Crise sanitaire :l'opposition politique n’est pas convaincue par la gestion des autorités

Selon les dirigeants de l'opposition, l'Exécutif utilise à d'autres fins les ressources disponibles pour la gestion du Covid-19 qui est en train de se propager dans le pays. Le secteur démocratique et populaire et Fanmi Lavalas dénoncent, ce qu'ils appellent, une récupération politique de la crise tout en exigeant de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA) une enquête en urgence afin de faire lumière sur la gestion du pouvoir.

Comme à l'ordinaire, le secteur démocratique et populaire a exprimé sa méfiance vis-à-vis de l'équipe au pouvoir. Selon les dirigeants de cette structure, l'Exécutif se cache derrière cette crise pour continuer à enrichir ses membres malhonnêtement. Au lieu de prendre les mesures pour faire une gestion équitable afin de mater cette crise sanitaire, les dirigeants de l'État ne cessent de multiplier les manœuvres afin de détourner ces ressources à d'autres fins.

Le moment n'est pas propice à la mobilisation de rue. Cependant, opposés farouchement à ce régime, les principaux responsables de ce bloc politique, comme d'ailleurs, invitent la population à rester vigilante. En ce sens, ils appellent les juges de la CSC/CA à diligenter une enquête au plus vite afin de mettre au grand jour la gestion douteuse de l'État dans cette crise.

« Nous demandons à la CSC/CA d'assumer sa responsabilité, de contrôler et de produire son rapport. Nous ne pouvons pas accorder libre cours à ces présumés dilapidateurs d'utiliser le momentum pour s'enrichir. Le secteur démocratique et populaire dénonce la récupération politique de la crise. C'est inacceptable », incrimine le porte-parole de l'Alternative consensuelle, André Michel.

Par ailleurs, l'ancien candidat aux sénatoriales pour le département de l'Ouest, un peu dérouté par la conjoncture, tente d'accrocher son public. À l'entendre parler, l'opposition, bien que rouillée par la dernière crise, reste fidèle à sa position. « L'opposition n'a pas changé et ne changera pas. Nous nous sommes engagés à respecter notre mot ; la parole que nous avions donnée à la population. Nous ne sommes pas en campagne électorale, mais, plutôt dans la solidarité inter-haitienne », a martelé l'homme de loi.

S'il est vrai que certains des leaders de l'Alternative, dont Moise Jean-Charles, s'impliquent à fond dans la sensibilisation et l'accompagnement de la population à l'heure de la pandémie, le secteur démocratique, accroché au macadam semble apprécier avec le coeur lourd cette visibilité qu'il qualifie de campagne électorale. Pour attirer l'attention de la population sur ce qu'il insinue, il l'invite à ne prendre pas garde à ces manoeuvres pourtant bien accueillies dans l'opinion publique.

Fanmi Lavalas toujours inchangé

Membre de l'opposition radicale, Fanmi Lavalas n'a pas mâché ses mots pour dénoncer l'équipe au pouvoir. Dans une position publique exprimée, le directoire exécutif du parti dit s'attendre à des jours plus sombres pour le pays, car, souligne Jean Myrtho Julien, la pandémie du coronavirus a frappé Haïti de plein fouet dans une période où tous les indicateurs étaient en rouge. Aux dires de M. Julien, malgré la menace réelle que représente cette maladie, les dirigeants n'ont montré aucune capacité, aucune compétence et aucune volonté pour tenter de maitriser la situation. Pour lui, ce régime est encore pire que le virus.

Jean Myrtho Julien n'a pas mâché ses mots pour critiquer le caractère irresponsable des dirigeants de l'état qui ne font que violer les mesures qu’ils eux-mêmes pris. « Ils ne respectent pas le droit et la dignité de la population », a-t-il expliqué en faisant référence aux longues files d’attente dans les bureaux émettant la nouvelle carte d’identification nationale.

Daniel Sévère

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