L'angoisse

La gourde a franchi le seuil de 150 gourdes pour un dollar américain sur le marché informel et pour certaines transactions, l‘affaissement de notre monnaie nationale est encore plus dramatique. Comme tant d'autres vecteurs de l'économie, la gourde est emportée par ces vagues d’angoisse et d’incertitude qui secouent la barque nationale en ces périodes troubles.

 

 

Tous les autres indicateurs de l’économie sont au rouge et il serait malvenu de pointer du doigt seulement l’administration en place pour lui faire porter le chapeau.

 

 

Depuis des années, tous les secteurs de pouvoir en Haïti se livrent à une sale guerre, encouragés en sous-main par la communauté internationale, dans l’unique but d’avoir seuls en mains toutes les cartes du jeu. Un jeu où malheureusement l’intérêt de la nation est toujours absent.

 

 

Dans ce climat de doute, d’incertitude, des voix auraient dû s’élever pour appeler à la concertation, à la sérénité. Nous sommes dos au mur, cernés par le mépris des uns, la méchanceté des autres, et cette cuisante bêtise que nous avons cultivée avec tant de soin que maintenant elle s’étale dans toute sa splendeur nous dévorant maintenant comme une plante cannibale.

 

 

Nous avons joué à la roulette russe avec nos institutions, couché dans le lit de l’étranger pervers, fait le pied de nez à nos ancêtres, le pitre dans nos discours, et laissé notre peuple croupir dans sa misère et dans sa solitude.

 

Dans son livre «L’échec de l’aide internationale à Haïti, dilemmes et égarement», Ricardo Seitenfus, ancien représentant spécial du secrétariat général et chef du bureau de l’OEA en Haïti, a fait un témoignage qui fait froid au dos, relatant comment la communauté internationale a violé tous les principes du droit en s’ingérant de manière fragrante dans le processus électoral de 2011. Mais quand l’étranger a le contrôle de l’argent qui finance des élections, acte de souveraineté par excellence, et quand des acteurs nationaux sont prêts à tout pour accéder au pouvoir, on ne peut aboutir qu’à cette ignominieuse tutelle.

 

 

Notre chemin de croix de peuple va-t-il continuer en ces temps de tous les dangers, surtout avec les élections incertaines, pourtant un passage obligé pour renouveler un personnel politique toujours inapte jusqu’à date ? Allons-nous pouvoir nous ressaisir pour nous échapper à ce piège, à cette toile tissée par les éternels prédateurs ?

 

La Rédaction

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