Alors que le monde scientifique ne dort pas cherchant un vaccin ou un traitement efficace pour juguler la pandémie, le secteur vodou haïtien annonce la création d'une commission en vue de trouver et de proposer un remède capable de soulager la population. En attendant cette découverte, Euvonie Georges Auguste, invite les prêtres et prêtresses à faire preuve de vigilance afin de freiner la propagation du virus.
Le secteur vodou pense pouvoir bientôt guérir les personnes infectées du coronavirus. Une commission travaille sans relâche pour trouver les combinaisons et dosages appropriés d’un traitement basé sur la médecine traditionnelle. La mambo est sûr d’elle. Les commissaires sont des connaisseurs en la matière. Ils sont déjà bien avancés dans le processus. Cependant, la population doit attendre encore avant que ce remède soit prêt.
Selon la responsable de la Confédération nationale des vodouisants haïtiens, le traitement ne sera pas vulgarisé. Seuls les hougans et mambos auront la connaissance de la combinaison et du dosage pour guérir les victimes. Le vodou à l'habitude d'opérer à travers la médecine traditionnelle, le coronavirus sera un vrai test pour ce secteur de montrer ce dont il est capable, a balancé la mambo.
En attendant, Mme Auguste appelle les serviteurs à ne pas garder chez eux des gens infectés du Covid-19 pour ne pas s'attirer des ennuis. Elle se rappelle de la mauvaise perception dont est victime le vodou ainsi que les campagnes de rejet menées contre lui. La maladie est trop importante pour qu'un hougan en prenne le risque.
La dirigeante du KNVA est persuadée que la commission va réussir. « La pandémie charrie des symptômes dont nous avons l'habitude de traiter dans nos hounforts. Cependant, ce n’est pas un acquis pour un initié de penser pouvoir répéter les mêmes pratiques. La maladie à ses particularités, mais aussi une forte capacité de contamination. Certains péristyles ne sont pas aménagés pour isoler les infectés sans mettre en péril la vie de toute sa communauté. Par mesure de précaution, les hougans sont dans l'obligation de ne prendre aucun risque pour l'heure », a-t-elle précisé.
Par ailleurs, elle enjoint les adeptes du vodou à continuer d'appliquer les consignes sanitaires données par les autorités. Aix dires de la servante, ces mesures sont pour le moment le meilleur remède à ce fléau. Elle a, plus loin, soutenu que la maladie est bien réelle en Haïti, l'important c'est de ne pas prendre de risque.
Soulignons, par ailleurs, le prix payé par certains prêtres vodous à l'époque du choléra en 2011. Plusieurs d'entre eux ont été exécutés à la suite des accusations non fondées faisant croire qu'ils étaient les auteurs de cette épidémie qui a tué plus de 12 000 Haïtiens. Les voudouisants étaient accusés d’avoir élaboré une ce qui avait provoqué le choléra contre rémunération.
Daniel Sévère
