Les tableaux de Claudia Brutus exposent des paysages et portraits féeriques

Dans les propos d’Alexandre Eudier autour des œuvres de Claudia Brutus, ce dernier souligne à sa manière, les grandes lignes qui définissent les frontières de l’imaginaire plastique, esthétique et identitaire de cette femme peintre, produit du multiculturalisme, née d’un père haïtien en exil et d’une mère bulgare en Algérie en 1971. « Plus actuelle que jamais, l’œuvre de Claudia Brutus nous renvoie à notre propre identité, car derrière l’apparente cohérence de notre histoire, nous avons nous aussi nos zones d’ombre, nos mystères irrésolus, nos doutes muselés, nos hontes enfouies, nos rêves résignés, et toutes ces plaies ouvertes que nous laissons saigner de peur d’avoir à les soigner. Claudia Brutus, en les affrontant pour mieux les comprendre, nous offre une vision pacifiée de nos propres fêlures », affirme Eudier.

Dans le parcours de l’artiste, le texte rapporte que Claudia Brutus a grandi entre deux mondes, celui de son itinérance réelle et celui du récit de ses racines. « Par-delà les frontières et par procuration, sa vie est perpétuellement tiraillée entre des identités multiples aussi palpables que fantomatiques, et lorsqu’elle arrive à Paris à 20 ans, elle intègre les Beaux-Arts avec une certitude : être artiste lui permettra d’affronter cet héritage désarmant. Fuyant résolument les perspectives que l’on trace pour elle, Claudia Brutus cultive au contraire le paradoxe afin d’apprivoiser les antagonismes qui l’animent. »

Démarche artistique inspirante: « Elle élabore progressivement ses peintures comme de vastes complexes de chemins de traverses et de voies tortueuses, autant de périples imaginaires au cours desquels elle assemble les fragments de son histoire. Au premier abord, la peinture de Claudia Brutus est presque joyeuse… Elle se révèle pourtant d’une gaieté dramatique, séduisante et douloureuse, sombre et flamboyante, anonyme et profondément cathartique. », rapporte l’auteur du texte : Claudia Brutus, l’expression apaisée d’un chaos identitaire. ».

Dimension esthétique pertinente, le texte d’Alexandre Eudier met en avant des repères importants au niveau de la représentation des sujets et des matériaux qui les composent dans le travail de Claudia Brutus. « Son univers est fait d’oxymores, de liaisons improbables, d’associations de contrastes, de vides qui remplissent. Les couleurs vives se détachent des fonds ternes, les figures sont précises, mais évanescentes, les scènes évidentes tout en restant indéchiffrables, le réalisme le dispute au décoratif, les sujets les plus funestes débordent d’allégresse, et, finalement, ses tableaux sont aboutis dans l’inachèvement. », tout en poursuivant: « En refusant la perception monoculaire du monde et la catégorisation des Hommes, Claudia Brutus nous propose une vision diaphane et irrésolue, une superposition de dimensions éparses rendues cohérentes par un tissage de veines, de traces, de motifs, de corps d’hommes et de femmes qui, comme elle, ne sont ni d’ici ni d’ailleurs tout en étant parfaitement à leur place. ».  

Des études réalisées au Lycée Paul-Valéry Meknes Maroc en 1990, elle va participer à l’atelier préparatoire aux grandes Écoles d’Art, Atelier de Sèvres, Paris 06, entre 1991 et 1993. À l’École nationale des Arts Appliqués Duperré, Paris 03, elle décrochera son diplôme de Designer Textile (BTS), entre 1993 et 1998, pour ensuite poursuivre d’autres formations à l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. Atelier Pierre Carron, en sortant diplômée en section peinture (DNSEP).

Des escales qui vont façonner l’univers pictural de l’artiste qui a passé une partie de son enfance en Bulgarie puis au Maroc avant de rejoindre la France pour suivre ses études supérieures. Quelques années plus tard, elle intègre l’École des Arts Appliqués Duperré en Design textile et poursuit avec l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en section peinture dans l’Atelier de Pierre Carron. Diplômée en 1998 , elle installe son atelier dans les Yvelines et entame une carrière professionnelle en participant à de nombreuses expositions collectives , personnelles et Foires d’Art contemporain .

