Plusieurs acteurs économiques de la cité d'Anacaona affirment leurs préoccupations par rapport à la propagation du virus qui affecte également leurs activités commerciales. Les hommes d'affaires, redoutant le pire, appellent la population à appliquer strictement les mesures sanitaires afin de diminuer considérablement les risques. Ils appellent par ailleurs, les autorités politiques à montrer plus de transparence dans leur gestion de la crise.
Sous couvert de l'anonymat, plusieurs acteurs économiques de la ville de Léogâne ont fait part de leurs préoccupations par rapport à la progression du Covid-19 sur le territoire haïtien. La crise qu'il provoque a des retombées calamiteuses sur les chiffres d'affaires des entreprises haïtiennes, notamment, sur celles des villes de province, déplore cet investisseur qui œuvre dans le secteur du microcrédit.
« La maladie nous a pris au dépourvu. Au regard des exigences qu'elle impose, la clientèle se fait de plus en plus rare. Et, à la longue, nous allons connaitre une baisse considérable en ce qui a trait au rendement. Dans un pays où l'État est quasiment absent, nous risquons des manques à gagner énormes, le renvoi de quelques membres du personnel, mais aussi, ce qui est dommage, la fermeture définitive », craint l'homme d'affaires qui relate aussi l'impact de la dépréciation de la gourde par rapport au dollar.
Pessimistes pour l’avenir du pays, ces hommes qui investissent dans la cité croient que l'État haïtien devrait montrer plus de détermination dans la gestion de la pandémie. Pour eux, il n'a pas fait assez. Les vieilles habitudes sont persistantes au point même de ne pas pouvoir rassurer la population. « La parole des dirigeants ne fait malheureusement plus d'autorité. Malgré les chiffres disponibles, la majorité de la population n'y croit pas encore. Et, le prix à payer risque d'être regrettable », a balancé le businesman qui invite tous ses pairs à s'impliquer dans la sensibilisation de la population et l'adoption des mesures sanitaires recommandées.
Outre le ralentissement constaté au niveau de la clientèle, la mesure de couvre-feu imposée a déjà fait des victimes. La vie nocturne n'existe plus, plusieurs activités commerciales sont contraintes de fermer leurs portes. Pour cause, les responsables de ces institutions appellent l'État central à revoir cette décision.
Augmentation des prix des produits et diminution du personnel, sont, entre autres, les mesures d'urgence qu'envisagent ces patrons pour s’adapter au déficit. Bien conscients de la conjoncture, ils invitent l'État à être plus présent durant la période de crise. Les hommes au pouvoir ont pour mission de rattraper le train en marche, c'est-à- dire, de faire montre de plus de transparence dans la gestion des fonds alloués à la recherche de solution de la pandémie.
Ils ont aussi profité de l'occasion pour encourager la population à suivre méticuleusement les recommandations de l'État pour éviter d’être victime de ce fléau.
Daniel Sévère
