L’absurde !

Comme nous l’avons maintes fois souligné dans nos éditoriaux, nous évaluons le mal et le bien, le vrai et le faux à l’aune de nos intérêts souvent mesquins. Et comme nous avons appris que les fluctuations sont inévitables, que nos objectifs sont souvent dissimulés sous des rhétoriques aux contours toujours rassurants, nous nous évertuons à ne pas bien tracer la frontière entre le bien et le mal, le vrai et le faux. Il est comme nécessaire de rester dans une zone d’ombre, dans le flou, pour que la partie qui se joue puisse continuer, partie absurde de chaises musicales qui risque de perdurer même quand il n’y aurait plus de chaises… et plus de musiciens.

Comme nous l’avons maintes fois souligné dans nos éditoriaux, nous évaluons le mal et le bien, le vrai et le faux à l’aune de nos intérêts souvent mesquins. Et comme nous avons appris que les fluctuations sont inévitables, que nos objectifs sont souvent dissimulés sous des rhétoriques aux contours toujours rassurants, nous nous évertuons à ne pas bien tracer la frontière entre le bien et le mal, le vrai et le faux. Il est comme nécessaire de rester dans une zone d’ombre, dans le flou, pour que la partie qui se joue puisse continuer, partie absurde de chaises musicales qui risque de perdurer même quand il n’y aurait plus de chaises… et plus de musiciens.

La commission de vérification a remis son rapport. Cela a été le grand show qu’on attendait. On a parlé d’une solution pour éviter de… grands dégâts, comme s’il n’y avait pas déjà de grands dégâts. La commission propose de reprendre la présidentielle. Les réactions sont venues de partout. On attend maintenant les décisions du CEP. L’institution électorale, même si elle a rappelé plusieurs fois que les conclusions de la commission ne lui sont pas imposables, peut-elle les ignorer ?

Mais la logique voudrait qu’on passe par une étape intermédiaire. Les principaux éléments remis sur le tapis par la commission ont maintenant un surcroit de crédibilité, car ces multiples fraudes dont on parle, ce n’était pas les candidats déclarés perdants seulement qui les dénonçaient. C’était aussi la plupart des observateurs nationaux ainsi que la presse dans sa grande majorité et une grande partie des membres de la société civile non inféodés au pouvoir précédent.

S’il y a eu fraudes massives, manipulations, devant obliger à revoir en profondeur le processus électoral, comment peut-on progresser en laissant dans le jeu ceux qui ont planifié et exécuté ces fraudes ? Si on se met à avancer en faisant de l’impunité la norme comme c’est de coutume chez nous, comment peut-on s’assurer que tout ne recommencera pas sous une autre forme ? Et puis c’est une absurdité complète que de reprendre des élections en raison de fraudes massives sans identifier et punir les fraudeurs, en les laissant opérer comme si de rien n’était dans le système. Et les fraudeurs s’en donnent toujours à cœur joie, et ceci au plus haut niveau de l’État. On sait toutes les présomptions de production de faux qui pèsent sur les amendements à la Constitution de 1987. Aucune enquête n’a été diligentée sur la question, le nouvel exécutif trouvant son intérêt aux amendements, les ayant publiés sans autre forme de procès.

Aujourd’hui encore on s’apprête à avancer en cherchant toujours des béquilles à un système si pourri que les fraudeurs deviennent trop visibles alors qu’il faut à tout prix les protéger. Un grand homme d’affaires de la place n’avait-il pas déclaré qu’un seul procès bien mené risquait de faire s’écrouler tout l’édifice social dans ce pays ! Mais de quel édifice social parlait-il ?

Comment va-t-on gérer l’absurde pour arriver à l’organisation d’autres élections sur le même terrain miné et avec les mêmes acteurs, tous potentiellement fraudeurs, prêts à tout pour s’emparer du fauteuil ? L’étranger aura-t-il encore la partie belle dans ce désordre généralisé pour nous imposer son choix, enfoncer encore plus le couteau dans notre plaie pour se délecter de la preuve encore faite de notre incapacité à nous diriger ?

Gary Victor

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