Comment sortir de la grève de l’intelligence collective ?

Des semaines se suivent et se ressemblent toutes avec les rues abandonnées et les villes presque toutes mortes, vidées de tous leurs sens. Un déclin causé par le problème d’essence pour tomber dans le vide de la résistance des Haïtiens envers leurs semblables, comme un effet miroir.

 

Devant un si triste et sombre tableau, c’est l’existence même du peuple haïtien – pardon -  de la capitale haïtienne et certaines grandes villes de province qui est remise en cause. Car, dans la grande majorité des communautés rurales les plus éloignées comme dans les montagnes, pratiquement rien n’a changé.

 

Dans les décors comme dans les habitudes, ils sont nombreux les paysans et leurs familles, qui acceptaient d’accomplir des heures de marche au quotidien, pour faire le va-et-vient entre la maison et le jardin, entre le marché et d’autres activités et attractions, quand ces hommes et ces femmes n’accompagnent pas des bandes de Rara, le jour comme la nuit.

 

Derrière les montagnes qui séparent ces communautés de la capitale, rares sont les programmations et les initiatives qui pouvaient prendre en compte à la fois les besoins et le sort de ces familles qui continuent de s’offrir aux invisibles et à la mer pour espérer une vie meilleure ; pendant que les grandes villes se livraient joyeusement dans l’organisation de bals, festivals, carnavals, fêtes patronales, et même des animations triviales.  

Dans le prolongement des grèves générales annoncées et quasiment réussies, c’est et surtout la grève de l’intelligence collective qui a eu gain de cause. À qui profite véritablement cette situation de crise ?  Quels sont les véritables acteurs qui en profitent de cette situation chaotique ?  Comment sortir de cette situation pour permettre véritablement à l’ensemble de la majorité de la population d'accéder à une meilleure qualité de vie ?

 

Dans cette nouvelle crise profonde et majeure que traverse le pays, notre chère patrie Haïti, il ne faudrait surtout pas nous écarter des opportunités qu’elle pourrait bien renfermer dans la forme et le fond, tout en déplorant les dommages, les passifs et les pertes irréparables qu’il faudra prendre en compte.

 

Dans toute l’histoire de l'humanité, Haïti est loin d'être le seul ou le premier pays à traverser des épreuves aussi difficiles. C’est aux couches saines de la population qu’il reviendrait de prendre le temps pour faire le dépassement nécessaire et indispensable, afin de se poser les questions incontournables qui doivent nous aider à trouver les meilleures des solutions possibles et durables.

 

Deux paramètres s’imposent. L’intelligence et la collectivité doivent plus que jamais servir dans cette démarche visant à sortir le pays dans cette crise profonde. Plus que jamais, l’intelligence doit arrêter de faire la grève afin de reprendre ses principaux services. Du même coup, la collectivité devra être au centre des débats et les décisions qui devront être profitables à la grande majorité de la population. Comment sortir le pays de cette grève de l’intelligence au bénéfice des collectivités territoriales ? Un dépassement s’impose !

 

Dominique Domerçant     

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