Covid-19 : la propagation se fait lentement

Alors que la propagation du nouveau coronavirus se fait lentement dans le pays, la population haïtienne continue de mener ses activités dans l’ignorance de la pandémie. 41 cas de contamination, dont 3 personnes décédées au Covid-19, sont déjà enregistrés dans le pays après environ 25 jours depuis la découverte des premiers cas d’individus testés positifs.

Les bulletins journaliers du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) sur l’évolution du Covid-19 en Haïti montrent une propagation limitée du nouveau coronavirus sur le territoire national. Environ 25 jours après la découverte des deux premiers cas de la pandémie dans le pays, 41 personnes contaminées ont été confirmées par les autorités sanitaires. Parmi ces cas, trois individus sont décédés. Toutefois, en dépit de l’augmentation du nombre de cas de jour en jour, de nombreux citoyens restent encore indécis quant à la présence réelle du SARS-CoV-2 sur le territoire haïtien. Ce qui a un grand impact sur le comportement de ces citoyens qui minimisent les mesures de prévention adoptées par le Gouvernement.

Dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, la plus grande agglomération du pays, les constats font craindre le pire. Pas de grands changements dans le comportement de la population. En dépit des efforts de communication des autorités et la volonté de certains citoyens, les pratiques ne changent pas. La promiscuité entre les gens dans les espaces publics continue comme à l’accoutumée. L’insalubrité fait rage surtout après la pluie. Les fatras boueux et des eaux usées entravent la circulation des véhicules et des piétons.

Ce constat dans la zone métropolitaine n’est pas différent dans les autres villes du pays. Des citoyens manifestent la volonté expresse de passer outre des consignes des autorités. S’il est vrai que la situation économique de la plupart des ménages du pays est difficile, cela n’empêche pas d’adopter les comportements nécessaires pour se protéger et protéger les autres. La question de confinement et de distanciation sociale est passée en dérision par la majorité des gens dans les rues du pays. Au contraire, ils tentent d’assimiler la gestion de la maladie à une affaire de politique. Les rumeurs en circulation sont nombreuses.

Entre autres, pour une autre catégorie qui veut se protéger, le port du masque est devenu un déguisement. Si certains utilisent les masques des périodes carnavalesques, d’autres portent ceux confectionnés dans le pays sans aucune homologation. Leur utilisation se fait en dehors des normes sanitaires. Les utilisateurs se contentent de les porter tout en les manipulant et les ôter de temps à autre. Cette pratique risque d’exposer les gens au virus au lieu de les protéger véritablement.

Si, après la confirmation de plus de 40 cas avec trois décès, des citoyens se montrent encore incrédules, c’est le devoir des autorités de prendre les dispositions nécessaires pour protéger cette catégorie même contre son gré. Avec la confirmation de la transmission communautaire, la possibilité d’un pic de contamination, dans le pays, n’est pas négligeable.

Woovins St Phard

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