Des visions et des valeurs participent dans la maturation des projets artistiques de Claudia Brutus. Elle affirme fièrement que: « Son œuvre est tout entière marquée par la quête d’un Paradis premier à retrouver . Chargée de sa propre histoire , sa peinture reste une recherche , sœur d’un rêve , de ce lieu originel fait d’harmonie , de couleurs et de formes . Soucieuse de transmettre et d’ouvrir les jeunes générations à diverses expressions artistiques , elle entame en parallèle une activité d'enseignement destinée aux enfants dans le cadre d’ateliers municipaux de sa ville à Carrières-sur[1]Seine. »

De 2022 à 2023, elle a participé à une résidence artistique à Montréal, au Canada sous le thème: « Tresser la ligne »,  Projet de Stéphane Martelly , commissariat Ji-Yoon Han. On la retrouve ensuite au  Salon du Livre de Montréal pour la parution du livre « Comme un trait / Le fil d’or et d’argent » Écrits de Stéphane Martelly , dessins Claudia Brutus, ainsi que dans les Ateliers de créations avec les enfants de Carrières-sur-Seine autour du livre de Stéphane Martelly , exposition des travaux en juin 2022. Elle a participé au cours de l’année 2023, à l’exposition personnelle « Haïti dans tous mes rêves “Espace Jean Renoir Bois-Colombes en France.

De nombreuses autres expositions et des performances artistiques permettent de mesurer le riche parcours artistique de cette femme peintre. Quelques autres performances et participations à retenir dans le parcours de Claudia Brutus, entre 2005 et 2006, l’exposition personnelle ‘Galerie Le Lavoir », Carrières/seine, Yvelines ; Entre 2007 et 2008, l’exposition personnelle ‘Atelier Aréa’, Porrentruy – SUISSE ; En 2009, l’exposition REV’ART Bezons (Val d’Oise) ; l’exposition collective: ‘Ici et Là’ - La Graineterie centre d’art national de la ville de Houilles , Yvelines ; En 2010, la Biennale de la jeune création , France .

Des parutions à retenir dans plusieurs éditions, entre 2010 et 2011, lors de la manifestation d'art contemporain » Mac Paris » - Paris 17 ; Entre 2012 et 2013, la Salon d'art contemporain «Lille Art fair», France ; Entre 2013 et 2016, la Foire européenne d'art contemporain ‘St'Ar’ t - Strasbourg, France ; En 2017, l’exposition personnelle ‘Atelier Aréa’ Porrentruy- Suisse, et lors de l’exposition personnelle à l’Atelier 36 France. En 2018, Claudia persiste et signe dans l’exposition personnelle Espace Saint-Martin, Paris 02, pour ensuite renouveler de 2006 à 2022, sa participation annuelle au parcours d'art, Ateliers portes ouvertes, avec le collectif des ‘Ateliers de la Boucle’, Yvelines en France, avant de se tourner en 2021, vers la création du projet ‘Les Fleurs solidaires’ en aide aux sinistrés du séisme du 14 août 2021 en Haïti .

Déterminée à partager ses connaissances et sa passion, elle enseigne le dessin et la peinture depuis 2003, après avoir installé son atelier dans les Yvelines en 1998. Depuis 2001, elle va participer à de nombreuses expositions collectives telles : ‘Novembre à Vitry «- Vitry sur seine ; Exposition «Prix du portrait Paul Louis Weiller» - Académie des Beaux Arts, Paris 06 ;  Exposition ‘Grand prix de peinture de Saint Grégoire» - Ille et Vilaine ; En 2002, elle va organiser son exposition personnelle dans les espaces de : ‘Galerie Martine Moisan - Galerie Vivienne, Paris 02, pour ainsi obtenir lors de l’exposition collective, le  ‘Grand prix de peinture de Saint Grégoire’ - Ille et Vilaine.

Deux décennies plus tôt, en 2003, elle participe à l’exposition personnelle dans les locaux de la Galerie Martine Moisan - Galerie Vivienne, Paris 02, avant d’obtenir une autre distinction lors de l’exposition collective: Prix Franco-Suisse d’arts plastiques - Ain. Durant l’année 2004, elle organise deux expositions personnelles, dont l’une à la Galerie La Tour à Paris 01, et l’autre à L’Epée de Bois - Paris 05.

Dans la majorité des œuvres qui portent les empreintes de Claudia Brutus, en particulier  celles qui figurent dans ses dernières expositions, la dimension féerique domine largement le mariage entre les paysages et les personnages qui naissent à partir de la palette de cette grande dame dans la peinture, traversée par une culture mosaïque.

 

Dominique Domerçant

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