Les assassinats ne se comptent plus à Carrefour. Les gangs progressent à partir de la zone de Saint Charles, Rivière Froide, Wanney. La Police nationale dans cette commune, police en butte à des problèmes de corruption depuis des mois, ne semble plus en mesure de contrôler la situation. La commune semblait relativement tranquille en dépit de la proximité des gangs de Fontamara, Grand-Ravine et de Village de Dieu. Depuis la situation de Mariani, tout a implosé. La raison principale c’est qu’aucun pouvoir politique ne s’est soucié d’analyser la situation sur le terrain afin de prendre les mesures nécessaires pour empêcher que la violence et le chaos s’installent. Comme médiocrité et incompétence sont partout aux commandes, les citoyens sont laissés seuls face à des terroristes qui peu à peu sont en train de détruire ce qui reste de l’État.
Pendant ce temps, on attend l’installation du Conseil présidentiel dans un contexte d’insécurité générale. On n’a même pas l’impression que les membres de Conseil comprennent que la sécurité est la question primordiale. De nombreux citoyens s’engagent dans le jeu maintenant absurde de la quête des postes bien rémunérés, se positionnant comme on dit pour un ministère ou une direction générale oubliant que nous sommes dans une situation d’urgence qui nécessite une autre approche, une rupture avec ces habitudes qui nous ont menés à cette catastrophe qu’on vit actuellement.
Les photos circulent sur les réseaux. Des jeunes abattus froidement à Carrefour, baignant dans leur sang. Des postes de police pris d’assauts et détruits. Rien ne peut fonctionner quand des groupes armés, qui auraient été pourtant rapidement anéantis s’ils étaient d’obédience gauchiste, sont ainsi libres de sévir sur des pans entiers de notre territoire, bloquant la circulation sur la plupart de nos axes routiers stratégiques. La seule politique concevable en ce moment est la mise en commun des intelligences et des énergies afin de définir rapidement une stratégie pour faire reculer et mettre à la raison les terroristes. Toute autre attitude doit être comprise comme une complicité avec les gangs, avec les fossoyeurs de la nation.
On ne peut plus temporiser dans une telle situation où la vie de chaque citoyen ne tient qu’à un fil.
On n’a plus le droit maintenant de faire la politique comme on avait l’habitude de le faire. Ce serait de l’inconscience. Il faut rompre avec toutes les pratiques qui ont accouché du cauchemar que nous vivons actuellement.
Gary Victor