La crise du dollar !

Les indicateurs économiques sont au rouge. Le chaudron social a atteint un point d’ébullition avec l’éclatement de différents mouvements de protestation dans la capitale et dans les villes de province le lundi 22 août. Le gouvernement se démène comme un diable dans un bénitier et annonce des mesures exceptionnelles pour combattre un taux de change flottant et tenter de mettre des brides pour ralentir le galop effréné de la vie chère.

Cette décision qui vise à freiner la décote de la gourde par rapport au dollar américain sera effective avant la fin de l’exercice fiscal en septembre prochain, a rassuré le gouverneur de la BRH, précisant que les plus hautes autorités sont bien conscientes de la situation que traverse le pays. Le gouverneur a évoqué plusieurs causes pour essayer d’expliquer cette situation quasiment intenable pour la population. L’insécurité, le blocage routier dans certaines zones sont parmi les facteurs listés par le gouverneur dans le cadre de la crise actuelle.

Alors que les économistes se montrent sceptiques quant à l’efficacité des mesures annoncées, n’empêche que nos dirigeants tentent de nous persuader qu’il y a bien un pilote dans l’avion. Et que le gouvernement a la maitrise des leviers de commande. Beaucoup craignent, cependant, que nos décideurs ne se contentent de surfer sur l’écume de la vague, pendant qu’une déferlante se propage à l’horizon.

La vérité est que tant que le pays aura un tel déficit de production, la question de la rareté des devises demeurera un problème structurel. La formule est simple, il nous faut produire et vendre sur le marché international pour rendre notre gourde moins frileuse par rapport au dollar.

L’Haïtien d’aujourd’hui ne peut plus se contenter de vaines promesses. Sa confiance dans les pouvoirs publics est depuis longtemps lourdement entamée et il lui faudra plus que toutes les firmes de communication de la planète pour changer l’image d’un État incapable de délivrer.

Ces mesures et évaluations sont rendues nécessaires tout au long du processus pour éviter les chimères du passé et la fatale chronique d’un échec annoncé dont nul ne saurait se réjouir.

L’immigration massive de nos jeunes vers d’autres cieux plus cléments et le flux des Haïtiens ayant élu domicile en République dominicaine sont vécus aujourd’hui comme un vrai désastre national. Et le gouverneur de la BRH est de cet avis. Un des moyens d’arrêter l’hémorragie est de créer des emplois et redonner foi dans l’avenir à des jeunes désespérés en attirant au pays des investissements directs de l’étranger.

Or tout ceci ne peut se mettre en place sans stabilité, sans respect de la propriété privée, sans la modernisation d’une administration publique déficiente. Tant que se poursuivront les cas délictueux d’occupation illégale de terrain, de nominations sauvages dans l’administration publique génératrices de grèves à retardement, le climat social sera toujours en mode avis de tempête. Et les investissements s’éloigneront de nos frontières comme on fuit la peste.

 

 

La Rédaction

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES