Le Mouvement « Vent du Nord » fait des propositions de sortie de crise

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Depuis environ unmois, le pays connait des mouvements de mobilisation marqués par la paralysie totale des activés socio-économiques à Port-au-Prince et dans les villes de province.Parces mouvements, les protestataires demandent, entre autres, la démission duPremier ministre Ariel Henry.

Face à cette crise pluridimensionnelle, ce ne sont pas des propositions qui manquent.Le mouvement politique régionaliste « Vent du Nord », une nouvelle structure regroupant des organisations de la société civile des départements du Nord, du Nord'Est, du Nord-Ouest et de la diaspora, vient de faire les siennes.



Les dirigeants de cette nouvelle structure socio-politique estiment que le gouvernement actuel et la classe politique se trouvent dans l’incapacité de trouver à eux seuls des solutions aux problèmes conjoncturels et structurels du pays.

En témoigne l’échec des récents pourparlers entre le gouvernement et les acteurs de l’Accord de Montana,  du PEN et du 11 septembre.

Face à ce constat, le mouvement « Vent du Nord » propose la création d’un comité national de cinq (5) membres venant de la société civile, du secteur politique et de la diaspora qui sera placé au timon des affaires.

« La tâche principale dudit comité consistera à faciliter un accord politique et patriotique entre les régions du Grand Nord, du Grand Sud, de l’Ouest et du Gouvernement actuel, en vue de  la mise en place d’un Collège national de transition (CNT) » selon les explications de Roosevelt Verdieu Rosier, coordonnateur général du mouvement «Vent du Nord».



Selon le responsable, le CNT sera composéd’un représentant du Grand Nord (Nord, Nord-Est, Nord-Ouest, Artibonite et Centre),un représentant du Grand Sud (Sud, Sud-Est, Grand-Anse et Nippes), un représentant de la régionOuest,deux représentants de la diaspora dont l’un jouera seulement le rôle de conseiller avec une voix délibérative.


«Parmi les représentants de la diaspora, celui de l’Amérique du Nord et du Sud fera partie de la présidence tournante, eu égard à l’apport de cette zone à Haïti. Tandis que le représentant de l’Europe sera le conseiller», a fait savoir GuerlineDardignac, secrétaire de Vent du Nord, informant au passage que le CNT aura un mandat de vingt mois avec pour missiond’adresser les problèmes contextuels,comme  par exemple : le dysfonctionnement des institutions étatiques ; le phénomène de l’insécurité, la cherté de la vie, en créant surtout des emplois à haute intensité de main-d’œuvre ; le procès sur l’assassinat du président Jovenel Moïse ; le procès Petrocaribe ; les procès des différents massacres dans les quartiers populaires.



Ensuite,  le conseil aura à adresser les problèmes structurels ou systémiques viala tenue de la conférence nationale et souveraine en vue, notamment, d’arriver à la réconciliation nationale ; à un projet de société pour les 25 prochaines années ; à l’adoption d’une nouvelle constitution ; à l’autodétermination des régions ; au recouvrement effectif des droits civils et politiques de la diaspora en Haïti ; à la mise en place d’un conseil électoral permanent  et la réalisation d’élections libres, démocratiques et transparentes.


«Le Collège national de transition (CNT) siègera au Palais national. Sa direction sera assurée par une présidence tournante chaque cinq (5) mois. Les décisions seront prises par consensus ou par vote au sein du CNT. Les membres du CNT seront solidairement responsables devant les tribunaux pour leur faute administrative ou autres», a proposé cette structure de la société civile de la région du Nord.



Une fois installé, le CNT rentrera en pourparlers avec le Premier ministre en vue de former un gouvernement d’unité nationale réduit qui prendra en compte le découpage géographique de ladite proposition.


Les dirigeants de cette structure proposent également la création d’un Organe de consultation et de contrôle (OCC) pour substituer au Parlement. Cet organe sera composé de vingt-trois (23) membres, dont les 10 sénateurs restants,1 représentant désigné par chaque département géographique du pays, 3 représentants de la diaspora. Ce, pourun mandat de vingt (20) mois. À la fin de leur mandat constitutionnel, les dix (10) sénateurs restants seront toutefois remplacés selon une formule adoptée par le pouvoir judiciaire en ses composantes régionales.


Cet organe de délibération proposera au CNT tous les décrets et arrêtés pris en violation de la loi et de la Constitution en vue de les rapporter. Il doit donner des avis sur toutes les grandes décisions du CNT, notamment le budget de fonctionnement, la formation du cabinet ministériel, la nomination des directeurs généraux.


«Contrôler les actions du CNT pour la pleine réussite de la transition ; enquêter sur toutes les dépenses du CNT et faire des recommandations aux instances de contrôle étatiques pour sanctionner sans délai les contrevenants à la loi et à la Constitution. Le cas échéant, faire des propositions au CNT sur les questions d’intérêt général, contribuer à la réalisation de la conférence nationale souveraine», telle est,la mission de cet organe de consultation et de contrôle. 

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