Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), dans un communiqué rendu public ce mercredi 6 mai 2020, invite les dirigeants haïtiens être attentifs aux besoins de la population. Le BINUH qui plaide pour que les dirigeants assurent une gestion transparente et efficace des fonds bailleurs, toutefois, appelle au peuple haïtien, à faire confiance aux personnels de santé qui sont au premier front dans la bataille. Pour l’instance onusienne, c’est par un effort collectif impliquant la participation de tous qu’on peut lutter contre le Covid-19.
Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) est clair à travers un communiqué date du 6 mai 2020. « Nous appelons le peuple haïtien à garder son calme et à faire confiance aux personnels de santé qui, avec courage et abnégation, risquent leurs vies pour soigner les malades. Leur dévouement envers ceux qui souffrent les honore. Les cliniques, dispensaires, et hôpitaux dans lesquels ils prodiguent les soins sont au cœur du dispositif de réponse. Ils doivent être soutenus, respectés et protégés par tous ».
Depuis l’apparition des deux premiers cas confirmés au Covid-19 dans le pays soit le 19 mars 2020, les stigmatisations se font ressentir de plus en plus. Dans les marchés publics ainsi que dans le transport en commun surtout, les gens ont tendance à baisser la garde vis-à-vis des mesures pouvant freiner la propagation du virus. En ce sens le BINUH, appelle chaque haïtien à observer de « manière responsable les règles d’hygiène et de distanciation sociale » tout en faisant « preuve de solidarité et de compassion envers ceux affectés par la maladie ».
Tout en affirmant supporter le Gouvernement haïtien, le BINUH ne passe pas par quatre chemins pour s’adresser aux autorités haïtiennes. « Notre message, dit le BINUH, aux dirigeant-e-s est simple : la lutte contre cette pandémie est un effort collectif, qui requiert la participation de tous. Vous devez vous assurer de la confiance des citoyens et leur être redevable en servant leurs intérêts, en écoutant leurs préoccupations, et en assurant une gestion transparente et efficace des fonds mis à disposition par les partenaires nationaux et internationaux ».
En outre, le BINUH a aussi exprimé ses préoccupations à la situation des personnes les plus vulnérables dont leur condition se détériore qui ne peuvent se donner le luxe de confiner à leur domicile. « Les femmes, les enfants, les personnes vivant avec un handicap, les personnes âgées, les migrants et les personnes à faibles revenus sont particulièrement touchés et requièrent l’attention urgente des institutions étatiques », a indiqué le BINUH avant d’ajouter les détenus qui « doivent être libérés dans le cadre de la loi, selon des critères précis ».
D’un autre côté, le BINUH appelle « également à anticiper les impacts socio-économiques qui en découleront » de la lutte contre le Covid-19. Faisant référence au Rapport mondial 2020 sur les crises alimentaires, le BINUH a laissé savoir que ce rapport « révèle qu'avant le début de la pandémie, 135 millions de personnes dans 55 pays connaissaient une insécurité alimentaire aiguë 183 millions de personnes supplémentaires risquaient de basculer dans une situation de crise alimentaire si elles étaient confrontées à un choc additionnel en plus ». En ce sens, le BINUH ajoute « le COVID-19 met en évidence de nouveaux risques » pour des pays fragiles comme Haïti tout en accentuant les risques déjà présents.
Pour le BINUH, pour vaincre le Covid-19, il est important c’est de s’unir. « La crise que nous traversons, dit-il appelle à la formulation d’une approche multisectorielle, cohérente et efficace, qui respecte les droits de la personne et comprend des mesures visant à atténuer les chocs économiques et sociaux qu’elle provoque ».
Wisly Bernard Jean-Baptiste
