès durant les dernières 24 heures, la propagation de la maladie se fait désormais à un rythme plus soutenu. Et comme tout autre pays, la zone métropolitaine de Port-au-Prince représente un grand danger en ce qui concerne la propagation de cette maladie. Pour l'instant, l'essentiel est de savoir comment l'État haïtien va s'y prendre pour assurer cette gestion de manière plus efficace et empêcher à la maladie de se propager encore plus dans le pays, notamment au niveau des communes de Port-au-Prince, de Delmas et de Pétion-ville.

Depuis les premières données officielles, le chiffre de 182 cas de Covid-19 en Haïti représente 42.3 % de femmes et 57.7 % d’hommes. Le pourcentage de décès est encore plus élevé chez les hommes que chez les femmes, mais d'une manière générale, ce taux de décès est surprenant. Plus d'un le trouve trop élevé par rapport aux nombres de personnes malades répertoriées. Dans l’international, des experts trouvent qu’Haïti s’en sort plutôt bien par rapport aux difficultés de respect des règles du confinement, et même les mesures hygiéniques. Pourtant, ils insistent sur le fait que les autorités n’ont réellement rien fait pour limiter les dégâts potentiels de la maladie. Donald Nau, un infectiologue dans la capitale estime que le pays pourrait connaître un pire bilan dans les jours à venir si les autorités ne s’activent pas dans la lutte contre le coronavirus en Haïti. M. Nau croit que le bilan de 30 cas confirmés pour ces dernières 24 heures peut passer de 40 ou 50 personnes infectées par jour si on continue à jouer avec la maladie.

L’État haïtien, dans ce cas, devrait adopter des mesures drastiques ainsi que des mesures d’accompagnement dignes du nom en vue d’aider la population à respecter les mesures d’hygiène et d’adopter les gestes barrières. Pourtant, c'est le contraire qui est observé. L’ensemble des actes posés soit par le pouvoir ou l’opposition s'apparente plutôt à des pions déplacés pour les prochaines élections dans le pays. Et au sein du pouvoir même, un conflit d'intérêts s'oppose. Des informations font croire que les violons se s’accordent pas entre les différentes personnalités et structures impliquées dans la lutte contre le coronavirus. La façon d'opérer pour les tests de dépistage de la Covid-19 en est la base. Dans tous les pays qui font face à la Covid-19, ce sont les laboratoires qui sont responsables du dépistage, ici en Haïti, le politique veut tout contrôler.

Par ailleurs, aucun suivi n'a été fait pour la majorité des dispositions annoncées par le MSPP dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Qu'il s'agisse des actions communautaires, du plan de communication qui devait être en vigueur ou encore des accompagnements aux populations les plus vulnérables, les autorités centrales sont loin d'assurer une gestion efficace de la maladie. Certes, les matériels commandés auprès des compagnies chinoises commencent à arriver en Haïti, mais dans les coins les plus reculés, et même dans les grandes villes, les centres hospitaliers sont encore dépourvus de matériels sanitaires. Par conséquent, la vigilance étatique devait être renforcée afin d'éviter le pire dans les jours à venir.

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