Campagne contre le Covid-19 : certains secteurs tardent à s’engager

Perçue comme un devoir citoyen ces derniers jours, la sensibilisation contre le coronavirus se révèle, jusqu'à présent, sectoriel. Certains acteurs dont le gouvernement, la presse et les artistes se manifestent tandis que des secteurs comme le patronat et la classe politique se montrent, ne serait-ce pour le moment, réticents et timides.

Dans moins d'une semaine, l'État haïtien a recensé sept cas d'infection du coronavirus dans le pays sur des dizaines testés. La mise en quarantaine est préconisée dans le but d'empêcher la propagation de la pandémie. Ainsi, sont envisagées plusieurs mesures restrictives en vue de protéger la population de ce fléau.

Hormis les mesures imposées, l'État haïtien encourage aussi l'implication de tous les secteurs dans la campagne contre la propagation du virus. Un atout déterminant pouvant aider à casser l'élan de la pandémie. Un appel, à l'exemple de l'indifférence populaire vis-à-vis du caractère dangereux de la maladie, qui n'a pas encore touché tous les secteurs vitaux de la société.

Timidement, l'on commence à ressentir la fièvre de la sensibilisation. Sur les réseaux sociaux, des internautes publient de façon virale, les messages de prévention. Ils informent sur la maladie, sur les canaux de transmission et les mesures à prendre pour amortir les risques. D'autres catégories comme les artistes lancent des messages diversifiés visant un seul but : celui de dissuader la population qui, vraisemblablement, ignore la capacité redoutable de contamination du virus. Spots publicitaires, vidéos, musiques, sont parmi les canaux utilisés par les artistes pour faire passer leurs messages. À côté cette catégorie, il faut souligner aussi la contribution de la presse qui se révèle, dans le contexte, un allié sur de la population.

Parallèlement, deux secteurs importants, parmi d'autres, ne se manifestent pas encore. Si la sensibilisation devient inéluctablement un devoir citoyen, ceux qui n'ont jamais raté l'occasion d'agiter le pays au nom de la défense des intérêts de la nation se murent dans le silence. Plus de pression sur l'Exécutif, mais surtout, pas de mots de réconfort ni de messages de sensibilisation à l'égard du peuple de la part de la classe politique, en particulier de l'opposition. Aussi vrai que la lutte pour le pouvoir n'est plus possible à l'heure actuelle, les radicaux politiques, comme le commun des mortels, se rétractent dans l'observation.

Il n'y a pas que les potentiels dirigeants du pays qui ne se manifestent pas, ou pas encore, dans cette bataille qui s'annonce rude. Le secteur privé des affaires non plus n'a pas bougé donnant le pressentiment qu'il n'est pas concerné. Pour l'heure, la campagne n'est pas tout à fait intensive alors que la population, dans la totale précarité, adopte des attitudes qui prêtent à équivoque. Dans l'espérance d'une implication totale de tous les acteurs, l'Exécutif se rabat sur les collectivités en octroyant aux conseils municipaux un fonds évalué entre 250 et 400 mille gourdes. Ce, pour continuer à combattre le fléau dans leurs communes respectives.

Daniel Sévère

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES