Encore des critiques de l’opposition sur la gestion de la crise du Covid-19

En l'espace d'un mois et demi depuis la déclaration de la pandémie en Haïti, l'Exécutif a pris pas mal d'engagements en vue d'accompagner la population. Au final, la nation attend que le Gouvernement honore ses promesses. Des organisations syndicales et politiques déjà hostiles contre le pouvoir haussent le ton.

Déjà en mauvaise posture par rapport à l'opposition politique, la masse populaire et les organisations de la société civile, l'Exécutif n'a pas encore pu profiter de la pandémie du Covid-19 pour refaire son image. Le chef de l'État, Jovenel Moise continue de s’engager avec des promesses. Ce qui agace Dominique Saint-Éloi et Schiller Louidor, respectivement coordonnateur national de la CNOHA et porte-parole du secteur démocratique et populaire.

Sous-traitance: 50 % promis 25 % reçus
Les syndicats de la sous-traitance n'ont pas, à aucun moment, fléchi dans la bataille qu'ils mènent pour de meilleures conditions de travail et de vie au profit des ouvriers des usines d'assemblage textile. Depuis l'annonce de la réouverture de ces usines en pleine crise du Covid-19, les syndicalistes n'arrêtent pas de crier au scandale dénonçant l'irresponsabilité de l'État et son intention malhonnête de grossir la part de la population infectée. Selon Dominique Saint-Éloi, aucune des promesses faites par le pouvoir n'a été honorée.

Pour commencer, le syndicaliste fait référence à l'accompagnement, consistant en 50 % des salaires, promis par l'Exécutif aux ouvriers du secteur textile. Bilan : certains ouvriers ont reçu 3750 gourdes, soit l’équivalent de 25 % de leur salaire, soit la moitié du montant promis. D'autres manquements ont été signalés. De l'avis de M. Saint-Éloi, les dirigeants de l'État ont passé outre de leur propre décision en permettant la réouverture des factories qu'ils ont eux-mêmes fermées pour cause de sécurité sanitaire. En réalité, la situation, au lieu de s'améliorer, se complique davantage. L'administration Moise/Jouthe a aussi promis d'exiger du patronat le respect strict des principes d'hygiènes à l'entrée et à l'intérieur des usines. Au constat du syndicaliste, aucune mesure n'a été prise même des visites d'inspection n'ont pas été réalisées par les structures étatiques pour s’assurer que les ouvriers ne sont pas trop exposés.

Le secteur démocratique garde un œil sur la gestion des fonds d'urgence

Le secteur démocratique et populaire est préoccupé par la gestion du pouvoir quant à cette crise qui s'abat sur le pays. Pour cause, il décèle une tentative mafieuse visant le détournement de tous les fonds décaissés à cet effet.

Dans une interview exclusive accordée au journal, Schiller Louidor, fait référence a la commande placée récemment en Chine pour l'acquisition de matériels visant à lutter contre la propagation de la pandémie sur le sol haïtien. À son avis, ce contrat avait été passé en dehors d'un processus administratif légal et les responsables sont en difficulté de dire à la nation de quoi il en est. La quantité de masques distribués est minime. Ces matériels, selon les dires des dirigeants, coûtent une fortune au pays et ne sont pas jusqu'ici livrés.

L'homme politique a critiqué aussi, ce qu'il appelle, une campagne mensongère sur le processus de prise en charge des patients atteints du coronavirus. « Pourquoi l'État ne demande pas aux "présumés guéris" de s'adresser à la nation. Cela aurait pu donner une certaine confiance », propose le docteur aux autorités.

C'était aussi l'occasion, pour le politique de parer d'un complot financier. Selon le docteur, le locataire du Palais national conçoit déjà des artifices pour détourner une forte quantité d'argent sous prétexte d'un apaisement social, via Mon Cash. « Ils ont déjà leurs comptes fantômes qui recevront cet argent au nom de la population. La même stratégie des (Ti maman cheri, Kore etidyan etc.) », critique -t-il.

Daniel Sévère

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