Le gouvernement dirigé par le Premier ministre Garry Conille à peine installé doit faire face à des défis divers. Selon l'économiste Eddy Labossière, les 100 jours de ce gouvernement à la tête du pays doivent se consacrer à la mise en place des stratégies de relance économique, dans la lutte contre la corruption et l'impunité, mais surtout à donner une réponse à la grave crise sécuritaire.
Selon le professeur, le rétablissement de la sécurité est une urgence pour l'amélioration des conditions de vie de la population. Plus loin, il soutient que ce nouveau gouvernement doit récupérer les territoires perdus, permettre le relogement des habitants qui ont fui leurs domiciles à cause des multiples attaques perpétrées par les groupes armés dans divers quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. En ce sens, Eddy Labossière souligne que la sécurité est une priorité pour la reprise des activités économiques, qui faciliteront des réformes au niveau fiscal, la lutte contre la fraude, l’invasion, l’évitement, l’optimisation fiscale, la contrebande et l'élimination des mauvaises dépenses du Budget. Ainsi, l’Etat aura les moyens pour changer le pays, a confié l'économiste.
Concernant le choix du nouveau directeur de la Police nationale, le professeur Eddy Labossière estime pour ce poste, il faut un choix minutieux où celui-ci présente à partir d'un plan stratégique et un plan d'action assortis d'indicateurs de résultats sur le comment l'institution va faire pour éliminer les groupes armés qui occupent près de 80% du territoire national. Parallèlement, M. Labossière souligne que la situation du pays est grave et que le chef du gouvernement a droit à la réussite sinon l'échec de cette transition sera celui du pays.
De son côté, l'économiste Michaëlle Paraison dénonce la gravité de la crise haïtienne, marquée depuis plus de cinq années consécutives par une croissance négative de l'économie. “Aujourd’hui, l’histoire d’Haïti est décrite par une radiographie très sombre. Plusieurs années avec des indicateurs macroéconomiques au rouge.
«Avec ce gouvernement, peut-on s’attendre à un revirement desdits indicateurs?
L’heure est grave, le bien-être collectif doit-être priorisé. En 2024, beaucoup de gens vont se retrouver en situation de pauvreté absolue d’où la hausse de l’insécurité alimentaire, plus de 6 millions d’Haïtiens. Des gens issus de la classe moyenne vont se retrouver en situation de pauvreté relative en raison de la hausse du prix des produits», a-t-elle souligné.
Des grands chantiers envisagés par ce gouvernement de transition, le redressement économique est l'une des priorités a confirmé Ketleen Florestal, ministre de l'Economie et des Finances. Lors de son installation, ce lundi 17 juin 2024, soulève que cette administration doit faire des efforts différents de ceux des gouvernements précédents pour faire face aux grands défis de l'heure. «Je sais que la tâche sera lourde, les deux ministères que je dirige à savoir le Ministère de l'Economie et des Finances et le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe ont un rôle exceptionnel à jouer dans la relance économique, la création d'emploi et par ricochet la réduction de la pauvreté et le renforcement de la santé physique, mentale et sanitaire de la population.»
La titulaire du MEF croit que cette réponse à la crise du pays est une nécessité pour l'amélioration des conditions de vie de la population. Pour lui, la réforme économique est une urgence qui mérite la contribution de tous les secteurs de la vie nationale.
Oberde Charles