L’après 14 juin

Le mois de juin est marqué par des évènements sportifs qui attirent l’attention des Ports-au-princiens. La déception haïtienne après la piètre performance des Grenadiers a provoqué des commentaires sulfureux de la part des commentateurs médiatiques connus. Ils s’accordent tous sur le point que l’entraineur de l’équipe haïtienne est le principal fossoyeur des individualités du Onze national qui devraient être mieux coordonnées. On ne sait pas les dessous des choix de nos responsables sportifs. Par contre, tout le monde se rend à l’évidence que quand l’équipe haïtienne est coachée par un Caribéen, sa performance dépasse de loin celle d’un employé métropolitain. Mais, Haïti éliminée et le Brésil « battu » par un goal de main du Pérou, les arguments vont de la dénonciation du cynisme des joueurs de Dunga aux conséquences de l’humiliation haïtienne par la détermination des Incas rutilants.

Le mois de juin est marqué par des évènements sportifs qui attirent l’attention des Ports-au-princiens. La déception haïtienne après la piètre performance des Grenadiers a provoqué des commentaires sulfureux de la part des commentateurs médiatiques connus. Ils s’accordent tous sur le point que l’entraineur de l’équipe haïtienne est le principal fossoyeur des individualités du Onze national qui devraient être mieux coordonnées. On ne sait pas les dessous des choix de nos responsables sportifs. Par contre, tout le monde se rend à l’évidence que quand l’équipe haïtienne est coachée par un Caribéen, sa performance dépasse de loin celle d’un employé métropolitain. Mais, Haïti éliminée et le Brésil « battu » par un goal de main du Pérou, les arguments vont de la dénonciation du cynisme des joueurs de Dunga aux conséquences de l’humiliation haïtienne par la détermination des Incas rutilants.

L’Euro 2016 en France comble les heures creuses des Haïtiens qui attendent aussi, impatiemment, les prochaines olympiques. Un été particulièrement haut en couleur qui semble un peu repousser les préoccupations politiques de la Transition dans un temps second. À toute cette grande fête du ballon rond est venu se brancher l’anniversaire d’un confrère de la presse qui, du 10 au 14 juin, a occupé la Rue Chavannes d’un bout à l’autre comme pour remettre au Bas-peu-de-chose, qui a donné naissance à la bande Le Peuple s’amuse, sa vigueur festive d’antan.

Au temps de l’amusement, une bonne partie de l’énergie urbaine est récupérée par le show business. Les partis politiques qui s’opposent dans des manifestations auront fort à faire pour mettre dans les rues des milliers de personnes. Entre les jeunes fans du « chanteur de Pétion-Ville et les vieux baroudeurs de l’homme de Tabarre, l’atmosphère peut se chauffer à l’extrême au sujet du maintien ou non de Privert au palais national. Les premiers seraient rassurés par le retrait de la Communauté internationale du processus des “nouvelles élections”. Les vieux de la longue lutte “démocratique” retrouveraient un peu de vigueur nationaliste dans la prise en charge par les citoyens haïtiens du financement des élections. Une première, peut-être, depuis 1986 !

Entre l’amusement et la préoccupation de la situation du pays, on en arrive à la relative conclusion que nous sommes à un moment décisif de notre histoire au cours duquel doivent émerger de nouveaux hommes, publier de sérieux manifestes, articuler des idées qui mobilisent par leur impact sur le réel et proposer à tout un peuple un plan d’action inédit qui lui redonne confiance en lui-même et en sa propre destinée.

Parmi les figures qui s’étaient présentées aux présidentielles contestées, il y en a qui symbolisent la continuité de nos instabilités et de la dépendance par rapport aux impositions de l’international. Il y en a aussi qui tentent une approche plus nouvelle dans des choix qui paraissent plus tournés vers une coopération plus dynamique avec les pays de la région. Entre ces deux stéréotypes, il y a ceux qui réclament la “restitution” qui viennent de recevoir un appui formel de la militante noire américaine Angela Davis. Par ces temps de course vers l’enrichissement, il faut avoir, mais vraiment, l’œil ouvert au sujet de toute demande de réparation autour des méfaits physiques, économiques, psychologiques, culturels et moraux de l’esclavage en Haïti.

Le 14 juin a été un jour comme les autres, malgré les fameuses “décompositions” annoncées. Mais après, il faut s’atteler à la tâche du renouvellement de notre classe politique un peu blanchie sous le harnais pour redonner à ce pays abattu sa dignité perdue et ses gisements volés.

Pierre Clitandre

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