OP-ED La Journée de l'Europe en Haïti

Le 9 Mai est l’occasion de célébrer la paix et l’unité en Europe. Cette date marque l’anniversaire de la Déclaration Schuman de 1950 par laquelle le Ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, a proposé la création d’une autorité conjointe pour la gestion de la production française et allemande d’acier et de charbon. Il lançait ainsi un processus d’intégration économique et politique d’une portée sans équivalent dans le monde. Nous commémorons aujourd’hui le soixante-dixième anniversaire de cet évènement fondateur.

Le 9 Mai est l’occasion de célébrer la paix et l’unité en Europe. Cette date marque l’anniversaire de la Déclaration Schuman de 1950 par laquelle le Ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, a proposé la création d’une autorité conjointe pour la gestion de la production française et allemande d’acier et de charbon. Il lançait ainsi un processus d’intégration économique et politique d’une portée sans équivalent dans le monde. Nous commémorons aujourd’hui le soixante-dixième anniversaire de cet évènement fondateur.

Mais cette année, il n’y aura pas de festivités. Nous vivons cet anniversaire alors que nous faisons face à une crise sanitaire d’une exceptionnelle gravité.Afin d’appuyer ses partenaires dans leur lutte contre la pandémie, l’Union européenne a décidé de réorienter immédiatement ses programmes de coopération technique et financière, en particulier dans les Amériques et les Caraïbes. Ainsi en Haïti, elle propose de réorienter les 165 millions d’Euros qui étaient encore disponibles sur l’enveloppe du programme bilatéral afin de permettre au gouvernement de mieux répondre à la crise du COVID-19. Des discussions sont en cours avec le gouvernement afin de s’assurer que toutes les conditions nécessaires à la mobilisation de ces fonds soient atteintes dès que possible.

La crise sanitaire actuelle ne doit pas nous conduire à oublier les autres défis auxquels le monde est confronté. Voilà 5 ans qu’a été conclu l’Accord de Paris sur le changement climatique; il est clair désormais que le dérèglement climatiqueconstitue une menace pour la planète et qu’il nous imposera des changements profonds dans nos façons de vivre.

Ces deux crises, par leur nature planétaire, mettent en évidence la nécessité d’une réponse globale. C’est pourquoi l’Union européenne continue à soutenir avec vigueur le multilatéralisme et la solidarité internationale.

Il est de notre responsabilité collective de sauvegarder pour les générations futures les avancées réalisées dans ce domaine depuis 1945. Nous savons que la coopération internationale n’est plus toujours ni partout dans l’air du temps. Des mouvements nationalistes et isolationnistes prennent de l’ampleur en Europe et ailleurs dans le monde. Nous, Européens, nous réaffirmons notre attachement à la coopération internationale et à un ordre international fondé sur des règles équitables.

L’Europe met en œuvre ces principes notamment dans son action envers les pays les plus vulnérables. L’aide au développement de l’Union européenne et de ses Etats membres est la plus élevée au monde. Ainsi les Européens fournissent plus de 40% du financement public global en faveur du climat et ils se sont engagés à continuer d’augmenter leur contribution, comme convenu dans l’Accord de Paris.

Haïti, pays fragile, aura tout à gagner d’un ordre international stable et équitable tandis qu’un contexte de tensions et de rivalités rendra son développement plus difficile encore.

Mais pour Haïti, la solidarité internationale et la coopération multilatérale, aussi nécessaires soient-elles,ne suffiront pas. Elles peuvent accompagner les changements nécessaires à ce pays mais ne pourrons pas les induire à elles seules. Il faut écouter les demandes de tous les citoyens pour faire du développement du pays un objectif partagé par toute la société, sans laisser personne de côté. L’Europe et ses Etats Membres continueront à travailler avec tous les secteurs de la société haïtienne pour favoriser la participation citoyenne la plus large et la plus active possible aux processus de décision. C’est par une gouvernance plus transparente, inclusive et responsable que reculera la misère, que se renforcera la cohésion sociale et se réduirontles inégalités.L’année 2019 n’a pas été une bonne année pour Haïti et l’année 2020 démarre malheureusement avec la crise du COVID 19. Les défis sont redoutables; ils exigeront de la société haïtienne un sursaut d’autant plus grand.

Haïti est physiquement loin de l’Europe mais les bouleversements et les incertitudes d’aujourd’hui nous appellent à resserrer encore nos liens. Face aux crises et aux défis qui nous assaillent construisons un monde partagé.


Sylvie Tabesse
Ambassadrice de l'Union européenne en République d'Haïti


Manfred Auster
Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne

José Gomez
Ambassadeur de France


Pedro José Sanz Serrano
Ambassadeur d'Espagne

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