Dans une note datée du 21 avril 2020, l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) s’est montrée inquiète de la façon dont les autorités gouvernementales gèrent la crise du coronavirus (Covid-19) dans le pays. Entre la réouverture des usines du secteur du textile, l’absence de mesures pour sécuriser le transport en commun, des décaissements sans passation de marché et autres, l’OCNH se demande: « Les autorités, seraient-elles en train de planifier une hécatombe ? »
Un mois après la découverte des deux premiers cas du coronavirus (Covid-19) dans le pays, le nombre de cas recensés a franchi la barre de cinquante. Les conséquences se font ressentir de plus en plus. Pour l’organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH), qui s’est exprimée à travers une note de presse en date du 21 avril 2020, la décision du Gouvernement de déclarer l’état d’urgence sanitaire à la suite des deux premiers cas, « a expédié au chômage près de soixante mille ouvriers de l’industrie du vêtement, des milliers de professeurs ».
Pour l’OCNH, un mois après, les cache-nez ne sont toujours pas disponibles pour les membres les plus démunis de la population. Quant au personnel sanitaire, elle a fait savoir qu’il se retrouve à chaque instant en face de potentielles personnes contaminées et ne dispose pas d’équipement adéquat. L’organisation a expliqué que le pays venait de connaître sa plus grande augmentation de cas de personnes infectées en une journée (10, passant de 47 à 57 personnes), soit le lundi 20 avril 2020, laisse présager le pire quand on sait la capacité limite du système de santé haïtien.
« C’est pourtant dans ce contexte particulier que les autorités ont décidé de rouvrir les usines. Certes, il fait mention d’une rotation de 30%, toutefois, connaissant les conditions de transport des ouvriers, il est indéniable que cette décision contribuera grandement à la propagation du virus », décrit la note de l’OCNH.
Selon l’OCNH, beaucoup plus de regroupements de personnes sont remarqués, ces derniers temps. Elle dénonce également le danger que représente le transport en commun pour les passagers. « …les autorités, malgré les avances des syndicats du secteur du transport terrestre, n’ont pris aucune disposition en vue de réduire le nombre de passagers dans les véhicules et décident de mettre les ouvriers dans les rues », explique l’OCNH qui se pose la question suivante tout en tenant compte du Covid-19 : « Les autorités, seraient-elles en train de planifier une hécatombe ? »
Par ailleurs, l’organisation a indiqué, plus loin, que cette crise semble faire l’affaire des autorités. « La pandémie leur offre l’occasion de libérer des «malfrats», elles dépensent des millions sans tenir compte de la procédure de passation de marché et elles continuent à exposer la population en poursuivant le processus des cartes « illégales » d’identification nationale », relate l’organisation de défense droits humains qui toutefois invite les autorités à prendre bonnes dispositions pour protéger véritablement la population haïtienne.
Wisly Bernard Jean-Baptiste
