De plus en plus de secteurs de la vie nationale expriment leurs préoccupations concernant la propagation du Covid-19 en Haïti. À côté de la gestion douteuse de l'État, le comportement négligent de la population inquiète les commentateurs haïtiens. Depuis quelque temps dans le pays, tous les secteurs, à un niveau ou un autre, se lancent dans la sensibilisation de la population, parait-il, indifférente aux messages des autorités de l'État. Artistes, secteurs religieux, regroupements politiques s’engagent en distribuant un minimum à la population pour qu’elle se protège du fléau. Inquiet, le Collectif 4 décembre vient de lancer un cri d'alarme.
Jean Robert Argant se dit fortement préoccupé. Chaque jour, précise le coordonnateur, les chiffres augmentent et l'État, fait-il savoir, n'est pas en mesure de protéger la population. Inquiété par le risque que court la nation, l'homme d'affaires juge qu’il est fondamental que chaque membre de la population prenne les mesures qu'il faut pour se protéger.
« Se pa tann kabrit fin pase pou n ap rele fèmen barye (Il ne faut surtout pas réagir après la catastrophe), prêche-t-il soulignant que c'est le moment ou jamais de consentir tous les efforts nécessaires. « Observez toutes les consignes sanitaires recommandées. La maladie est bien réelle », appelle-t-il à la population tout en rappelant qu’Haïti est dépourvue de toutes structures pouvant aider la communauté à faire face à la pandémie.
M. Argant recommande un minimum d'effort pour, précise-t-il, éviter le maximum de dégâts. Il en a aussi profité pour déplorer les retombées des attitudes irresponsables de l'État occasionnant une méfiance populaire. Ce que la nation risque de payer à prix fort.
Josué Mérilien continue de dénoncer l'Exécutif
Le port de masques est obligatoire dès le 11 mai prochain. A ce sujet, Josué Mérilien dénonce l'irresponsabilité des autorités de l'État qui, jusqu'ici, n'ont pas pris les mesures adéquates pour accompagner la population. Les commandes pour la fabrication de ces matériels ne sont pas encore passées et les distributions sont loin d'être effectives, balance-t-il. Déplorant ce qu'il appelle la mauvaise foi des autorités, il invite la population à s'assumer afin, dans le futur, d'éviter « de doter le pays de ces dirigeants irresponsables, corrompus, malhonnêtes et sans tritures politiques ».
Daniel Sévère
