Lassitude !

On attend avec anxiété les résultats définitifs des élections du 20 novembre. Le processus de contestation suit son cours selon les prescrits du décret électoral pendant que l’on constate une lassitude croissante au sein de la population. Ce qui est intéressant à constater c’est que les menaces à peine voilées d’un secteur politique de « gâcher » les fêtes de fin d’année ne semblent pas être trop prises au sérieux. Partout à Port-au-Prince et dans les villes de province, les gens se préparent à festoyer comme d’habitude. Des groupes musicaux importants, performant à l’étranger, ont une programmation qui prend en compte nos principales villes de province. Certaines mairies, bien que timidement, s’attellent au nettoyage de la voie publique. Certaines rues se font féériques dès la nuit tombée avec leurs arbres et les façades des maisons décorées de toutes les lumières. La fête est là en dépit de tout.

On attend avec anxiété les résultats définitifs des élections du 20 novembre. Le processus de contestation suit son cours selon les prescrits du décret électoral pendant que l’on constate une lassitude croissante au sein de la population. Ce qui est intéressant à constater c’est que les menaces à peine voilées d’un secteur politique de « gâcher » les fêtes de fin d’année ne semblent pas être trop prises au sérieux. Partout à Port-au-Prince et dans les villes de province, les gens se préparent à festoyer comme d’habitude. Des groupes musicaux importants, performant à l’étranger, ont une programmation qui prend en compte nos principales villes de province. Certaines mairies, bien que timidement, s’attellent au nettoyage de la voie publique. Certaines rues se font féériques dès la nuit tombée avec leurs arbres et les façades des maisons décorées de toutes les lumières. La fête est là en dépit de tout.

La situation économique difficile avec la décote continuelle de la gourde, elle aussi, ne va pas trop empêcher la population de fêter, même avec peu de moyens, juste le temps aussi d’oublier un quotidien peu agréable. Ces festivités qui s’annoncent, ne doivent pas nous faire rater des observations assez curieuses comme la manière d’afficher les prix d’entrée aux grandes soirées. Si dans nos villes de province et dans certains lieux de la capitale, les prix sont annoncés en monnaie nationale, dans les zones dites huppées il faut montrer le billet vert pour avoir accès à la bamboche. Comme si deux économies, deux pays se côtoyaient dans une relation ambivalente, courtoise parfois, mais aussi pleine de frustrations et de violences refoulées. De la rue au trottoir, des murs aux grands salons, le pays vacille dans ses contradictions, les acteurs sur la corde raide au-dessus d’un gouffre où chacun, empêtré dans son univers, pense pouvoir ne jamais y tomber.

 La politique, en dépit de la proximité de la Noël et du Nouvel An, on ne l’oublie pourtant pas. De temps en temps, une réflexion fuse dénotant la lassitude dont nous parlions au début. La grande peur est là, pas de ce secteur qui menace de « gâcher » les fêtes. Mais de celle de tout reprendre encore une fois dans un jeu de fous qui ne ferait que plonger le pays dans encore plus d’incertitudes avec des acteurs qui chacun ne voudront jamais reconnaître leur défaite et qui s’évertueront à profiter des immanquables irrégularités qu’aucun organisme électoral ne pourra éviter totalement dans un contexte où notre matériel humain a un déficit éducatif flagrant.

Ce qui est important, c’est que la société ne cède ni au chantage ni à l’intimidation, de quelque secteur que cela puisse provenir. Un gouvernement doit être installé et la société civile devra s’organiser, se réorganiser pour défendre ses droits de manière plus intelligente. Il faut se battre pour une autre gouvernance et faire comprendre constamment à ceux qui sont aux timons des affaires qu’ils sont redevables par-devant la nation. Cette nouvelle année qui frappe à nos portes devrait porter tous les décideurs de ce pays à se mettre à l’écoute du pays profond. Ce pays profond fondamentalement jeune. Il s’y passe des choses. Beaucoup de choses. Qu’on ignore ou que l’on veut ignorer. Et l’ignorance, quel que soit du côté de la barricade où l’on se trouve est toujours… dangereuse.

 Gary Victor

On a connu de pareils mouvements de solidarité pour l’assainissement de la ville en 1991. Cependant, à la suite d’expériences malheureuses, des désillusions se sont installées. Tremblement de terre et autres cyclones ont désarmé le courage des uns et des autres. L’argent, la voiture, le revolver, la maison, la maitresse fardée ont vite remplacé les valeurs citoyennes. Aujourd’hui que la Nature organique méprisée nous fait voir devant nos maisons nos erreurs, le devoir de correction nous oblige à encourager cette solidarité de comités de quartiers.

 Par contre, ces derniers doivent se transformer en Brigades de surveillance de l’Environnement. Ils auront la mission de renseigner des instances de l’État quand un propriétaire ou un locataire de maison, qui reçoit l’eau à gogo et l’électricité sans payer un sou, ne renvoie pas l’ascenseur : un coup de balai sur le trottoir. Sinon, c’est la pénalisation, le « bill » de l’insalubrité acheminé contre le « citoyen malpropre ». En retour l’État doit faire enlever les piles d’immondices dans les quartiers vers des décharges.

 Il s’agit d’encadrer ces mouvements d’assainissement pour que le travail entamé ne demeure pas que celui d’une fête, d’une occasion politique ou d’une conscience momentanée face à notre Babel. Ce lieu fabriqué où l’on éprouve une espèce d’extase à nous accuser l’un et l’autre…

Pierre Clitandre

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