Au cours du premier weekend du mois d’avril, soit le dimanche 5 avril, le pays a enregistré son premier cas de personnes décédées suite au Covid-19, alors que la présence du virus sur le territoire national a été révélée le 18 mars dernier par la confirmation de deux personnes infectées. Jusqu’à ce lundi 6 avril, seulement 24 individus ont été testés positifs par les autorités sanitaires du pays.
Environ vingt jours après la confirmation des premiers cas, le nouveau coronavirus fait sa première victime. Le dimanche 5 avril, une personne atteinte du nouveau coronavirus a rendu l’âme dans un hôpital privé de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Souffrant d’autres pathologies, cardiaques et respiratoires, le malade a succombé au Covid-19. Le défunt est un cinquantenaire qui a été avocat au Barreau de Port-au-Prince et membre du cabinet du ministre de la Justice. Confirmée par les autorités sanitaires du pays depuis le 18 mars, la pandémie Covid-19 a déjà contaminé 24 personnes jusqu’au lundi 6 avril. La maladie se propage lentement, tandis que la population persiste dans l’ignorance.
Le département de l’Ouest enregistre 16 cas positifs. Le Sud-Est compte 4 cas. Deux cas dans les Nippes et un autre dans l’Artibonite. Et l’autre dans le département du Nord-Ouest. Parmi ces 24 cas de personnes testées positives dans le pays, 20 ont été infectées à l’étranger. Pour les 4 autres, les autorités sanitaires ont évoqué la contamination communautaire. Aucun cas de guérison jusqu’à présent.
Comme tout le long de la gestion de la pandémie dans le pays durant les jours passés, la confusion règne encore dans la communication du Gouvernement. Si les autorités sanitaires du pays ont confirmé la mort de l’individu en question suite à sa contamination du nouveau coronavirus, la famille et les proches du défunt ont contesté cette annonce officielle. Ces derniers ont fait savoir que le défunt a été testé négatif du Covid-19. Ils ont mis en cause de préférence l’hypertension artérielle et une maladie cardiaque dont souffrait l’ancien avocat au barreau de Port-au-Prince. Le bâtonnier de l’Ordre de Port-au-Prince a donné ce même son de cloche. Entre incertitude et confidentialité médicale dans le dossier, la population continue de manifester ses méfiances envers les paroles des autorités en place.
Un manque de contrôle pour limiter la propagation du virus
Les autorités sanitaires commencent à reconnaitre l’existence de transmission communautaire.En dépit des données qui montrent le département de l’Ouest en tête, que ce soit dans le prélèvement ou avec les personnes infectées, il n’y a pas aucune indication indiquant une zone la plus affectée. Dans quelle zone précise cette transmission communautaire se fait ? Quelle mesure prise par le Gouvernement pour circonscrire cette zone ?
Par ailleurs, avec 257 prélèvements jusqu’à date, les autorités sanitaires sont loin de pouvoir contrôler la propagation du Covid-19 dans le pays. Contrairement aux pays qui préconisent des dépistages massifs pour limiter les dégâts, en Haïti, le Gouvernement ne définit pas encore une politique en ce sens. Seul le Laboratoire national situé à Port-au-Prince possède la capacité de réaliser le test. Et, il faut attendre au moins un jour pour trouver les résultats.
Une population encore méfiante
Depuis la découverte des deux premiers cas à date, une bonne partie de la population reste méfiante des annonces du Gouvernement. Pour ces citoyens, le gouvernement veut servir de cette maladie pour faire taire les esprits. Ils font peu de cas des mesures préventives en signe de protestation. Dans les rues comme dans les quartiers, les gens mènent leur vie comme à l’ordinaire sous le regard passif des autorités.
Woovins St Phard
