L'ensemble des organisations politiques de l'opposition a annoncé trois journées d'assainissement et de sensibilisation dans le cadre de la prévention contre le Covid-19. À travers cette campagne, les militants politiques entendent nettoyer plusieurs coins de la capitale haïtienne y compris certains centres hospitaliers de Port-au-Prince et des villes de province.
Muselée par la pandémie du coronavirus qui leur vole la vedette, l'opposition revient sur la scène. Cette fois, non pour réclamer sans condition le départ de Jovenel Moise du pouvoir, mais pour annoncer un plan inédit de nettoyage et de sensibilisation dans le cadre de la bataille contre le coronavirus qui ne cesse de semer la mort, la peur et l'anxiété dans le monde entier. En ce sens, les responsables de ces structures invitent la population à se joindre à eux pour rendre effectives les trois journées dédiées à cette activité.
Les 1ers, 2 et 3 avril prochain, les militants de l'opposition seront à pied d'œuvre dans les rues de la capitale en vue d'assainir certains lieux pourris par l'insalubrité. Entre autres zones ciblées, ils ont en viseur les parages de l'hôpital de l'université d'État d'Haïti (HUEH). Durant toute une journée, les équipes de l'opposition nettoieront les rues limitrophes, notamment Saint-Honoré et Mgr Guilloux. Déjà, ils lancent un appel à la collaboration et à la compréhension des occupants des trottoirs ainsi que les chauffeurs de bus. Selon Abel Loreston, cette démarche rentre dans le cadre d'un engagement citoyen.
Il n'y a pas que les rues qui vont être touchées par cette campagne. Des hôpitaux aussi sont ciblés dans le cadre des planifications. Ainsi, a souligné Abel Loreston, en plus de l'HUEH, des centres hospitaliers comme l'Hôpital la Paix et le Sanatorium recevront les visites de ces équipes volontaires. Par la suite, fait-il savoir, d'autres hôpitaux tant dans la capitale comme dans les villes de province accueilleront à leur tour ces équipes de nettoyage.
Selon ces militants hostiles au pouvoir, l’État devait pouvoir capable de gérer la situation seule. Mais, regrettent-ils, faute d'une gouvernance éclairée, il ne peut pas assumer. « Aujourd’hui, alors que le monde est cerné partout, le chef de la nation tourne son obole vers la communauté internationale. Et, fort de ce constat, ils appellent la population à appliquer strictement les mesures sanitaires imposées. D'un autre côté, ils appellent la population à se joindre à eux en vue de la pleine réussite de cette activité. Ils ont aussi profité pour appeler l'État à assumer pleinement ses responsabilités.
Daniel Sévère
