La rédemption !

Il est certain que la nouvelle année va nous trouver encore dans nos chicanes de toujours, empêtrés que nous sommes dans nos luttes pour un pouvoir toujours bâti pour préserver quelques individus de la précarité. Précarité bien réelle pour certains, vécue dans le mental pour d’autres qui même après avoir acquis une grande aisance matérielle continue à penser et à se comporter comme au temps de la grande disette.

Nous avons chaque fois rêvé de sortir de ce marasme sans comprendre que ce marasme avait lancé ses tentacules dans nos cœurs et dans nos âmes, le marasme se protégeant ainsi de toutes tentatives pour le transformer en quelque chose d’autre, c’est-à-dire en une dynamique, une énergie nous permettant de nous propulser vers un autre chemin.

Ce qui est en train de se vivre maintenant n’est qu’une suite de mauvaises décisions toujours prises dans le sens de groupes bien précis n’ayant aucun intérêt à un changement réel dans la gouvernance de ce pays. Et les secteurs qui se sont présentés comme des défenseurs de la démocratie n’ont jamais voulu se cantonner aux bonnes questions, aux bonnes analyses pour que des bonnes réponses surgissent les solutions réelles pour s’attaquer à la crise.

Comment va-t-on résoudre ce conflit/crise qui met face à face des groupes accrochés, comme on le sait, à leurs intérêts qu’ils placent avant ceux de la nation ? Il est question d’un haut conseil de transition chargé de garantir le bon déroulement de la transition.  Peut-on garantir une bonne période transitoire sans un large consensus?

L’autre question la plus fondamentale : comment parviendra-t-on à faire aux uns et aux autres respecter le principe de l’alternance ? Car avec notre conception du pouvoir en Haïti, on tombe constamment dans les mêmes travers. Si le pouvoir est conçu comme la jouissance de privilèges, comment peut-on accepter qu’un autre vous remplace si l'on sait que son discours, de l’autre côté de la barricade, n’est que faux semblant pour accéder au fauteuil pour continuer le même jeu.

On devra aller très loin pour changer les choses dans ce pays. Il ne faut surtout pas considérer cette crise que l’on vit comme une crise dans la sphère politique. Cette crise est une crise de société. Cette crise est une crise humaine. C’est le désastre de l’Être haïtien, de son impossibilité à vivre ensemble, à penser ensemble, à voir l’autre comme un autre lui-même avec son droit au rêve et au bien-être.

L’école et la famille ont un rôle crucial à jouer dans une nécessaire rédemption de notre nation. Ce sera à nous tous de nous impliquer dans ce combat.

 

La Rédaction

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