Alors que la Commission nationale pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise peine à s’entendre sur un document final, des organisations, dont « Konbit » dénoncent ce qu’ils appellent « l’imposition » de la part de la communauté internationale (Core Group) d’une solution à la crise haïtienne avec Ariel Henry à la tête du gouvernement. Konbit qualifie cette action du Core Group d’«ingérence » et appelle à la mobilisation populaire.
Dans une conférence de presse tenue ce lundi 19 juillet 2021, plusieurs organisations politiques (Konbit, MTC, MOPOD, IPAM) appuyant la Commission nationale pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise ont partagé leur position sur la conjoncture politique que vit le pays et particulièrement sur un communiqué du Core Group datant du 17 juillet.
En effet, le Core Group (composé des ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de la France, de l’Union européenne, du représentant spécial de l’Organisation des États américains et de la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies) a appelé « à la formation d’un gouvernement consensuel et inclusif » tout en encourageant « fortement le Premier ministre désigné Ariel Henry à poursuivre la mission qui lui a été confiée de former un tel gouvernement ».
Pour l’organisation à caractère politique « Konbit », ce communiqué du Core Group est une « imposition » à la nation haïtienne et ne le voit point d’un bon œil. Dans cette optique, le représentant du Konbit, à savoir Josué Mérilien, lors de cette rencontre avec la presse, a profité pour dénoncer ce qu’il appelle « l’ingérence et l’indécence des pays membres du Core Group qui tentent de mettre en place avec les criminels du PHTK et alliés un autre gouvernement corrompu pour défendre leurs intérêts mesquins contre ceux du peuple haïtien en souffrance ». D’après M. Mérilien, le Core Group « fait partie de la crise » et n’a pas « l’autorité morale », car il a appuyé le régime du PHTK.
Outre cela, le professeur Mérilien a aussi indiqué qu’il est en concertation avec d’autres structures afin d’organiser un sit-in devant le bureau du BINUH dans les jours à venir. L’objectif, selon lui, entre autres, c’est pour dire qu’il revient aux Haïtiens de définir comment ils doivent gérer le pays et non la communauté internationale.
D’un autre côté, le syndicaliste a profité pour demander à la Commission nationale pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise, dont Magalie Comeau Denis est la coordonnatrice de « prendre, de manière célère, toutes les dispositions nécessaires en vue de finaliser, avec le concours de tous les acteurs, les travaux de la Conférence citoyenne, tenue à l’hôtel MONTANA le samedi 17 juillet dernier, pour enfin aboutir, sur la base d’un large consensus, à la signature de l’Accord pour une solution haïtienne à la grave crise multidimensionnelle qui secoue notre pays ».
Notons que le samedi 17 juillet, date de la sortie du communiqué du Core Group, plusieurs partis, groupements politiques et organisations de la société civile et de droits humains étaient réunis dans l’optique de parvenir à un accord politique pour la mise en place d’un gouvernement de transition. À défaut de trouver ensemble un document final, la rencontre a été suspendue pour être reprise en dimanche 18 juillet à Le Villate (Pétion-Ville). En raison de l’irruption des « militants politiques » dans la salle où devrait poursuivre la séance, cette dernière a été renvoyée. Réagissant, ce 19 juillet sur l’incident, Magalie Comeau Denis a fait savoir qu’il n’a aucune conséquence sur l’avenir de l’accord. Selon elle, son adoption est imminente.
Wisly Bernard Jean-Baptiste