Covid-19 : laxisme ou impuissance des autorités?

C’est un constat implacable. L’État haïtien n’arrive pas à contraindre la population à respecter les mesures de confinement et de la distanciation sociale pour limiter la propagation du Covid-19. Entretemps, le nombre de cas de personnes infectées augmente de jour en jour. Jusqu’à date, 27 cas d’individus testés positifs ont été enregistrés.

Avec la confirmation du début de la transmission communautaire dans la propagation du Covid-19 dans le pays, le Gouvernement haïtien devrait être plus actif en soumettant la population à des mesures drastiques pour éviter l’augmentation exponentielle du nombre de cas de personnes atteintes du SARS-Cov-2. Pourtant, la population haïtienne continue de minimiser l’évolution de la pandémie sur le territoire national. Outre des mesures adoptées par l’Administration Moise/Jouthe, les autorités ne font rien pour contraindre la population à respecter le principe de la distanciation sociale et du confinement qui représente les moyens les plus surs, en attendant, pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.

Les gens continuent de se réunir en grand nombre dans les espaces publics sous le regard passif des autorités. Les marchés publics continuent de fonctionner dans la promiscuité de toujours. Les principes d’hygiènes ne sont pas de mise dans ces endroits insalubres, le plus souvent. Les vendeurs comme les acheteurs sont exposés à toutes sortes de danger sanitaire en fréquentant ces lieux connus pour les attroupements excessifs de gens qu’il attire. S’il est vrai que la commune de Pétion-Ville réduit le fonctionnement de ses marchés publics à trois jours par semaine, cela ne suffit pas pour éviter l’affluence des citoyens dans ces espaces. Au contraire, la possibilité de voir un plus grand attroupement d’individus est grande, puisque les gens qui viennent dans les marchés et les commerçants veulent profiter de ces jours fixés par l’administration communale.

Pour le transport en commun, les chauffeurs ne veulent pas encore entendre raison. Ils continuent d’empiler les gens dans les camionnettes, les minibus et les bus. Des passagers, en sueur, sont collés les uns aux autres. Certaines fois, ce sont les passagers eux-mêmes qui incitent les chauffeurs à charger le véhicule de cette manière. Parce que les gares routières ne sont pas structurées et laissées aux bandits, les passagers préfèrent faire le trajet debout au lieu de rester dans ces espaces dangereux.

Entre les mesures prises par les autorités et leur application réelle, l’écart en est grand. Ce fossé est créé par l’ignorance et la mauvaise foi de la population sous le regard passif des autorités. Parce que l’État a l’impérieuse obligation de sécuriser et contrôler son territoire, il est doté de voies et moyens pour atteindre cet objectif. Face à la propagation du nouveau coronavirus dans le pays, les autorités ont le devoir de soumettre la population au respect des principes pour la protéger.

Woovins St Phard

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